Le grand marin, Catherine Poulain


Le grand marin – Résumé

Lili Colt a tout laissé derrière elle. Sa famille, sa vie confortable… Elle est partie pour une terre du bout du monde, l’Alaska, et le port de pêche de Kodiak où elle espère trouver un bateau qui voudra bien d’elle comme pêcheuse.

La mer l’attire, la mer la happe… et, mue par sa soif de liberté, Lili n’a peur de rien. Elle ne craint pas ce milieu d’hommes, cette mer parfois hostile, le travail éreintant pour des payes bien maigres, les pieds qui pataugent dans des bottes détrempées, les retours au port où l’on noie son blues dans l’alcool.

Et puis, il y a le « grand marin », Jude, rencontré à bord du Rebel


Auteur.
Taille du livre372 pages.
Note – ★★★★☆

Le grand marin, Catherine Poulain

Le grand marin – Critique

Le grand marin est peut-être la preuve ultime que la vie est riche pour peu que l’on sache la regarder avec les bons yeux. C’est une histoire où il ne se passe presque rien mais où, pourtant, les impressions et les émotions sont d’une profondeur hors norme. Premier roman largement autobiographique de Catherine Poulain, ce livre a été pour moi une vraie surprise.

La héroïne, Lili Colt, a « tout plaqué ». Pas pour aller élever des chèvres dans le Larzac comme le veut la tradition… même si Catherine Poulain a presque respecté la maxime puisqu’elle élève aujourd’hui des brebis dans les Alpes-de-Haute-Provence. Lili a choisi Kodiak, en Alaska. Pourquoi si loin ? Sans doute parce que Lili a une soif éperdue de vivre, de se sentir libre, d’exister… Ce retour à la nature dans ce qu’elle a de plus authentique et « violent » lui donne sans doute l’impression d’être encore plus vivante.

Car la vie à Kodiak est violente à sa manière. Le travail ne manque pas pour peu que l’on ait de la motivation et un solide goût pour l’effort. Les petites mains trouvent à s’occuper, à quai comme sur les bateaux du port… et lorsque la saison de pêche commence, Lili trouve une place à bord du Rebel. Rien ne semble l’effrayer hormis les services de l’immigration qui pourraient la renvoyer chez elle car elle n’a aucun permis de travail… et, bien sûr, la perspective de ne pas pouvoir repartir en mer : Lili se plie à l’effort physique, aux nuits sans sommeil, aux blessures et aux dangers qui guettent les marins… et elle les aime.

C’est un monde dur et beau à la fois, où sa détermination lui permet de trouver sa place parmi les hommes. Lili veut prouver qu’elle est aussi légitime qu’eux et il y a dans ce petit bout de femme une ténacité admirable.

Le versant plus noir de l’histoire, c’est ce terrible mal de vivre que l’on sent poindre dès que les bateaux reviennent au port. L’excitation de la pêche retombe, le danger s’efface au profit d’une autre menace : l’oisiveté. Les uns retrouvent leur famille mais pour les autres, le point de chute n’est autre que les bars qui parsèment la côte. On y « repeint la ville en rouge », c’est-à-dire que l’on s’y saoule pour tromper l’ennui, entre camaraderie et nostalgie de la pêche…

Au fil des pages, on se laisse emporter par ce tableau qui nous questionne au plus profond de nous sur notre quotidien. Des dix ans qu’elle a passés à pêcher en Alaska, Catherine Poulain a évoqué le « bonheur physique de n’être plus éparpillé par la confusion des règles sociales, l’injonction à être ceci ou cela »… et en lisant Le grand marin, on respire cette liberté à ses côtés.

Un roman à lire sans hésiter !


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