Parasite, Bong Joon Ho : une escroquerie familiale organisée


Parasite – Résumé

Ki-taek partage sa vie avec sa femme Chung-sook et leurs deux enfants, un fils – Ki-woo – et une fille – Ki-jeong. Ils vivent dans une grande précarité, faute de trouver du travail.

Alors, quand l’ami de Ki-woo propose de lui céder son poste de professeur d’anglais auprès de Da-hye Park, la fille cadette d’une famille aisée, il accepte aussitôt. Rapidement, Ki-Woo décide de profiter de l’opportunité qui lui est offerte, en plaçant peu à peu ses proches au service des Park.

Sous des noms d’emprunt, ils deviennent respectivement professeur de peinture du petit dernier (pour Ki-jeong), chauffeur (pour Ki-taek) et gouvernante (Choong-sook). Mais jusqu’à quand cette escroquerie familiale pourra-t-elle durer ?


RéalisateurBong Joon Ho.
Durée du film minutes.
Note – ★★★★☆

Parasite, Bong Joon Ho

Parasite – Critique

Parasite de Bong Joon Ho est la collision de deux mondes, de deux étages de la société qui auraient pu ne jamais se rencontrer.

D’un côté, la famille Kim, plongée dans une grande précarité : ils vivent de petits boulots (plier des boîtes de pizza en carton), pillent le Wifi d’un café voisin et habitent dans un appartement encombré, en souplex, depuis lequel ils voient des gens ivres uriner près de leur fenêtre.

De l’autre, la famille Park, qui vit dans l’aisance et occupe une superbe villa, avec des employés de maison prêts à satisfaire leurs moindres désirs, à l’instar de Min, qui donne des cours d’anglais à la jeune fille de la famille, Da-hye.

Mais Min doit partir étudier à l’étranger et décide, pour des raisons que l’on ignore, de confier son poste de professeur à son ami Ki-woo, le fils des Kim. Min ne lui cache pas qu’il est amoureux de Da-hye et compte demander sa main. Il estime que Ki-woo, en tant qu’ami cher, saura veiller sur la jeune fille sans pour autant la lui « piquer ».

Dès leurs premiers échanges, on sent le parfum de l’inévitable flotter dans l’air, on devine que Ki-woo ne va pas rester insensible à Da-hye :

Min : Donner des cours à des riches, ça paye bien. C’est une fille gentille. Prends juste soin d’elle pendant que je suis à l’étranger.
Ki-woo : Et tes amis de l’université ? Pourquoi tu demandes à un loser comme moi ?
Min : Qu’est-ce que tu crois ? Ca me rend malade rien que d’imaginer ces requins friqués tourner autour de Da-hye. Ca me fait gerber !
Ki-woo : Elle te plaît ?
Min : C’est du sérieux. Quand elle rentrera à l’université, je lui ferai ma demande. Et toi, tu t’occupes d’elle en attendant ! Si c’est toi, j’ai confiance.

Mais Da-hye, en réalité, n’est qu’un point de départ : celui d’un mensonge filé… ou d’une escroquerie, question de regard sur la situation !

Ki-woo décide d’adopter une nouvelle identité pour se présenter chez les Park : il devient Kevin… et Kevin parvient rapidement à faire entrer l’ensemble de sa famille au service des Park. Par recommandation mutuelle, en falsifiant leurs prénoms et en dissimulant leurs liens de parenté, les Kim se font une place dans ce monde qui leur paraissait inaccessible.

Mais tout mensonge porte en lui une menace : le risque d’être découvert… La maison des Park, avec son décor épuré et travaillé avec soin par un architecte, cache ses fissures et ses secrets.

Parasite, Bong Joon Ho

Parasite a ceci de particulier qu’il ne cherche pas à donner dans le manichéisme, avec de « pauvres gens exploités par des riches » ou « des gens malhonnêtes exploités par des gens de vertu ».

La réalité est plus complexe, plus subtile, et la lecture du film se fait moins élémentaire à mesure que l’on avance dans l’intrigue. M. Park, par exemple, derrière son apparente politesse, reste convaincu qu’il appartient à une « engeance » différente de celle de ses employés… et son indifférence pour eux s’exprime à plusieurs moments du film, contrastant violemment avec la façade respectueuse qu’il peut afficher par ailleurs.

Les Kim ne sont pas les « pauvres sur lesquels on s’apitoie » car, si leurs problèmes d’argent sont grands, leur malhonnêteté l’est tout autant, les empêchant de devenir pleinement les « victimes » de l’histoire.

Alors Parasite de Bong Joon Ho ne s’inscrit pas dans le schéma classique des « bons vs. méchants », où le bien triomphe du mal avec une évidence indiscutable. Les frontières se brouillent et il revient aux spectateurs d’accepter que ce soit un match sans réel vainqueur…


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