Elle l’adore, Jeanne Herry : jusqu’où peut aller l’amour d’une fan ?


Elle l’adore – Résumé

Muriel Bayen (Sandrine Kiberlain), mère de famille divorcée et employée dans un institut de beauté, est fan du chanteur Vincent Lacroix (Laurent Lafitte).

Bien qu’ayant largement passé l’âge de l’adolescence, elle tapisse encore les murs de son appartement de posters, collectionne le moindre souvenir, assiste à tous les concerts de la star et l’attend à la sortie des plateaux télé. Tant et si bien que son visage lui est devenu familier au fil des années.

Mais un soir, l’inimaginable se produit : Vincent Lacroix en personne vient sonner à la porte de l’appartement de Muriel et la supplie de lui rendre un service.

Elle se retrouve embarquée dans une histoire qu’elle-même n’aurait pas pu imaginer, bien qu’elle soit un brin menteuse et aime arranger la réalité à ses heures…


RéalisateurJeanne Herry.
Durée du film minutes.
Note – ★★★☆☆

Elle l'adore, Jeanne Herry

Elle l’adore – Critique

Le film Elle l’adore de Jeanne Herry m’a plongée dans un univers que je connais bien : celui des fans et de leur relation si particulière avec leur idole. J’ai moi-même été fan, à l’adolescence, j’ai par la suite géré un site qui m’amenait à côtoyer des fans au quotidien et j’ai fini par travailler dans ce milieu, gérant la communication d’un artiste international. J’ai retrouvé dans le film de vrais accents de vérité et une histoire divertissante, même si elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Muriel ressemble à bien des fans que j’ai croisées : elle mène une vie plutôt rangée mais à laquelle il manque une étincelle, quelque chose qui vienne briser la monotonie du quotidien. Ce quelque chose, elle l’a trouvé chez son idole : à travers les concerts, les événements, les brèves rencontres avec lui, elle se regonfle d’une énergie nouvelle qui l’aide à traverser sa vie pas toujours rose, entre ses enfants qui vivent loin et son divorce. Comme bien des fans fidèles, elle a su se faire connaître de l’artiste lui-même et de son entourage, on lui accorde parfois de petits avantages et elle peut s’enorgueillir d’une collection d’autographes longue comme le bras !

Loin d’être une groupie écervelée un brin hystérique, elle affiche au contraire humour et intelligence, un parti pris que j’ai apprécié car on sort pour une fois du cliché du fan hystérique sans réelle profondeur et qui reflète si peu la réalité du « monde des fans ».

Quant à l’artiste, qui est-il réellement au-delà de cette image que Muriel s’en construit ? Cette question, je crois que tous les fans se la sont posée un jour et que tous les fans ont le sentiment de connaître la réponse. Dans le film, Muriel va découvrir une facette de son idole qu’elle ne soupçonnait pas. Je ne peux guère vous en dire plus sans vous révéler l’intrigue du film mais elle mêle habilement cette relation fan-idole à une véritable histoire à suspense aussi sordide qu’inquiétante… et je ne m’attendais pas du tout à ce mélange des genres !

Laurent Lafitte et Sandrine Kiberlain dans Elle l'adore

Sandrine Kiberlain est vraiment excellente dans le rôle d’une femme un peu perdue, sympathique mais perturbée et nous offre un personnage plein de fantaisie, qui n’a pas sa langue dans sa poche et a l’imagination fertile. Laurent Lafitte campe quant à lui un chanteur que je n’ai guère trouvé sympathique tant il paraît égoïste mais dont les angoisses sont incarnées avec justesse.

Jeanne Herry nous entraîne dans un monde où l’on ne sait jamais vraiment où est la fiction, où est la réalité. Où le scénario nous fait croire habilement à une histoire avant de nous entraîner dans une autre, en partie grâce à la mythomanie exubérante de Muriel… et c’est diablement divertissant !

Néanmoins, certaines scènes m’ont paru un peu fausses, en particulier le personnage du chanteur lui-même : il oscille en permanence entre une image de superstar et une image de « pilier de la chanson française sur le déclin ». On le voit tour à tour comme une superstar qui enchaîne les Olympia, a 20 ans de carrière derrière elle, va chez Michel Drucker le dimanche, fait la Une de la presse people mais n’est guetté que par une poignée de fans sans réelle hystérie. De même, Elle l’adore nous sert des intrigues secondaires, relations amoureuses conflictuelles entre deux flics, qui ne présentent guère d’intérêt.


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