16 ans ou presque – Résumé
À 34 ans, Arnaud Mustier, avocat et philosophe, est un symbole de réussite et d’excellence.
Pour son frère Jules, 16 ans, il est surtout chiant, très très chiant !
Jusqu’au jour où Arnaud est pris d’étranges pulsions et se découvre quelques boutons d’acné.
Le diagnostic tombe : il souffre d’un syndrome rare de puberté tardive.
Emporté par un tourbillon hormonal, et en compagnie de son frère et sa bande, il va découvrir la jeunesse qu’il n’a jamais eue.
Réalisateur – Tristan Séguéla.
Durée du film – minutes.
Note – ★☆☆☆☆
16 ans ou presque – Critique
Devenir adulte, c’est quand même se conditionner à être un peu plus « sage » que pendant l’adolescence. Exit les expériences capillaires originales (oui, vous savez, les mèches roses, tout ça). Exit les sorties en énoooorme bande (bruyante, de préférence). Mais imaginez que vous ressentiez subitement ce petit vent de liberté, l’envie de donner un grand coup de pied dans votre petite vie bien rangée, de parler grave différemment parce que le verlan c’est chanmé, gros…
Arnaud Mustier, le héros de 16 ans ou presque, va ressentir tous ces symptômes. Il souffre tout simplement d’une crise d’adolescence tardive. Malheureusement, j’ai trouvé que le film n’était pas à la hauteur de cette idée pleine de potentiel.
Arnaud Mustier (Laurent Lafitte) est présenté comme le type même de l’homme qui a réussi professionnellement (avocat, auteur, salué par les médias pour sa précocité et son talent)… mais il est tout sauf un modèle de réussite personnelle. C’est là que le bât blesse car le personnage n’a rien qui le rendrait attachant. Il est verbeux, coincé, incapable de s’exprimer autrement qu’en langage soutenu et en glissant trois références culturelles par phrase, on ne lui connaît pas de réelle vie sociale. Comment s’identifier à un tel personnage ?
Le début du film se révèle très poussif. Arnaud Mustier enchaîne les grandes digressions et c’est aussi digeste que choisir du Proust comme roman de plage… Ses parents sont tout aussi coincés que lui, l’atmosphère est donc très guindée. Puis les parents disparaissent du tableau, plaçant le petit dernier, Jules (Victor George), 16 ans, sous la responsabilité d’Arnaud. Jules est un adolescent ordinaire. Il passe beaucoup de temps enfermé dans sa chambre à discuter sur Internet avec ses amis et jouer à des jeux en ligne, il a délaissé un peu ses études tout en ne manquant pas d’intelligence. Victor George, dont c’est le premier film, se révèle d’ailleurs convaincant dans le rôle.
On commence à s’amuser lorsque les premiers symptômes de la crise d’ado apparaissent. Boutons, fantasmes incontrôlables, envies de kebab bien gras et découverte du verlan… Malheureusement, on tombe bien vite dans la caricature car, comme souvent, le ressort comique du film repose sur une exagération démesurée de la réalité. Le film manque de situations cocasses et incongrues qui mélangeraient réellement la vie d’adulte d’Arnaud Mustier et ses nouvelles pulsions adolescentes. Rapidement, il doit arrêter de travailler et succombe entièrement à sa crise d’ado au point qu’on ne le reconnaît plus vraiment. Soirées arrosées et joints à gogo, l’avocat philosophe est bien loin…
16 ans ou presque tente bien de nous sortir une jolie morale : les ados seraient « plus intenses » et « plus vivants » que les adultes, eux seuls sauraient réellement « vivre au présent ». Mais comment entendre cette morale quand elle est énoncée par Arnaud Mustier ? L’homme a l’air tellement guindé qu’on comprend pourquoi il ne s’est jamais senti « vivant » en tant qu’adulte. On oublie juste que pour la majorité des gens, l’âge adulte est au contraire un moment génial où on a enfin une liberté financière, moins peur du regard des autres, plus de confiance en ses choix. Être adulte ne veut pas dire arrêter de rigoler, arrêter de faire des folies !
Bref, le film offre un regard très manichéen sur ces deux âges de la vie, ce que j’ai trouvé dommage. Même si on n’a pas les cheveux roses et qu’on ne trouve plus ses ieuv aussi relous qu’avant, on ne devient pas pour autant de vieux blasés, si ?
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