Batman (1989) - Résumé
A Gotham City, la corruption et le crime règnent en maître mais depuis peu, la ville bruisse d'étranges rumeurs au sujet d'un justicier masqué, "la chauve-souris", Batman.
Tout le monde ignore son identité, la police préfère nier son existence tandis que deux journalistes décident de mener l'enquête, se frayant un chemin dans les événements et autres soirées mondaines de Gotham City, comme celles organisées par le milliardaire Bruce Wayne.
Pendant ce temps, en coulisses, Carl Grissom et son bras droit Jack Napier n'entendent pas se laisser démonter par ce mystérieux Batman. La ville est leur terrain de jeu, enfreindre la loi leur expertise...
Réalisateur - Tim Burton.
Durée du film - minutes.
Note - ★★★★☆

Batman (1989) - Critique
Alors, quel verdict en revoyant ce Batman à l'âge adulte ?
Dès le générique, on se souvient qu'il s'agit d'un Batman mythique. Il suffit, déjà, de regarder les noms qui défilent à l'écran. Tim Burton à la réalisation, le fidèle Danny Elfman à la musique, des chansons de Prince, un casting où Jack Nicholson (Jack Napier, le Jocker) côtoie Michael Keaton (Batman/Bruce Wayne), Billy Dee Williams (Harvey Dent) ou encore Kim Basinger (Vicki Vale) et le regretté Michael Gough (le majordome Alfred).
Une musique reconnaissable entre mille, un univers visuel qui fait de Gotham City, le théâtre des événements, une ville fantastique et profondément sombre à la fois. Gotham est étouffée par des gratte-ciel gigantesques, ses rues grouillent de vermine, au sens propre et au sens figuré : c'est sale, gangrené par le crime et la corruption...
Carl Grissom (Jack Palan) fait régner la terreur sur la ville avec son bras droit Jack Napier (Jack Nicholson), homme machiavélique dont la façade laisse deviner une certaine folie. Les pouvoirs publics ne parviennent pas à apporter une réponse satisfaisante à la situation, qu'il s'agisse du nouveau procureur général Harvey Dent ou du commissaire James Gordon.
Mais depuis peu, Gotham City bruisse d'une bien étrange rumeur évoquant une chauve-souris, qui jouerait le rôle de justicier. La police n'en croit pas un mot, considérant qu'il ne s'agit que d'une fable bizarre. Mais un journaliste tenace - Alexander Knox (Robert Wuhl) - et une photographe de talent - Vicki Vale (Kim Basinger) - prennent au sérieux les rumeurs et décident d'enquêter sur celui qui se fait appeler "Batman".

Michael Keaton nous livre un Bruce Wayne quelque peu mal à l'aise socialement, il n'a pas l'aisance en société du milliardaire habitué aux cocktails. Si j'apprécie cette facette du personnage, j'ai eu du mal à la concilier avec le fait qu'il s'intéresse si rapidement à Vicki Vale et ce n'est donc pas l'interprétation que j'ai préférée.
Jack Nicholson est quant à lui parfaitement à sa place dans le rôle du Joker. On perçoit chez lui une nature si imprévisible, si explosive à la fois, que le personnage nous place dans un état de tension permanente. Son rire inimitable nous rappelle que le nom du Joker, "Jack Napier", est issu du vieux terme de "jackanapes" qui désigne une personne impertinente.
Ce Batman de Tim Burton nous livre justement l'histoire de la naissance du Joker... ou comment Jack Napier rencontre un peu brutalement une cuve de produits chimiques lors d'une opération spéciale dans l'usine Axis Chemicals.
Il nous raconte aussi le moteur personnel qui a poussé Batman à faire la chasse aux criminels, l'assassinat de ses parents. Si mes souvenirs sont bons, c'est d'ailleurs le seul film de Batman où l'on met un nom sur leur assassin.
Ce n'est pas un film à regarder avec une quête de "réalisme". Impossible de ne pas reconnaître Bruce Wayne en Batman et à vrai dire, c'est un aspect qui m'a toujours un peu dérangée : dans la vraie vie, même dissimulé par un demi-masque, on reconnaîtrait un proche (il suffit de voir les enfants à Noël et le moment gênant du "mais pourquoi le Père Noël a la même voix que tonton Jacques ?").
Vicki Vale, elle, ne perçoit rien... et ne semble pas particulièrement curieuse, surprise, choquée ou quoi que ce soit d'autre quand elle prend conscience de la situation.
De même, je n'ai pas pu m'empêcher d'exploser de rire devant la scène où la Batmobile est immobilisée en pleine rue et où Batman sort et se met à courir en costume de chauve-souris. J'ai imaginé un bref instant la même scène "dans la vraie vie" et d'ailleurs, je ris encore toute seule en écrivant cette critique :-D
Mais malgré ces aspects, j'aime ce film, j'aime comment il a vieilli et reste mythique à la fois, depuis la musique jusqu'à ces images que l'on réalise avoir "imprimées" dans son cerveau, des années après, comme celle de la Batmobile fonçant dans les rues de Gotham ou se frayant un chemin jusque chez Batman.
Le film de Tim Burton n'est pas le premier film existant sur Batman (il y a eu deux serials connus dans les années 1940, et un film réalisé par Leslie H. Martinson en 1966) mais il marque le début d'une vraie saga structurée sur le héros. Il sera suivi par Batman : Le Défi (1992), Batman Forever (1995) et Batman et Robin (1997), le dernier étant un échec commercial.
Il s'écoulera alors une longue période de 8 ans pendant laquelle on laisse Batman en sommeil, avant que Christopher Nolan ne reprenne les rênes avec Batman Begins, The Dark Knight : Le Chevalier noir (2008) et The Dark Knight Rises (2012).
Les personnages et l'univers ont aussi été modelés au fil du temps par cette "culture ambiante", et c'est ça que je trouve passionnant dans le fait de réinterpréter plusieurs fois, sous plusieurs angles, un héros mythique et son environnement.
Le Batman de Tim Burton reste à n'en pas douter un film à voir et à revoir, qui donne envie de se replonger dans la saga film après film !
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