Eighth Grade – Résumé
A 13 ans, Kayla Day entre dans sa dernière semaine de collège. Des années qui n’ont pas été faciles pour la jeune fille, très introvertie, qui peine à s’intégrer parmi ses camarades de classe.
Pourtant, chez elle, Kayla affiche un autre visage… en postant des vlogs sur Internet, où elle donne des conseils pour être mieux dans sa peau et avoir confiance en soi.
Et en cette dernière semaine de collège, elle est déterminée à tenter d’appliquer ses propres conseils…
Réalisateur – Bo Burnham.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★☆☆
Eighth Grade – Critique
Kayla Day (Elsie Fisher), au centre de l’histoire, est une adolescente de 13 ans comme beaucoup d’autres. Elle est peu sûre d’elle, comme on peut l’être à cet âge, a le sentiment d’être incomprise par son père un peu trop protecteur à son égard, elle passe des heures sur son téléphone ou sur son ordinateur à consulter des photos sur Instagram et des vidéos sur YouTube…
Kayla vit un paradoxe. Au collège, c’est une jeune fille introvertie, qui ne s’intègre pas vraiment parmi ses camarades de classe. La populaire Kennedy ou le beau Aiden semblent la considérer comme totalement transparente… et l’on sait qu’à cet âge, il y a toujours dans une classe « les populaires », « les beaux gosses », « les rebelles ». Kayla, elle, fait partie de la « masse de l’indifférence », celle qu’on ne remarque pas particulièrement.
Chez elle, c’est différent : elle prend plaisir à se filmer et à poster des vlogs sur YouTube, des vidéos dans lesquelles elle propose ses conseils pour être mieux dans sa peau et avoir confiance en soi. Autant de pensées positives qu’elle semble incapable d’appliquer à elle-même. Et le compteur de ses abonnés, qui reste désespérément bas, constitue un narquois trait d’union entre sa vie réelle et le visage qu’elle présente sur le web.
Objectivement, les autres ne sont pas différents d’elle : ils sont ados, aussi mal à l’aise avec leur corps qu’elle peut l’être, aussi mal à l’aise avec leurs parents qu’elle peut l’être avec son père (Josh Hamilton) ; certains ont des rondeurs, d’autres ont des bagues… mais Kayla porte sur elle son manque d’assurance. Et porte en elle l’envie de s’en sortir, d’analyser – comme elle le fait par ses vidéos – les racines de ses ressentis.
C’est ce qui donne à ce film une personnalité touchante et réaliste, comme s’il documentait l’adolescence au lieu d’en faire une énième fiction. Kayla a de l’acné… et dans Eighth Grade, Bo Burnham montre l’acné, ne rechignant pas à filmer en gros plan le visage de l’adolescente au lieu de présenter une image lisse, y compris dans le physique de ses personnages.
Certaines scènes brillent de réalisme… à l’instar d’un moment où Kayla est invitée à une fête au bord de la piscine de Kennedy. L’invitation ne vient pas de Kennedy elle-même mais de sa mère – ce qui fait toute la différence, et Kayla le sait bien… et la voilà, engoncée dans son maillot une pièce qui paraît soudain trop fluo, les épaules voûtées, devant la porte-fenêtre qui mène au jardin, si proche et si loin à la fois de ses camarades qui s’amusent autour de l’eau avec une aisance apparemment parfaite.
Chaque scène respire cette même authenticité : ces moments où l’on se sent encore très jeune, par exemple dans une voiture seule avec un garçon plus âgé ; ces moments où les parents paraissent si étouffants et ces moments où l’on cherche à se rassurer sur leur amour ; ces moments où l’on veut s’affirmer et ceux où l’on cherche juste à se faire apprécier, parce que le regard des autres EST important à cet âge.
Et surtout, la richesse de ce film est de ne pas juger. De ne pas donner l’impression que « ça passera » ou que « ce n’est rien », juste parce que ce sont des préoccupations d’adolescent qui paraissent futiles pour les adultes. A cet âge, tout ce qui est raconté dans Eighth Grade est important… et Bo Burnham le montre.
Je ne peux pas dire que ce film me restera en mémoire mais je le trouve juste… et très représentatif de l’adolescence.
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