Gonzo Girl – Résumé
Fraîchement diplômée de l’université et peinant à trouver du travail, Alley accepte ce qui ressemble à une opportunité en or : devenir l’assistante de Walker Reade, célèbre auteur américain aussi connu pour avoir gagné le prix Pulitzer que pour sa consommation de drogue et d’alcool…
Il a la réputation d’épuiser ses assistantes plus vite les unes que les autres. Quel enfer cache ce job en or ? Et faut-il y rester ou en partir quand on connaît les enjeux qui se cachent derrière ? Alley va devoir se poser ces questions, de préférence plus tôt que plus tard.
Auteur – Cheryl Della Pietra.
Taille du livre – 320 pages.
Note – ★★★★☆

Avis sur le roman Gonzo Girl de Cheryl Della Pietra
A l’origine, pourtant, aucun excès. Une jeune femme, Alessandra dite « Alley », vient de sortir diplômée d’une université réputée aux États-Unis, un choix qu’ont du mal à comprendre ses parents, des immigrés italiens qui gèrent en famille une entreprise de plomberie.
Ils rêvaient qu’Alley prenne part à leur aventure, probablement à l’accueil pour séduire d’un sourire les clients et servir le café, tout en gérant quelques menus détails administratifs. Mais la jeune femme nourrit d’autres ambitions : elle a commencé l’écriture de son premier roman et aimerait faire carrière dans l’édition à New York.
Des rêves que ses proches peinent à comprendre. Alors, lorsqu’Alley enchaîne les stages et les jobs précaires de barmaid, faute de trouver un emploi après des études qui l’ont endettée jusqu’au cou, la pression familiale se fait plus insistante.
C’est là qu’elle reçoit une proposition qui ressemble autant à un traquenard qu’à une bouée de sauvetage : devenir l’assistante de Walker Reade, célèbre auteur américain ayant reçu le prix Pulitzer. Le but ? L’aider à accoucher de son prochain roman. Le défi ? Reade est connu pour ses frasques et sa consommation de drogues et d’alcool(s) totalement débridée.
Il peut la mettre à la porte du jour au lendemain, beaucoup d’assistantes n’ayant pas dépassé le stade des 3 jours de période d’essai auxquels il les soumet. Mais si elle tient, si elle pourra mettre sur son CV une ligne prestigieuse, de celles qui ouvrent des portes dans un milieu très fermé. Elle pourra accéder à un réseau précieux pour sa propre carrière.
Dès les premières pages de Gonzo Girl, on plonge dans un univers où tout est « trop ». Au point, même, de se demander à quoi rime ce livre où l’on mixe de chapitre en chapitre toujours plus de cocktails et de drogues en tout genre.
Alley comprend vite que dans sa mission, « faire écrire Walker Reade quoi qu’il en coûte », c’est le « quoi qu’il en coûte » qui est le plus important.
– C’est quoi le descriptif de mon poste, exactement ? Je ne sais pas ce qu’on attend de moi.
– Tu fais ce qu’on attend de toi. L’ambiance. Le fun. L’inspiration. Les vêtements, les boissons, les armes. Rends tout ça fun. Mais dose tes efforts. Les pages finiront par venir.
– C’est tout ?
– Oui, et fais en sorte qu’il soit à la machine à écrire à partir de 2 heures du matin. Quoi qu’il arrive.
Alley découvre vite que Walker Reade n’est plus le même homme que celui qui, des années plus tôt, a décroché le plus prestigieux des prix littéraires. Camé, rongé par les excès, gagné par la paranoïa, il a bien du mal à faire naître les pages de son prochain roman… et quand il en accouche, c’est dans la douleur.
Où s’arrête le rôle de l’assistante, quand elle constate les flagrantes imperfections de ses écrits ? Jusqu’où prendre part aux frasques de l’écrivain, quand elles plongent dans l’abîme de l’illégalité ?
Après avoir failli lâcher le roman de Cheryl Della Pietra, j’ai été gagnée par une certaine curiosité. Comment cette improbable situation allait-elle se dénouer ? Vers quoi ce livre allait-il choisir de se diriger ? La mort accidentelle d’un personnage, une overdose, une mission réussie pour Alley, une énorme supercherie où la jeune femme remplacerait le roman de Walker Reade par le sien ?
L’univers proposé se révèle diablement cohérent et, sous son vernis superficiel « drogue & rock ‘n’ roll », finit par poser des questions bien plus profondes sur la fragilité des artistes, les racines de l’ambition et les limites des sacrifices qu’elle implique, les relations de codépendance et tant d’autres sujets loin d’être anecdotiques.
Un livre original !
Les commentaires du blog sont actuellement fermés.