Cinq leçons sur la psychanalyse, Freud


Cinq leçons sur la psychanalyse – Résumé

Premier livre de Sigmund Freud traduit en français, les Cinq Leçons sur la Psychanalyse posent les fondements de la théorie psychanalytique.

Une nouvelle vision de la maladie mentale et un nouvel axe thérapeutique pour tenter de soigner des patients dont la médecine de l’époque ne comprenait pas les symptômes…


Auteur.
Taille du livre158 pages.
Note – ★★★☆☆

Cinq leçons sur la psychanalyse, Freud
Cinq leçons sur la psychanalyse, Freud

Cinq leçons sur la psychanalyse – Avis sur le livre

Ah, Freud, Freud, Freud. Ses théories divisent, provoquent des déchirements, on croise tour à tour des gens fascinés par la psychanalyse et d’autres qui la considèrent comme une forme élaborée de charlatanisme… J’ai eu envie de me replonger dans ce livre, Cinq leçons sur la psychanalyse, qui retrace les premiers concepts élaborés par Freud.

Publié en 1910, il s’agit en réalité de la transcription de cinq conférences données par Freud dans une université américaine, l’année précédente. C’est aussi le tout premier de ses livres à avoir été traduit en français.

Les Cinq leçons sur la psychanalyse vous capturent rapidement car Freud y adopte une approche très directe, illustrant son propos par des exemples concrets de patients qu’il a croisés. Au fil du livre, l’exposé se fait plus théorique mais l’entrée en matière est à la portée de toute personne curieuse de s’informer sur la psychanalyse.

Sa vivacité d’esprit interpelle, très vite. Il fait le constat de l’impuissance de la médecine traditionnelle face à certains symptômes. A l’époque, les médecins échouaient à traiter certains patients et, à en croire Freud, cela allait de pair avec une certaine dévaluation de la maladie mentale par rapport à la maladie physique :

« Si le diagnostic d’hystérie touche peu le malade, il touche beaucoup le médecin. Son attitude est tout autre à l’égard de l’hystérique qu’à l’égard de l’organique. Il n’accorde pas à celui-là le même intérêt qu’à celui-ci, car son mal est bien moins sérieux, malgré les apparences ».

Ce constat d’une maladie mentale moins prise en compte qu’une maladie physique me semble – hélas – toujours très actuel. Il suffit d’écouter les injonctions qui incitent, par exemple, les personnes dépressives à « se bouger », à sortir… alors même que leur maladie les prive de toute énergie pour le faire.

Dans cette première leçon sur l’origine de la psychanalyse, Freud explique le principe sur lequel repose cette forme innovante de thérapie : on vit parfois des événements traumatiques dans une vie ; un proche atteint d’une maladie grave, par exemple. Soit on les surmonte, soit ils pèsent sur notre vie psychique. Dans un troisième cas, enfin, ils se transforment en symptômes physiques… comme si le traumatisme devait « sortir », s’exprimer par tous les moyens.

Dans la seconde leçon, Freud explique que face à certains désirs coupables, un mécanisme se crée pour « les étouffer », pour qu’ils ne viennent plus perturber la conscience, pour qu’on ait l’impression de l’avoir oublié : c’est le refoulement. Le problème, bien sûr, est que ce n’est pas si simple de décider arbitrairement que l’on va oublier tel ou tel sentiment quand il est particulièrement puissant !

Il en reste une trace… et ce sentiment va resurgir, mais sous une forme « déguisée » : un symptôme.

Cinq leçons sur la psychanalyse, Freud

Dans la troisième leçon, Freud fait l’analogie avec les rêves, les lapsus ou encore les actes manqués… qui sont pour lui des manifestations de ce qui est refoulé. Par exemple, quand on rêve, le contenu du rêve paraît souvent anodin ou « sans queue ni tête », amusant parfois. Ce serait selon Freud une sorte de transposition que construit notre imaginaire de sentiments profonds que nous ressentons.

L’homme fait preuve de beaucoup d’humilité. On le constate dès la première leçon, quand il admet : « Je crains que cette partie de mon exposé ne vous paraisse pas très claire. Mais soyez indulgents. Il s’agit de vues nouvelles et difficiles, qu’il est peut-être impossible de présenter plus clairement, pour le moment tout au moins ».

Dans la troisième leçon, il explique également : « Ce n’est pas à moi que revient le mérite – si c’en est un – d’avoir mis au monde la psychanalyse ». Il en attribue la paternité à son maître, le médecin viennois Joseph Breuer.

Freud admet aussi que les principaux adversaires à la psychanalyse seront probablement les scientifiques, et c’est en effet – encore aujourd’hui – la critique que l’on entend souvent : celle que la psychanalyse n’est pas une science, parce que la théorie freudienne n’est pas scientifiquement prouvable. En effet, on ne peut pas la réfuter… car si on dit que des concepts comme l’inconscient ou le refoulement n’existent pas, la psychanalyse répondra que c’est une forme de refoulement.

Pour ma part, j’avoue ne pas porter ce genre d’avis sur la question : il existe une foule de thérapies en psychologie, plus ou moins longues, plus ou moins « profondes », dont on se sent plus ou moins proche. Le principal à mes yeux est qu’elles puissent aider des gens à aller mieux ou à mieux se comprendre, que cette efficacité soit prouvée scientifiquement ou non.

Dans la quatrième leçon, Freud souligne l’importance de la sexualité infantile… une sexualité qu’il entend dans un sens beaucoup moins « physique » que celui, strict, de la reproduction. Selon lui, tout enfant ressent certains désirs et, dans le cadre d’une évolution « normale », est amené à refouler ceux qui sont répréhensibles : l’enfant normal évolue ainsi vers une sexualité physique normale grâce à toutes les barrières qu’il met en place (la honte, la morale, etc).

La cinquième leçon continue à développer cette dimension sexuelle de la théorie psychanalytique, en insistant sur l’idée que les patients tombent malades parce que « la satisfaction de leurs besoins érotiques leur est refusée dans la réalité ».

On entre ici dans une approche qui me semble soudain plus théorique, plus éloignée du terrain, moins illustrée que le début de ces Cinq leçons sur la psychanalyse. J’ai tendance à être plutôt d’accord avec Freud quand il présente certaines maladies mentales (les névroses) comme le signe que « quelque chose a besoin de sortir ». Le corps exprime ce que les mots n’arrivent pas à exprimer… et, par miracle, quand on aide le patient à trouver les mots, les maux disparaissent.

J’ai plus de mal à adhérer à l’idée que toute névrose serait l’expression d’un désir refoulé, qui paraît peut-être un peu trop « généraliste » à mon goût. Force est de reconnaître que Freud sait se montrer convaincant ! Je vous conseille d’ailleurs la lecture de Cinq psychanalyses, qui raconte cinq histoires de malades qui se lisent comme des romans et mettent en avant différentes pathologies mentales.

Je trouve que la théorie freudienne a été beaucoup déformée par ceux qui l’ont évoquée par la suite (notamment sur des sujets comme l’interprétation des rêves, que l’on réduit à des « dictionnaires pour donner un sens à ses rêves »)… alors il est toujours intéressant de revenir aux sources, en replongeant dans les écrits de Freud lui-même !


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