L’Enfant noir – Résumé
Fils de forgeron, fils d’une mère que l’on dit dotée de pouvoirs mystérieux, Camara Laye vit une enfance heureuse en Haute-Guinée. Il se glisse dans l’atelier de son père pour observer le fascinant travail de l’or, écoute les conseils pleins de sagesse qu’il lui prodigue en songeant à ce jour où, peut-être, il prendra sa suite.
Mais à mesure qu’il grandit, qu’il traverse un à un les rites d’initiation qui marquent son entrée dans l’âge d’homme, son désir d’apprendre l’entraîne plus loin de son village…
Auteur – Camara Laye.
Taille du livre – 210 pages.
Note – ★★★★☆

L’Enfant noir – Avis sur le livre
Ce récit d’enfance porte naturellement en lui un certain exotisme… car l’histoire se déroule à Kouroussa, un village de Haute-Guinée durant la première moitié du 20e siècle. Une époque où les traditions sont encore vivaces, où l’on craint les sortilèges, où l’on croit à l’existence de pouvoirs que la science n’explique pas…
« L’enfant noir » vit auprès d’un père forgeron, très respecté dans le village. On se presse pour avoir la chance d’obtenir de lui un bijou, issu de la fonte de l’or qu’il est seul à pleinement maîtriser. Un métal précieux que l’on respecte, que l’on entoure de mille précautions. Les femmes qui désirent obtenir un bijou fait main s’attachent donc les services d’un griot, qui vient chanter les louanges du forgeron tandis qu’il exerce sa magie.
Camara Laye observe, il se nourrit de cet environnement si particulier, il questionne longuement son père sur tout ce qu’il ne comprend pas… comme ce petit serpent noir qui lui rend visite dans sa case et que son père ne semble pas craindre, alors qu’on lui a toujours dit de se méfier des serpents.
Il apprend de lui une forme de sagesse, et reste émerveillé par les pouvoirs dont jouit sa mère. Un « don de sorcellerie », dit-il ouvertement, qui pousse les villageois à s’adresser à elle lorsqu’il se produit quelque chose auquel nul ne trouve de solution rationnelle.
Le quotidien de l’enfant noir, ce sont aussi les séjours à Tindican, auprès de sa grand-mère et de ses oncles, où il vient participer à la moisson du riz et où il est toujours accueilli comme un roi.
« Je ne sais d’où vient que l’idée de rusticité – je prends le mot dans son acception de manque de finesse, de délicatesse – s’attache aux champs : les formes de la civilité y sont plus respectées qu’à la ville ; on y observe un ton cérémonieux et des manières que, plus expéditive, la ville ne connaît pas. C’est la vie, la vie seulement, qui y est plus simple, mais les échanges entre les hommes – peut-être parce que tout le monde se connaît – y sont plus strictement réglés.
Je remarquais dans tout ce qui se faisait, une dignité dont je ne rencontrais pas toujours l’exemple à la ville ; et on ne faisait rien à quoi on n’eût été au préalable invité, même s’il allait de soi qu’on le fît : on y montrait en vérité un extraordinaire souci de la liberté d’autrui. Et pour l’esprit, s’il était plus lent, c’est que la réflexion précédait la parole, mais aussi la parole avait-elle meilleur poids ».
Comme vous pouvez le voir dans ce passage, le livre de Camara Laye ne se contente pas de raconter son enfance, il propose aussi une véritable réflexion de fond sur les mœurs, les gens, les traditions elles-mêmes.
C’est ce qui donne à son récit un aspect très vivant.
Car bien sûr, au-delà de papa/maman, il y a les copains, les filles, et ces rites d’initiation que franchissent les jeunes garçons jusqu’à leur « entrée dans l’âge d’homme ». La terrifiante nuit où les grands les emmènent dans la forêt et où ils doivent subir, dans l’effrayante obscurité, les rugissements de Kondèn Diara, un ennemi invisible qui, raconte-t-on, pourrait bien emporter avec lui les moins courageux…
Puis la circoncision, que tous les garçons craignent même si aucun ne reconnaîtrait pour rien au monde qu’il est terrifié. La fête se prépare dans une atmosphère festive, riche en danses et en parades dans les rues du village.
Mais après ? Camara Laye aime l’école, il a soif d’autres horizons… et cette réalité, si douloureuse pour ses parents qui craignent de le voir partir, le rattrape pourtant à l’adolescence. La « grande ville », Conakry, l’appelle… puis ce sera la France…
L’enfant noir le laisse ici, le roman a été publié en 1953 alors que l’auteur se trouvait encore en France, étudiant au CNAM et au Collège technique de l’aéronautique et de construction automobile.
Pour la petite histoire, Kouroussa est aujourd’hui une ville de plus de 40000 habitants, loin du village de cases décrit par Camara Laye (qui est décédé en 1980). L’Afrique change, elle aussi, et ce roman a capturé avec une plume élégante et imagée une petite partie des traditions de l’un de ses nombreux pays. Un livre à garder dans sa bibliothèque !
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je viens de découvrir votre blog , bravo pour votre travail. Je souhaite d’abonner à vos publications mais je ne trouve pas le lien. J’espère qu’en passant par cet espace ça fonctionnera. Bonne continuation. Cordialement.
Hello Cathy, je ne propose pas de système d’abonnement sur ce blog pour le moment, désolée !