La véritable histoire de Moby Dick – Résumé
Le 20 novembre 1820, le baleinier Essex est coulé par un immense cachalot. Pendant dix-huit semaines, à bord de trois petites embarcations, avec des instruments de navigation rudimentaires, un minimum de vivres et d’eau, vingt hommes vont errer, souffrir et mourir, à la dérive sur l’océan Pacifique.
Cette histoire a secoué l’Amérique de l’époque et a surtout inspiré l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature mondiale : Moby Dick d’Herman Melville.
Nathaniel Philbrick a découvert le témoignage de Thomas Nickerson, garçon de cabine de l’Essex, à partir duquel, en le complétant par de nombreuses sources historiques et scientifiques, il nous fait revivre jour après jour l’un des drames maritimes les plus célèbres du XIXe siècle. Ce récit puissant et bouleversant touche à la condition humaine, aux limites de l’horreur, du courage et de la noblesse.
Auteur – Nathaniel Philbrick.
Taille du livre – 350 pages.
Note – ★★★☆☆
Au coeur de l’océan – Critique
Vous l’aurez compris, Au coeur de l’océan est une histoire vraie. Le livre de Nathaniel Philbrick est considéré comme étant, à ce jour, le meilleur compte-rendu du drame. L’intrigue elle-même est tragiquement fascinante.
L’auteur, par des descriptions précises et bien documentées, nous plonge dans l’atmosphère d’un port au début du 19ème siècle : son activité bourdonnante ; la vie qui s’écoule au rythme des expéditions maritimes de chasse à la baleine (qui duraient entre deux et trois ans) pendant lesquelles les femmes menaient le village ; la Mer, nourricière et capricieuse, entourée de croyances et de signes à travers lesquels on essaie de prédire le destin des navires…
Puis l’Essex quitte le port et entraîne avec lui le lecteur dans son périple. On ressent la difficulté terrible de ce voyage : les longues heures passées à scruter l’Océan dans l’espoir d’apercevoir la trace d’un cachalot, le risque permanent d’un naufrage… Mais la vie à bord, ce sont aussi les inégalités entre Noirs et Blancs, les tensions liées aux caractères respectifs du capitaine (un peu trop souple) et du second (un peu trop ferme). Et puis survient le drame, le moment où un cachalot se retourne contre ses assaillants et où l’équipage du baleinier, perdu dans l’immensité de l’Océan, devient une proie.
Leur bataille pour la survie est terrible. La faim et la soif affaiblissent les corps et le moral de manière inéluctable et naît une question atroce : faut-il manger les plus faibles pour s’en sortir vivant ? Que ferait-on en pareilles circonstances ? Qu’est-ce qui fait que l’on survit là où d’autres baissent les bras ? Ce sont toutes ces questions qui nous parcourent en lisant l’ouvrage de Philbrick et donnent au livre une portée psychologique considérable.
L’abondance de vocabulaire maritime, parfois technique, peut rendre certains passages quelque peu indigestes. De même, les nombreux détails historiques et le rappel constant par l’auteur que ce type de situation n’était pas rare à l’époque, installent une certaine distance émotionnelle entre le lecteur et le sort de ces hommes. De ce fait, nous ne sommes pas un « passager supplémentaire » d’une petite baleinière perdue dans l’Océan mais davantage un spectateur passif et détaché. Ce choix narratif donne au livre une vraie valeur documentaire mais, en retour, lui fait perdre un peu de sa valeur affective.
L’adaptation de l’histoire par Ron Howard, Au coeur de l’océan, qui sortira en décembre 2015, restaure cette composante émotionnelle et a choisi d’éviter l’option du gore, préférant la suggestion au véritable bain de sang. On y retrouvera Chris Hemsworth dans le rôle du second (Owen Chase) et un beau casting avec Cillian Murphy, Ben Whishaw, Benjamin Walker, Brendan Gleeson et Tom Holland pour n’en citer que quelques-uns…
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Tu m’as donné envie de voir le film.
Oh, j’avais manqué ton commentaire ! Je serai curieuse de connaître ton avis si jamais tu vas le voir :)