Il était une fois mon meurtre, Emily Koch : prisonnier de son propre corps


Il était une fois mon meurtre – Résumé

Lorsqu’Alex retrouve ses esprits, il est allongé sur un lit d’hôpital, parfaitement lucide et conscient de ce qui se passe autour de lui… mais incapable d’émettre un son ou de faire le moindre mouvement.

Prisonnier de son propre corps, il parvient à glaner quelques bribes d’informations sur ce qui lui est arrivé, en écoutant les propos tenus par ceux qui lui rendent visite régulièrement : sa compagne, Béa ; ses amis, comme Tom, Rosie et Eléanor ; sa famille, avec son père Graham et sa sœur Philippa…

Alex a décidé d’abandonner la bataille. Il ne veut pas vivre dans cet état, incapable d’interagir avec l’extérieur, avec le sentiment d’être un poids pour ses proches. Jusqu’au jour où il comprend que « l’accident » d’escalade qui l’a cloué sur ce lit d’hôpital n’en était peut-être pas un.

Mais qui pourrait lui vouloir du mal au point de chercher à le tuer ?


Auteur.
Taille du livre416 pages.
Note – ★★★☆☆

Il était une fois mon meurtre, Emily Koch

Il était une fois mon meurtre – Avis sur le livre

Le premier roman d’Emily Koch, Il était une fois mon meurtre, s’inspire d’un événement très personnel vécu par l’auteur, journaliste de profession, percutée de plein fouet par une voiture. Lors de sa longue hospitalisation, elle a vécu au quotidien la dépendance, et le sentiment d’impuissance qui en découle.

Il était une fois mon meurtre est écrit à travers le prisme du regard d’Alex. Alex, journaliste, cloué depuis 2 ans sur un lit d’hôpital suite à un accident d’escalade.

De l’extérieur, il semble être en état végétatif : il ne parle pas, n’ouvre pas les yeux, ne réagit pas, ne semble éprouver aucune sensation physique. Mais à l’intérieur, Alex est conscient et parfaitement lucide, emprisonné dans un corps qui ne répond plus aux injonctions de son cerveau. Le locked-in syndrome.

Alex a traversé toutes les émotions et bien sûr, il a voulu abandonner. Qui voudrait d’une vie de dépendance, une vie où l’on entend le désespoir de ses proches sans pouvoir les réconforter, une vie où toutes les décisions sont prises à votre place alors que vous avez un avis sur le sujet ? Au fil des jours, il sent bien que l’espoir s’amenuise chez les quelques proches qui lui rendent encore visite.

Pour ne pas sombrer dans la folie, Alex fait sa gymnastique cérébrale comme il le pleut, glanant des bribes de conversation de tous ceux qui viennent le voir et essayant de reconstituer le puzzle. Celui de sa propre vie et de celle des autres. Il a acquis une forme de sixième sens qui lui permet d’identifier les gens et leur état d’esprit à leur démarche, leur odeur, les bruits ordinaires qu’ils font…

C’est ainsi qu’Alex a appris qu’il avait été victime d’un grave accident d’escalade, une violente chute qui l’a laissé pendant plusieurs mois entre la vie et la mort. Son corps n’a finalement pas su choisir : il est vivant… mais son autonomie est morte avec sa chute.

« Faire, voilà ce qui me manque. Tout le monde emploie ce mot à tout bout de champ – c’est le verbe le plus commun. Faire ci, faire ça. Mais je ne m’étais jamais rendu compte de la satisfaction que faire peut apporter ».

Alex subit sans pouvoir agir la détresse de ses proches, leurs questionnements profonds : faut-il arrêter les soins ? Béa doit-elle refaire sa vie ? Doivent-ils garder l’espoir d’un réveil ? Il a, il faut l’avouer, baissé les bras : il ne veut pas être un poids pour ceux qu’il aime.

Jusqu’au jour où Alex saisit des conversations étranges : on parle de police, de déposition, sa compagne Béa se met à avoir l’impression d’être suivie… Il comprend peu à peu que l’on remet en cause la thèse de l’accident, au profit de celle de la tentative d’assassinat. Alex se met alors à cogiter de toutes ses forces pour comprendre qui pourrait lui en vouloir… et pourquoi ?

Il était une fois mon meurtre, Emily Koch

En réalité, presque n’importe qui pourrait devenir un suspect idéal : est-ce une ex-petite amie jalouse de son bonheur (il avait reçu peu avant l’accident une photo d’un bébé avec une lettre de menaces) ? Serait-ce sa partenaire d’escalade, Eleanor, qui a confessé son amour pour lui, une attirance non réciproque ? Pourrait-ce être lié à l’enquête sur laquelle il travaillait pour son journal, visant à établir l’innocence d’un homme accusé d’un meurtre ? Serait-ce une hypothèse encore plus horrible, mettant en cause sa propre compagne Béa ?

La vie intérieure d’Alex s’illumine, porteuse d’un nouveau sens : comprendre ce qui s’est réellement passé durant cette journée dont il ne garde pas de souvenirs conscients.

Emily Koch parvient à nous emmener dans les méandres de cet esprit vif, à la fois connecté au monde et très isolé de son environnement. Cette solitude teinte l’ensemble du roman Il était une fois mon meurtre. Mais l’on se prend aussi à réfléchir sur la dépendance et sur la maltraitance (et la bientraitance) hospitalière.

Il y a les personnes prévenantes, attentives, qui continuent à considérer Alex comme un être humain même s’il n’est pas capable de répondre ou de se manifester. Et d’autres, qui se comportent comme s’il n’était qu’un corps vide, dépourvu d’émotions. Le diable est dans les détails ! Laisser la télévision allumée sur un programme culinaire alors qu’Alex est nourri par une sonde, nostalgique du plaisir d’un bon repas…

Le pari de ce huis clos mental sur plus de 400 pages était audacieux. J’ai eu un peu de mal à m’immerger dans l’histoire, l’écriture me semblant un peu fade dans son style, aucun élément ne capturant immédiatement mon attention. Cependant, je dois admettre que dans le dernier quart du roman, je me suis prise au jeu de cette « enquête statique », impatiente de connaître le nom et le mobile du/de la coupable.

Il était une fois mon meurtre n’est pas un roman qui me marquera à long terme mais c’est une lecture divertissante, qui se joue dans un cadre original et a le mérite de soulever des questions de fond : que voudrait-on pour soi-même si on se retrouvait dans une telle situation ?


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