Au revoir là-haut – Résumé
Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Édouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d’eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants.
Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Édouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l’exclusion. Refusant de céder à l’amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d’une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence… Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des Beaux-Arts.
Bien au-delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l’histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l’État, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer.
Dans la France traumatisée de l’après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d’envergure nationale d’un cynisme absolu.
Auteur – Pierre Lemaitre.
Taille du livre – 576 pages.
Note – ★★★☆☆
Au revoir là-haut – Critique
Leurs chemins se croisent à la faveur d’un épisode douloureux qui survient à quelques jours de l’armistice de la Première Guerre Mondiale. Le tyrannique et opportuniste lieutenant d’Aulnay-Pradelle ordonne à ses troupes de lancer une ultime offensive contre l’ennemi, au cours de laquelle Albert découvre un secret qu’il n’aurait jamais dû connaître. Un piège qui se referme sur lui et entraîne à ses côtés Édouard, son camarade de tranchée.
Si les personnages ont un fond sympathique, il leur manque un je-ne-sais-quoi qui les rendrait attachants. Albert, par exemple, est si couard que l’on peine à l’imaginer faire la guerre sans mouiller son pantalon. Le lieutenant Pradelle, lui aussi, par sa rigidité diabolique, donne une vision très caricaturale de l’autorité militaire. J’ai trouvé que le livre Au revoir là-haut était assez dénué d’émotions. Les péripéties se trouvent noyées dans une foule de commentaires et à l’échelle de 575 pages, on déplore qu’il y ait tant de longueurs.
Le sujet de fond est pourtant passionnant : le sort des poilus rescapés de plusieurs années de combats sans merci dans une France qui se relève tout doucement, les trafics engendrés par la pauvreté, la course à l’hommage aux morts, etc. Le début du roman laisse présager une intrigue haletante mais au fil des pages, j’ai eu l’impression qu’elle s’enlisait un peu…
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Je rejoins tes réserves: il y a des longueurs et les personnages sont parfois caricaturaux (bon, pour le colonel, j’avoue que je l’ai trouvé savoureux pour cette raison!). Ce qui m’a paru étrange aussi, c’est que le roman est censé parler des surivants, oubliés de la société, mais l’un des personnages principaux est officiellement mort et ne veut pas se déclarer, donc c’est un peu normal qu’il soit oublié de la société!
Effectivement ! Ça fait déjà un bon moment que je l’ai lu et il ne m’a pas laissé un souvenir mémorable, j’ai bien plus apprécié d’autres romans du même auteur (Robe de marié, Trois jours et une vie)… et j’en ai d’autres dans ma liste d’envies (« Alex », notamment, dont j’ai entendu beaucoup de bien et qui est paru il y a déjà pas mal d’années).
Oui il faudra à l’occasion que j’essaie ses polars, puisque j’aime ce type de romans. J’ai beaucoup entendu parler de « Robe de marié » mais le titre ne me dit trop rien ^^
Il en a écrit beaucoup, il y a l’embarras du choix !
Bonjour,
Je viens de terminer ce roman, un coup de maître dirais-je ! un doute subsiste lors du dénouement, à quel moment précis M. Pericourt, le père d’Edouard a-t-il découvert que son fils était à l’origine de cette escroquerie ?
Cette idée a dû faire son chemin inconsciemment lorsqu’il a détaillé les croquis mais j’aurais aimé savoir à quel moment il a eu le déclic et sur ce point, cela reste flou jusqu’à la fin. Je le regrette.
Bonjour Corinne, merci pour le message ! Ayant lu le livre il y a un moment, je ne me souviens plus de cet aspect mais je trouve aussi que c’est frustrant quand un livre n’apporte pas toutes les réponses que l’on attend à la fin. Belle soirée et belles lectures !
Je crois que j’ai plus aimé Au revoir là-haut que toi, même si ce n’est pas la lecture qui m’a le plus émue de l’année 2013… et j’ai bien aimé qu’il ait eu le Goncourt, ça change de ces romans illisibles par le commun de mortels que l’on récompense trop souvent !
Récemment j’ai lu un court roman policier de Lemaître, Rosy & John, dans la série des Camille Verhœven, et j’ai trouvé ça excellent !
Ah je ne connais pas, je le note ! J’ai acheté Robe de marié de Lemaitre, je vais le lire cette semaine.
Ah, tu me diras, je l’ai depuis des années, on me l’a donné il y a longtemps, mais je ne l’ai pas encore lu !
Hello
Je viens de lire ta chronique et même si nous n’avons pas eu le même ressenti lors de cette lecture, je trouve encore une fois que celle-ci est très bien tournée. Pour ma part, je me suis attachée aux deux personnages Albert et Edouard. Ils avaient connu l’enfer durant 4 ans et la vie ne s’annonçait pas rose pour eux deux dans leur futur. Par contre, d’Aulney-Pradelle est un personnage que j’ai détesté pour ses agissements sans état-d’âme. Je ne cautionne pas l’escroquerie d’Albert et Edouard mais ça m’a paru tellement léger à côté de ce que faisait d’Aulnay-Pradelle lorsqu’il devait faire enterrer les soldats tombés pour la France. Et puis ces deux soldats étaient marqués à vie par la dureté de la guerre, alors que d’Aulnay-Pradelle était toujours resté à l’arrière, sans trop se mouiller. Je l’ai trouvé tellement lâche cet homme-là. Ça m’a fait pas mal indigné. C’est un livre qui m’a beaucoup plus, plus que toi, semble-t-il, cependant, j’ai été contente de lire ton avis. C’est toujours sympa de voir qu’un livre qu’on a adoré n’a pas suscité le même ressenti chez une autre lectrice. Merci pour ton avis. Val
On est d’accord sur le côté détestable du personnage ! Pierre Lemaitre a vraiment su montrer tout le côté malsain des « petits chefs » qui se croient tout-puissants alors que leur statut repose sur le travail de petites mains sans qui ils ne seraient pas grand-chose. Et quand la malhonnêteté s’invite au menu… J’avoue que j’aime bien quand les personnages ont un peu plus de nuances :) Les goûts et les couleurs !
Valérie je suis d’accord avec toi , le livre est passionnant au debut je le trouvais barbant mais à la fin de ce livre , je ne regrettais pas l’avoir continué donc bravo à Pierre Lemaitre pour ce livre .