– Résumé
En revenant de vacances, Victor trouve dans sa boîte aux lettres un courrier qui le replonge instantanément dans le passé, 20 ans en arrière.
À l’époque, il est étudiant en classe préparatoire à Paris lorsqu’il est témoin du suicide de Mathieu, un camarade. L’épisode le choque profondément : pas seulement parce que la mort à un âge si précoce est une aberration mais aussi parce qu’il avait tissé avec Mathieu le fil ténu d’une relation amicale.
Tous deux originaires de Province, ils partageaient sans doute le même sentiment d’être mal à l’aise parmi l’élite parisienne assoiffée de réussite et pétrie d’ambition. En tant qu’ami de la victime, Victor se retrouve alors à une place singulière…
Titre – Un hiver à Paris.
Auteur – Jean-Philippe Blondel.
Taille du livre – 192 pages.
Note – ★★★★☆
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Un hiver à Paris, Jean-Philippe Blondel – Critique
Victor, le héros du récit, est un homme comme bien d’autres. Issu d’une petite ville de Province et d’une famille très modeste où la culture ne tient pas une place importante, il a décidé d’aller étudier en classe préparatoire à Paris. Alors forcément, il arrive dans un univers en tous points différent de celui qu’il a connu auparavant. Une plongée dans un bain de culture mais aussi dans un milieu où chaque étudiant semble avoir des ambitions démesurées.
Victor a du mal à se projeter dans ce dont rêvent les autres : les grandes écoles, la course à l’excellence, la sécurité financière que beaucoup connaissent déjà grâce à leurs parents… Mathieu lui ressemble sans doute un peu plus que les autres alors ils partagent souvent leur pause cigarette.
Un hiver à Paris, c’est cette ébauche d’amitié qui tourne au drame quand Mathieu met brutalement fin à ses jours. Est-ce la pression – terrible en hypokhâgne ? L’attitude d’un professeur dur et moqueur ? La solitude ? Autre chose ? Victor, au fond, ne le connaissait pas tant que ça mais se retrouve propulsé à la place « d’ami de la victime ». Lui qui semblait presque transparent au sein de la prépa a désormais un rôle à jouer dans la grande marche du monde.
Jean-Philippe Blondel effeuille avec délicatesse et sensibilité la place délicate du survivant, celui dont on attend des réponses qu’il n’a pas forcément. Il nous guide dans les méandres de ces jeux de pouvoir, de place sociale, de projets d’avenir tout en abordant la difficile question du deuil.
Il en résulte un roman subtil qui m’a beaucoup fait penser à La répétition d’Eleanor Catton, un livre qui s’attachait lui aussi à étudier les relations humaines à travers le prisme d’un événement lourd de conséquences (la relation supposée entre un professeur et son élève). Si vous aimez les histoires qui font la part belle à la psychologie, ce livre pourrait vous plaire !
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