Incendies – Résumé
A la mort de leur mère Nawal, les jumeaux Jeanne et Simon sont convoqués chez le notaire pour la lecture du testament. A leur grande surprise, leur mère y refuse tout enterrement « digne », à moins que ses enfants ne tiennent à sa place une promesse qu’elle n’a pas pu tenir.
Le testament charge chaque enfant d’une enveloppe, à remettre à un destinataire bien précis : à Simon revient la mission de retrouver « son frère » (dont il ne connaissait pas l’existence) et à Jeanne, celle de retrouver leur père (qu’ils croyaient morts).
Il s’agit maintenant de partir sur les traces du passé de Nawal, un passé bien éloigné du Canada où ont grandi les jumeaux…
Réalisateur – Denis Villeneuve.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★☆
Incendies – Critique
Nawal Marwan (Lubna Azabal), secrétaire du notaire canadien Jean Lebel (Rémy Girard), est décédée, lui confiant le soin de lire son testament à ses deux enfants, les jumeaux Jeanne (Melissa Desormeaux-Poulin) et Simon (Maxim Gaudette). Nawal a opté pour le partage équitable de ses biens entre les enfants… mais son testament abrite aussi de dernières volontés bien plus surprenantes.
Nawal refuse que l’on pose une pierre sur sa tombe, ou même qu’on l’enterre dans un cercueil. Elle estime ne pas avoir droit à ces honneurs car elle est morte en laissant une promesse non tenue derrière elle. Quelle promesse ? On l’ignore… mais elle a donné une mission à chacun de ses enfants.
Simon doit retrouver la trace de son frère, Jeanne celle de leur père. C’est seulement s’ils y parviennent que Nawal Marwan autorisera qu’on lui rende un dernier hommage plus digne. Le problème, c’est que les jumeaux ignoraient l’existence de ce frère mystérieux… et pensaient leur père décédé.
Voilà le point de départ d’une intrigue aux accents très policiers. Jeanne s’empresse de partir au Moyen-Orient, où sa mère a grandi dans la ville – fictive – de Daresh. Tombée enceinte d’un réfugié, à la grande honte de sa famille jugeant cette union déshonorante, elle a dû abandonner son fils à la naissance… mais sa mère lui a tatoué trois petits points noirs au talon, afin que Nawal puisse nourrir l’espoir de le retrouver un jour.
Quelques années après ce tragique abandon, des affrontements éclatent dans la région entre chrétiens et musulmans…
L’histoire de Nawal Marwan trouve une résonance très actuelle compte tenu des tensions qui existent, dans beaucoup de pays, entre les communautés religieuses. Elle est tirée d’une pièce de théâtre d’un auteur libano-canadien, Wajdi Mouawad… et il n’est pas impossible que les tensions au sein de son propre pays l’aient inspiré en créant ce récit.
Certaines scènes sont extrêmement poignantes, servies par des gros plans qui nous donnent l’impression d’être happés à l’intérieur de l’histoire au lieu d’en être de simples témoins. Des pieds nus d’enfants jouxtent des bottes de soldats. Une femme accouche… et l’on enchaîne sur une personne qui se jette à l’eau en « faisant la bombe », position fœtale assumée…
De ce parti pris cinématographique résulte une conséquence : le spectateur est invité à réfléchir, à prendre parti, à s’insurger avec les personnages.
On s’assoit avec Jeanne quand elle est invitée dans des villages et qu’on lui parle dans la langue inconnue qui était celle de sa mère. On souffre avec Nawal quand elle vit le déchirement de la séparation avec son enfant. On se laisse convaincre, sans trop résister, par une interprétation très chargée en émotions. On découvre dès les premières minutes du film que le fils au pied tatoué de Nawal a grandi et est en train de se faire raser le crâne par des soldats.
L’intrigue est un déchirement permanent entre amour et violence, une quête d’identité et de réponses vécue dans un bouillonnement émotionnel intense.
J’ai eu l’impression que Denis Villeneuve ne cherchait pas à proposer une morale… mais plutôt à partager des faits avec une honnêteté déconcertante, laissant la liberté à chacun d’en tirer une réflexion personnelle.
La guerre est laide, elle change les êtres et les détruit. Elle crée des secrets et brise des tabous. Chacun se retrouve pris dedans, souvent sans l’avoir voulu… Le vécu n’est pas le même, on ne s’en relève pas à l’identique… et c’est une source puissante de réflexions sur l’amour, la haine et la vaste palettes d’émotions entre les deux.
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Merci pour votre commentaire sur ce film vraiment très beau.
Le reste de la filmographie de Dennis Villeneuve est tout aussi intéressant.
Le film » Incendies » m’ a beaucoup marqué, certaines scènes insoutenables , plus suggérées que montrées nous ramènent à la réalité que vivent actuellement encore trop de personnes.
partagez avec moi votre vécu de ce film, merci.
felicitations pour votre blog!
Merci Jean-Charles, votre message me donne envie de découvrir d’autres films du même réalisateur !
je ne peux que vous conseiller Premier Contact du même réalisateur, je serai curieux de connaître votre opinion sur ce film.
Sans vouloir citer toute sa filmographie, Prisoners et Sicario sont également impressionnants.
Merci encore de vos commentaires.