L’évadé d’Alcatraz – Résumé
Au début des années 60, la prison d’Alcatraz est réputée pour sa sécurité. Il est, dit-on, impossible de s’en évader. La surveillance y est appuyée, les détenus sont comptés plusieurs fois par jour, l’édifice est bâti sur une île qui plonge à pic dans un océan glacial où nul ne pourrait survivre bien longtemps…
Sans compter que les hommes sont fouillés et passés au détecteur de métaux dès qu’ils participent au moindre atelier professionnel dans leur environnement pénitentiaire.
Pourtant, en juin 1962, quatre hommes emprisonnés à Alcatraz fomentent un projet d’évasion audacieux, réfléchissant scrupuleusement à la manière de contourner chacun des obstacles présents sur leur route…
Réalisateur – Don Siegel.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★☆
L’évadé d’Alcatraz – Critique
À l’époque, voilà plusieurs décennies que la prison d’Alcatraz existe. Une prison de haute sécurité d’abord conçue comme prison militaire de l’armée américaine, avant de devenir un pénitentiaire dont on pensait qu’il était impossible de s’évader.
En effet, Alcatraz est construite sur une île rocheuse dans la baie de San Francisco : de forts courants agitent l’eau à cet endroit, confluent des fleuves Sacramento et San Joaquin et réceptacle des eaux issues de la Sierra Nevada… Par ailleurs, la prison se trouve à quelques kilomètres des côtes ce qui exigerait de nager plus d’une demi-heure dans une eau froide et tumultueuse. Plusieurs prisonniers s’y sont essayés, souvent avec des noyades à la clé.
Alcatraz était considéré comme une prison de dernier recours, où l’on enfermait les criminels les plus dangereux ayant causé des troubles dans des pénitentiaires plus classiques.
C’est ainsi que quatre hommes se retrouvent derrière les barreaux au début des années 60.
Frank Morris (joué dans le film par Clint Eastwood) a grandi en famille d’accueil et commencé à commettre des crimes dès l’âge de 13 ans, notamment des vols à main armée puis des braquages de banques. On lui attribue un quotient intellectuel bien supérieur à la moyenne (133) et c’est suite à une évasion qu’il a été envoyé à Alcatraz.
Viennent ensuite les frères Anglin, Clarence (joué par Jack Thibeau) et John (Fred Ward). Fils de fermiers, ils étaient inséparables durant leur enfance et avaient l’habitude de nager dans les eaux glaciales du lac Michigan. Comme Frank Morris, ils ont sombré dans la délinquance à l’adolescence en pillant une station-service, avant de multiplier les braquages de banques en duo. C’est suite à plusieurs tentatives d’évasion avortées qu’ils ont été envoyés l’un après l’autre à Alcatraz.
En décembre 1961, les trois hommes se retrouvent dans des cellules voisines, aux côtés d’un autre détenu, Allen West, lui aussi adepte des tentatives d’évasion et condamné initialement pour des vols de voitures. Frank Morris leur propose de mettre sur pied un plan pour fuir Alcatraz, ce que personne n’a réussi à ce jour.
La plupart des prisonniers ayant essayé de s’échapper ont été recapturés, 6 ont été abattus car ils refusaient d’obtempérer, 2 se sont noyés et 5 ont été « portés disparus » car leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
Le plan mis sur pied par Frank Morris est brillant… et on ne peut s’empêcher de saluer son ingéniosité et sa créativité. Comme souvent, je trouve dommage que tant d’intelligence soit mise au service de la délinquance alors qu’elle aurait pu être si utile ailleurs !
Le jeu des acteurs est excellent et l’univers du film exprime parfaitement l’image que renvoie Alcatraz et qui a valu à la prison d’être extrêmement critiquée : des cellules minuscules (2.7 mètres sur 1.5 mètres), basses de plafond (2.10 mètres), où il n’existe aucune forme d’intimité ; un sentiment d’ennui profond (qui conduit d’ailleurs certains à trouver le film un peu lent, ce que je ne partage pas car ça rend au contraire selon moi l’intrigue plus réaliste) ; une violence permanente, avec des prisonniers parfois profondément torturés mentalement et le sentiment qu’il faut toujours être sur ses gardes ; des « punitions » inhumaines…
L’évasion est terriblement bien orchestrée mais l’on comprend aussi à mesure que les minutes défilent à quel point le moindre grain de sable, à la moindre seconde, peut compromettre le plan. L’évadé d’Alcatraz n’adopte pas un rythme infernal de film d’action mais sait construire méthodiquement une tension qui ne vous quitte pas jusqu’aux dernières séquences…
La fin n’est pas celle que j’aurais aimée… car je crois qu’une partie de notre esprit de spectateurs a besoin de réponses, de détails, de « savoir »… et dans l’histoire de cette évasion d’Alcatraz, il faut accepter que certaines questions restent sans réponse !
C’est un excellent film et si vous aimez les histoires qui se déroulent dans l’univers carcéral, ne passez pas à côté de celui-ci (je vous recommande aussi Le Trou de Jacques Becker !).
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