Les héritiers de la mine, Jocelyne Saucier : l’histoire d’une famille de 21 enfants


Les héritiers de la mine – Résumé

La vie de famille des Cardinal ne ressemble à aucune autre… et pour cause ! Ils sont 21 enfants, élevés par un père prospecteur et une mère au foyer. Le paternel, passionné par la roche, a découvert une mine dans un petit village isolé du Canada et c’est de ces ressources que la famille tire ses revenus.

21 enfants, forcément, ça suscite des questions. Comment loger tout le monde ? Comment veiller à ce que chacun trouve sa place dans une famille où tout se fait en groupe ? Comment faire face aux chamailleries inévitables qui sont l’apanage de toute famille nombreuse qui se respecte ?

Les Cardinal ont leurs règles… mais aussi leurs secrets qui, parfois, pèsent sur la tribu pourtant si unie devant l’adversité des villageois qui rêvent de s’emparer de « leur » mine.


Auteur.
Taille du livre224 pages.
Note – ★★☆☆☆

Les héritiers de la mine, Jocelyne Saucier

Les héritiers de la mine – Critique

Les héritiers de la mine est un roman choral qui nous plonge dans le quotidien d’une famille de 21 enfants. 16 garçons, 5 filles dont des jumelles. Une intrigue qui donne tour à tour la parole à certains membres de cette famille nombreuse… pour nous raconter à la fois les codes de leur tribu mais aussi le drame qu’ils partagent en secret.

Dans une telle famille, il y a d’abord les clans naturels qui se créent en fonction des générations car entre les aînés et les plus petits, il existe un monde ! Les Grands, les Moyens, les Titis… Chez les Cardinal, les grands jouissent du rare privilège (ou est-ce un handicap ?) d’être appelés par leur prénom de naissance. Émilien, par exemple, pourrait tout à fait être le père des plus jeunes de la fratrie !

Les autres ont hérité de surnoms plus ou moins heureux : Zorro, Mustang, La Pucelle, Les Jumelles (La Tommy et L’Adoptée), Geronimo, Néfertiti, Yahou, Fakir, Le Fion… Un peu comme s’il fallait trouver soi-même son identité qui a tendance à se perdre dans le collectif !

Le Père est une figure à la fois omniprésente et absente : c’est lui qui assure la subsistance matérielle de la famille grâce à sa connaissance instinctive des roches qui lui a permis de découvrir une mine. Mais c’est aussi un passionné qui semble vivre dans son propre monde, souvent enfermé dans sa cave avec ses roches.

Les enfants attendent avec impatience les rares moments qu’ils passeront à ses côtés, émus et impressionnés par cette relation intime dont ils n’ont pas l’habitude : chaque année, lors de leur anniversaire, ils ont le privilège de partager un instant en tête-à-tête avec le chef de famille.

Quant à leur mère, c’est une présence fantomatique et nourricière qui ne dort que rarement et veille sur sa nichée d’oisillons, passant le plus clair de son temps derrière ses fourneaux…

Au fil des années, chaque Cardinal a pris son envol… mais un congrès de prospecteurs leur donne l’opportunité de se retrouver et de se confronter à un passé que tout le monde aimerait ignorer : l’un des enfants est mort.

De chapitre en chapitre, Jocelyne Saucier donne la parole à plusieurs membres de la famille qui racontent à la fois leurs souvenirs de jeunesse dans cette famille unique et les circonstances du drame qui a causé ce décès dont on n’apprendra le contexte exact qu’à la toute fin du livre.

Les héritiers de la mine est un roman intéressant par sa construction et par cette plongée dans une famille hors normes. On se perd avec un plaisir espiègle dans un quotidien où règne un joyeux désordre, où il faut une pièce entière pour entreposer le linge sale et où l’on doit se battre pour conserver son siège au salon. On se laisse attendrir par la mère qui compte et recompte ses enfants, veillant sur leur sommeil et s’efforçant qu’ils aient le ventre plein.

Cependant, j’ai eu du mal à me laisser captiver par l’histoire : j’ai trouvé que chaque narrateur n’était pas assez clairement identifié. On met un moment parfois à savoir de qui il s’agit et le style a tendance à rester le même d’une « personne » à l’autre, ce qui rend la distinction encore plus complexe.

Les errances que traversent certains personnages m’ont aussi paru parfois difficiles à suivre, comme si j’étais prête à les laisser partir dans leur fuite loin du passé sans avoir la curiosité de comprendre leur ressenti. L’isolement des Cardinal – qui semblent considérer toute personne extérieure à leur famille comme un « cul-terreux » mal intentionné – m’a aussi paru pesant à la longue.

Si vous aimez les familles nombreuses, ce livre pourrait vous plaire !


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