Histoire du fils, Marie-Hélène Lafon, Prix Renaudot 2020


Histoire du fils – Résumé

André est né de père inconnu. Sa mère, Gabrielle, ne lui révélera pas l’identité de l’homme jusqu’au jour de son mariage.

Elle ne l’élèvera pas, non plus, conservant sa vie de Parisienne libre et indépendante tandis qu’il ira grandir à la campagne chez sa tante Hélène.

André se construit avec ce vide, et malgré un entourage aimant et bienveillant, va peu à peu s’interroger sur cet homme mystère dont il ne sait rien.


Auteur.
Taille du livre170 pages.
Note – ★★☆☆☆

Histoire du fils, Marie-Hélène Lafon

Histoire du fils – Avis sur le livre

L’écriture de Marie-Hélène Lafon vous entraîne avec grâce et simplicité dans une famille… et plus spécifiquement dans le tissu de relations qu’un secret a créées au fil des générations.

Le secret est d’abord celui de l’absence d’un père. Une femme libre, non mariée, « la Parisienne », a un jour annoncé qu’elle attendait un enfant. On parle d’une époque où « cela ne se faisait pas ». Faire un bébé toute seule, quelle idée ! Quelles conséquences en matière de réputation !

Mais les conséquences, Gabrielle s’en moquait. Elle semblait faire fi des convenances, femme moderne avant l’heure… Et puis, cet enfant, elle l’a élevé de loin. Préférant le confier à sa soeur et son beau-frère, Hélène et Léon, en Province. André ressemble à son père mais ne le sait pas car Gabrielle ne lui a jamais révélé la vérité. Elle ne le fera qu’à une étape cruciale de sa vie : son mariage.

Et puis, il y a une autre famille, celle de Paul. Un autre secret, un jumeau mort à l’âge de 5 ans, dont on raconte l’histoire en affirmant qu’il a été « supplicié ». Paul a grandi sans ce frère absent.

Dans Histoire du fils, Marie-Hélène Lafon entrecroise ces parcours, entrecroise aussi les époques au fil des chapitres : 1908, 1919, 1950, 1934, 2008, 1984, on navigue dans le 20e siècle pour comprendre comment ces absences, celle du père et celle du frère, ont impacté l’histoire familiale.

Je dois avouer que j’ai eu énormément de mal à entrer dans ce roman, récompensé en 2020 par le Prix Renaudot. L’écheveau des époques, des personnages, des générations, des relations familiales, m’a « noyée » plus que captivée.

Pourtant, l’écriture est jolie, le vocabulaire riche et c’est un aspect auquel je suis attachée. La littérature tend beaucoup vers la simplification au fil des années, vers le souci de « s’adresser au plus grand nombre », au risque de ne pas exploiter la richesse de la langue française.

Ici, pas de risque d’être déçu ! Prenons pour exemple ce passage, qui évoque mille images de vacances à la campagne :

« L’été, on se baignait volontiers dans la Santoire, le sang fouetté par ses eaux vives et têtues qui, en certain trou ombreux baptisé par eux gourgue de l’enfer, gardaient toute leur roborative fraîcheur au coeur des jours les plus cuisants ».

Je sais que beaucoup de lecteurs se laisseront emporter par le flot de ces générations qui se succèdent. Par un récit entre Paris, Figeac dans le Lot ou encore Chanterelle dans le Cantal, où les absents jouissent d’une étrange présence. Où l’on s’aime et où, parfois, on a le sentiment de se croiser sans vraiment se rencontrer.

Un siècle de famille(s), de moeurs qui changent, de liens du coeur et de liens du sang. Si ces sujets vous passionnent, alors plongez sans hésiter dans ce roman ! Il n’était pas pour moi mais vous conviendra peut-être !


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