La fille qui avait de la neige dans les cheveux – Résumé
Repliée à Hagfors, sa ville natale, après un divorce difficile, Magda travaille pour le journal local tout en élevant son fils.
Peu de scoops en vue toutefois, et l’ennui menace, jusqu’au moment où Hedda, 16 ans, disparaît, la nuit du Nouvel An. Puis le corps d’une autre adolescente est découvert à l’entrée d’une cave bloquée par la neige, dans une maison inoccupée.
La police enquête sans grande efficacité de son côté, tandis que Magda fouine du sien, aidée d’un photographe dépêché de la capitale.
Ils mettent au jour un réseau de prostitution de jeunes Moldaves dans la petite ville sans histoire.
L’adrénaline aidant, Magda prend alors des risques considérables pour coincer les coupables, mais ce qui la choque le plus est que ce sont nécessairement des proches.
Comment soupçonner ceux que l’on connaît depuis toujours ?
Auteur – Ninni Schulman.
Taille du livre – 374 pages.
Note – ★★★☆☆
La fille qui avait de la neige dans les cheveux – Critique
Sa héroïne, Magda, n’a pas ce côté parfois « lisse » des personnages de fiction. Fragilisée par son récent divorce, elle a pris la décision de retourner dans sa ville natale où elle a ses repères, abandonnant la ville et son job auprès des célébrités. Son nouveau décor est loin des paillettes : Hagfors est une petite ville calme où le journal local n’a guère d’actualité brûlante à couvrir, si ce n’est un événement culturel çà-et-là.
A vrai dire, ce calme convient très bien à Magda qui cherche à se reconstruire. Mais lorsqu’on retrouve le corps d’une adolescente assassinée dans une cave de la ville, Magda sent à nouveau l’appel du scoop la gagner. D’autant qu’un autre quotidien est sur le pied de guerre pour couvrir l’affaire. Pas question de se laisser distancer !
Comme vous pouvez l’imaginer, ce meurtre déclenche une véritable onde de choc. Est-ce l’œuvre d’un marginal ? D’un criminel de passage ? Pire, d’un habitant du village que l’on croiserait tous les jours ?
Dans un décor enneigé et glacial, la police enquête… Magda également, au risque de devenir à son tour une cible. Ninni Schulman nous entraîne tour à tour dans les locaux de la police locale, dans la petite rédaction où travaille Magda, dans la rue où elle vit…
En tant que lecteur, on se prend non seulement au jeu des devinettes (qui a donc fait le coup ?) mais on se surprend également à réfléchir sur les limites de la presse en pareilles circonstances. Jusqu’où un journaliste peut-il mener l’enquête sans mettre en péril sa propre sécurité ? Comment concilier la résolution méthodique de ce type d’affaire et la nécessité d’informer le grand public ?
Cet équilibre entre la dimension « communication » et la dimension « investigation » d’une enquête m’a paru particulièrement intéressant. Sans lui, je dois admettre que ce roman aurait été beaucoup plus insipide.
L’histoire se déroulant dans une petite ville, on a rapidement le sentiment d’un huis clos : tout le monde se connaît, tout le monde a un « historique » avec les autres habitants (on a connu untel sur les bancs de l’école, on a flirté avec untel dans sa jeunesse, etc), tout le monde s’observe (« tiens, elle n’a pas mis de rideaux », « tiens, elle a installé une nouvelle cuisine »), tous ceux de la même génération que Magda ont traversé des épreuves de la vie (le désir qui s’est éteint dans le couple, le père devenu vieux et un peu dépendant, etc).
Si ce n’était cette tension dramatique entre police et journalistes, le roman aurait sans doute un côté très « commérages de quartier ». Il n’a pas la finesse psychologique du premier roman de Claire Favan, par exemple. C’est ce qui m’amène à nuancer ma note, bien que j’aie trouvé le livre divertissant.
Les commentaires du blog sont actuellement fermés.