Un goût de cannelle et d’espoir, Sarah McCoy


Un goût de cannelle et d’espoir – Résumé

Allemagne, 1944. Elsie Schmidt aide ses parents à tenir la boulangerie familiale en temps de guerre. Même si le quotidien est difficile, les Schmidt sont moins mal lotis que d’autres : leur fille aînée, Hazel, a été recruté au sein du Lebensborn, une association où des femmes mettent au monde de jeunes Allemands qui seront élevés comme de parfaits Aryens. Ils ont le soutien des officiers nazis et l’un d’entre eux courtise Elsie.

Un soir, alors que la jeune fille assiste à une soirée de Noël en compagnie de dignitaires nazis, elle croise la route d’un petit garçon juif à la voix d’or. Ce même petit garçon qui, quelques heures plus tard, viendra frapper à la porte de la boulangerie en la suppliant de le cacher. Elsie peut-elle mettre en danger sa famille pour cet enfant qu’elle ne connaît pas ? Quel sera le prix à payer si elle le fait ?

Quelques décennies plus tard, la journaliste américaine Reba Adams se voit confier la responsabilité de réaliser un reportage sur les traditions de Noël et décide d’aller interroger les propriétaires d’une boulangerie allemande au Texas… Passé et présent se répondent alors, réveillant le souvenir de cet épisode qui a changé la vie d’Elsie.


Auteur.
Taille du livre512 pages.
Note – ★★★☆☆

Un goût de cannelle et d'espoir, Sarah McCoy

Un goût de cannelle et d’espoir – Critique

Un goût de cannelle et d’espoir met en parallèle deux histoires : l’une se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’autre à la frontière mexicaine à notre époque. Le lien entre les deux ? Le parfum sucré et réconfortant du pain chaud et des pâtisseries allemandes (dont on retrouve les recettes à la fin du roman)…

D’un chapitre à l’autre, on voyage du présent au passé et pendant quelques dizaines de pages, j’ai trouvé le roman un peu déroutant avant de m’immerger pleinement dans l’histoire.

On découvre cette journaliste américaine, Reba Adams, une femme qui rêve d’une carrière plus brillante que celle qu’elle mène dans un journal local du Texas et d’une vie de couple plus passionnée que l’histoire qu’elle vit avec Riki, fils d’immigrés mexicains qui travaille désormais au contrôle des frontières. Peu avant Noël, Reba doit réaliser un reportage sur les traditions associées à cette fête et elle décide d’interroger la femme qui tient une boulangerie allemande dans la ville.

Mais Elsie n’a guère de souvenirs joyeux de l’Allemagne à lui faire partager et c’est une tout autre histoire que l’on découvre au fil des pages, celle de ce Noël passé au milieu des officiers nazis… Elsie avait alors 17 ans, sa famille bénéficiait d’une protection toute relative de la Gestapo et elle devait faire bonne figure à cette soirée de Noël bien que les horreurs de la guerre ne l’enjoignent pas à s’amuser.

Les chapitres qui nous plongent en 1944 et 1945 sont teintés de cette atmosphère de peur et de vide où l’on se replie chez soi, où l’on ne sait plus à qui faire confiance, où la guerre s’étire et s’étale sans fin avec son lot d’horreurs et de non-dits. Dans le petit village de Garmisch, la boulangerie semble être cette présence rassurante qui, l’espace d’un instant, peut faire croire à un semblant de normalité.

Dans Un goût de cannelle et d’espoir, Sarah McCoy laisse beaucoup de place aux sens : elle décrit le travail de la pâte, l’odeur des ingrédients, évoque la douce chaleur du four à pain et les spécialités locales… Le livre respire l’authenticité et bien sûr, il y a ce terrible dilemme auquel Elsie se retrouve confrontée : protéger un enfant juif au risque de mettre en péril sa propre famille… ou lui fermer la porte au nez dans le froid glacial de décembre pour protéger les siens.

À mes yeux, le charme s’évanouit quand on revient à notre époque, au Texas, dans une ville qui ne dégage aucune « âme ». On découvre Reba et ses histoires de cœur bancales, le dilemme moral de son compagnon Riki qui malgré son héritage mexicain se retrouve à reconduire à la frontière les clandestins venus du Mexique, ses rêves de Californie un peu clichés et son passé peu réjouissant. Elle n’est pas antipathique mais elle m’a déçue par ce côté très stéréotypé de l’Américaine moyenne saupoudrée d’une couche de bons sentiments.

Pendant la guerre, en Allemagne, Elsie se sentait déchirée entre son envie d’être une « bonne Allemande » comme le voulait sa famille et son horreur face aux rumeurs évoquant des camps, des assassinats… A notre époque, Riki se sent lui aussi déchiré entre l’envie d’être un « bon Américain » pour faire honneur au pays qui a accueilli ses parents et la compréhension envers les clandestins mexicains prêts à franchir la frontière à n’importe quel prix, exploités par des passeurs qui profitent de leur désir infini d’un monde meilleur.

On ne peut pas s’empêcher de voir cette mise en perspective et je l’ai trouvée un peu maladroite.

Ça reste un roman que j’ai trouvé prenant et touchant par moments mais mon avis final garde un parfum de déception…


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