La chorale des dames de Chilbury, Jennifer Ryan : village de femmes en temps de guerre


La chorale des dames de Chilbury – Résumé

En 1940, dans la petite ville anglaise de Chilbury, la plupart des hommes sont partis défendre leur pays à la guerre, menaçant la chorale du village de dissolution. Hors de question qu’il en soit ainsi pour Mme B., qui estime que l’absence des voix masculines ne doit pas empêcher la chorale de chanter.

Elle deviendra « la chorale des dames de Chilbury », et tant pis pour ceux qui porteront un regard sévère sur ses membres !

Mais à Chilbury, la chorale est loin d’être le seul sujet de discorde. Une sage-femme accepte aussi la plus terrible des missions : échanger deux bébés


Auteur.
Taille du livre451 pages.
Note – ★★★★☆

La chorale des dames de Chilbury, Jennifer Ryan

La chorale des dames de Chilbury – Avis sur le livre

Le roman de Jennifer Ryan m’a fait passer un moment très agréable, malgré des faiblesses ! Une intrigue feel-good, malgré une période de l’histoire qui n’est pas des plus joyeuses, et des péripéties qui vous tiennent en haleine du début à la fin.

L’histoire se déroule dans un petit village anglais, Chilbury. Comme tous les villages, il bruisse de secrets, de drames, d’amitiés et de rancœurs…

En temps de guerre, plusieurs habitantes ont entendu dire à la radio que tenir un journal pouvait aider à faire face à l’absence des êtres chers et à la rudesse du quotidien. Alors certaines femmes s’y sont mises, et c’est à travers leurs écrits que l’on suit la vie de Chilbury. D’autres ont préféré échanger des courriers avec des êtres chers.

On plonge donc immédiatement dans une écriture mi-chorale, mi-épistolaire qui fait la part belle à l’émotion, à l’authenticité et à la spontanéité.

Mais qui sont donc ces femmes qui prennent la plume ?

La chorale des dames de Chilbury, Jennifer Ryan

Parmi elles figure Mme Tilling. Son fils David doit partir à la guerre et elle a déjà perdu son mari… alors elle se raccroche à ce qu’elle peut : sa mission d’infirmière à l’hôpital. Elle vit dans une chaleureuse petite maison, Ivy House.

Et puis, il y a Mme B… ou plus exactement « Mme Brampton-Boyd », dont tout le monde abrège le nom. Veuve elle aussi, c’est une femme de poigne qui mène sa maison (et sa fortune) d’une main de fer… et a tendance à voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein ! Son fils Henry est pilote dans l’armée.

Dans le manoir de Chilbury, l’une des plus grandes demeures du village, réside la famille Winthrop : un général de brigade, sa femme et leurs deux filles – Venetia, l’aînée, 18 ans, séductrice et précieuse ; Kitty, la plus jeune, 13 ans… ainsi qu’une petite réfugiée juive originaire de Tchécoslovaquie, Silvie, 10 ans, que la famille a recueillie. Les Winthrop viennent de perdre leur unique fils à la guerre mais Mme Winthrop étant enceinte, ils espèrent secrètement la naissance d’un héritier masculin.

Autour de ces figures majeures du roman, gravitent une foule de personnalités du village, comme Prim, professeur de musique, ou encore la sage-femme Miss Paltry, endettée jusqu’à la racine des cheveux et pas franchement honnête. Elle fait partie de ceux qui perçoivent la guerre comme une opportunité unique de s’enrichir :

« Une sage-femme digne de ce nom ne peut pas ne pas voir le potentiel que représente une situation pareille, surtout avec des gens comme tous ces prout-ma-chère qui se croient au-dessus des reproches. Des proies rêvées pour l’extorsion – vingt livres ici, quarante là. Les petits ruisseaux… »

Et justement, Miss Paltry va se retrouver mêlée à une sacrée intrigue à Chilbury. Peu après les obsèques de son fils, le général Winthrop vient la trouver et lui demande sans détour de faire en sorte que sa femme fasse naître un garçon. Comment manipuler la nature pour lui donner satisfaction et obtenir la somme rondelette qu’il promet comme récompense ?

Miss Paltry est malhonnête… mais ne manque pas d’idées : une autre femme du village est enceinte ; et si elle échangeait les bébés en cas de besoin ?

Tandis qu’elle met sur pied un stratagème aussi infaillible que possible, bien d’autres soubresauts agitent le village, à commencer par la chorale qui menace de disparaître. Le pasteur de l’église estime visiblement qu’en l’absence des hommes, partis à la guerre, la chorale n’a plus lieu d’être.

Mme B, qui n’a pas sa langue dans sa poche, ne veut pas en entendre parler :

« ‘Je ne vois pas pourquoi on devrait arrêter’, a lancé sèchement Mme B quand nous nous sommes assemblées ensuite dans le cimetière brumeux. ‘Ce n’est pas comme si nous étions une menace pour la sécurité nationale.
– Tous les hommes sont partis’, ai-je soufflé en retour, consciente que nos voix portaient de façon gênante dans la foule réunie pour l’enterrement. ‘Le pasteur dit qu’il ne peut pas y avoir de choeur sans hommes.
– Et pourquoi, sous prétexte que les hommes sont partis à la guerre, devrions-nous dissoudre la chorale ? Au moment précis où nous en avons le plus besoin ! »

Germe alors le projet fou de désobéir et de devenir « La chorale des dames de Chilbury ». Une entreprise audacieuse, encouragée par Prim, la prof de musique fraîchement arrivée dans le village.

Ce ne sont que quelques-unes des mille intrigues qui animent le roman La chorale des dames de Chilbury. Le roman regorge de superbes scènes, riches en émotions : celle qui étreint le cœur d’une mère en voyant son fils partir à la guerre et la saluer de la main comme il le faisait, enfant, quand il partait à l’école ; celle qui anime Venetia lorsqu’elle s’éprend d’un peintre mystérieux, parti peu recommandable pour une jeune fille de son rang ; celle qui saisit l’ensemble des femmes lorsque leurs voix s’entremêlent au sein de la chorale…

Et puis, il y a les décors de Chilbury, que l’on imagine aisément quand on a déjà arpenté la campagne anglaise…

« L’herbe haute de la prairie était encore humide de la pluie de la veille et les milliers de gouttelettes luisaient comme autant d’étoiles tombées dans le pré d’un vert très vif. Ça sentait la même odeur qu’après un gros orage : une odeur très fraîche comme si la pluie avait lavé toute la poussière, la saleté et les choses horribles que les gens se jettent à la figure et qui résonnent encore dans l’air ensuite, en attendant d’être noyées par les grondements du tonnerre ».

Je dois reconnaître que beaucoup d’éléments de l’intrigue sont très prévisibles, ce qui peut déranger.

De même, on peut reprocher aux personnages un côté assez caricatural : Venetia, par exemple, est l’archétype de la séductrice (jusqu’à son prénom qui signifie « Venise », ville emblématique de l’amour)… Miss Paltry, la sage-femme malhonnête, est cupide jusqu’à l’exagération.

Je dirais donc que ce n’est pas un roman qui m’a marquée par un style exceptionnel. Néanmoins, il est divertissant et je lui ai trouvé un certain charme, en particulier pour une lecture de vacances légère et rapide !


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