Dans l’enfer de l’orphelinat : Michael Clemenger raconte les abus sexuels subis dans un internat


Dans l’enfer de l’orphelinat – Résumé

Abandonné à la naissance, Michael Clemenger est placé dans un pensionnat, puis dans une école technique d’Irlande gérée par des Frères chrétiens.

Là-bas, il va subir pendant de longues années des sévices sexuels et la violence des adultes car nul ne se préoccupe des drames qui se jouent derrière les murs de l’institution. Sans famille, dans une société où la religion est toute-puissante, les enfants ne peuvent compter sur aucune aide extérieure.

Michael va devoir développer des stratégies pour survivre… puis pour apprendre à vivre, tout simplement.


Auteur.
Taille du livre350 pages.
Note – ★★★★☆

Dans l'enfer de l'orphelinat, Michael Clemenger

Dans l’enfer de l’orphelinat – Avis sur le livre

Le livre de Michael Clemenger, Dans l’enfer de l’orphelinat, est une histoire vraie bouleversante, qui révèle l’ampleur du poids du silence dans certaines institutions fermées, et les nombreuses vies gâchées…

L’auteur, né en 1950, a été abandonné peu après sa naissance, placé dans un pensionnat. Il témoigne d’un monde sans amour et surtout, un monde où le langage est réduit à une dimension purement fonctionnelle. On n’explique rien aux enfants, on laisse leurs questions sans réponse et la dimension affective est absente.

Michael s’est lié d’amitié avec un jeune pensionnaire, Jimmy… qui lui est arraché subitement. On lui annonce simplement qu’il ne le reverra jamais. Ce genre de situation transforme le quotidien en un univers mouvant où subitement, du jour au lendemain, tout peut disparaître sans préavis et sans justification.

A l’âge de 9 ans, Michael Clemenger est transféré dans un autre établissement, une école technique située dans le comté du Kerry (sud-ouest de l’Irlande). Dès le premier trajet qui l’emmène vers l’école, il attire l’attention de l’un des Frères chrétiens qui gèrent l’institution.

« Frère Price m’écarta du groupe et me dit d’attendre. Lorsque chacun eut pris place, il s’assit à son tour et me plaça fermement sur ses genoux en me tenant très près de lui, d’une manière totalement nouvelle pour moi. Nerveux, je plongeai mon regard par la fenêtre du wagon.

Il ne me lâcha pas de tout le trajet. Absorbé qu’il était par mon cas – ce qui me mettait assez mal à l’aise -, il ignorait totalement les autres garçons, lesquels couraient dans le couloir du train en criant ou jetaient de petites pièces par les fenêtres ouvertes ».

A l’arrivée à l’institution, cet intérêt malsain d’un premier Frère se double de celui d’un second Frère, Frère Roberts, qui dirige aussi toute son attention vers Michael. Il devient l’objet d’une véritable « querelle d’amoureux » pédophile entre les deux hommes, qui cherchent tour à tour à se faire aimer de lui… oubliant qu’il n’est qu’un petit garçon.

Le récit des abus sexuels est évidemment insoutenable mais ce qui l’est peut-être plus encore, ce sont toutes les anomalies relationnelles qui les entourent.

Aveuglés par leur attirance pédophile, les Frères coupables protègent parfois Michael Clemenger des tiers qui veulent lui faire du mal… sans réaliser que leurs propres actes sont graves et lui font aussi du mal.

Dans l'enfer de l'orphelinat, Michael Clemenger

Michael souligne souvent avec beaucoup d’ironie les paradoxes de cette église contre laquelle il est devenu de plus en plus critique au fil du temps, lassé et blessé par le décalage entre les paroles et les actes. En témoigne cet épisode où une actrice célèbre est censée donner un spectacle en ville :

« Ce qui me frappa le plus, dans cette histoire, fut le refus opposé par le clergé à l’actrice – qui était également la mère dévouée de cinq enfants – de pénétrer dans l’église Saint-John pour y allumer un cierge. Deux mois plus tard, elle mourait dans un accident de voiture en Amérique.

Ce fut un gros choc pour la ville de Tralee, et le parfum immonde de l’hypocrisie envahit les rues quand on prononça messe sur messe à la mémoire de la défunte star de cinéma. J’ai toujours été stupéfait par la façon dont le plus vil pécheur peut soudain retrouver toute respectabilité dès qu’il est enfermé dans un cercueil ».

Maintes fois, Michael Clemenger a tenté d’alerter d’autres personnes sur le drame qui se jouait dans l’institution, que ce soit auprès des autorités du clergé ou de laïcs. Et à chaque fois, on ne l’a pas cru. Pire, face aux allégations de certains enfants, un prêtre outré les a répétées à « l’accusé » lui-même…

En plus d’avoir souffert entre les griffes des hommes d’église, Michael a également souffert après, des nombreux préjugés associés à son statut de « moniot », ancien pensionnaire d’une institution religieuse. Face à son désir de s’en sortir, on lui a souvent répondu qu’il était « né du mauvais côté de la barrière » ou qu’il était un « bâtard », une tare pire que tout dans une société religieuse, une tare qui éteint l’espoir de construire quelque chose un jour…

Dans l’enfer de l’orphelinat a été écrit, du propre aveu de l’auteur, à titre de « processus cathartique mais aussi pour honorer la mémoire de tous les jeunes garçons qui avaient vécu entre les murs de l’école technique Saint-Joseph ».

Un livre dur mais très touchant…


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2 commentaires sur “Dans l’enfer de l’orphelinat : Michael Clemenger raconte les abus sexuels subis dans un internat
  • Nathalie

    J’ai achevé la lecture de ce témoignage et j’en reste bouleversée. J’aimerais offrir ce livre à toutes les églises et au Pape simplement pour interpeller et gêner. Ou pour dire tout simplement : arrêter de nous donner des leçons de morale et balayer devant votre porte ! Ce livre attise ma colère et me donne envie de me révolter contre les interprètes de l’Eglise car ce n’est pas la première fois qu’on entend ces histoires de pédophiles de l’église ! Et que dire de toutes ces violences envers ces pauvres petits êtres sans défense confiés à ces institutions… J’enrage.

    • Marlène

      C’est effectivement très marquant comme témoignage et à mon sens, ce n’est pas propre à l’église mais existant dans pas mal d’institutions qui fonctionnent en « circuit fermé »…



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