Intouchables – Résumé
À la suite d’un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate devenu tétraplégique, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref, la personne la moins adaptée pour le job.
Ensemble, ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth, Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement…
Deux univers vont se télescoper, s’apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu’inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra intouchables…
Réalisateur – Eric Toledano.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★★
Intouchables – Critique
C’est d’abord l’histoire de deux personnes qui auraient pu ne jamais se rencontrer. De deux mondes qui d’ordinaire ne se connaissent qu’à travers le prisme d’un écran de télévision ou d’un journal : le jeune des banlieues et l’aristo richissime. Le deuxième, lourdement handicapé, a besoin d’une aide à domicile permanente et cherche donc à embaucher. Les candidats se succèdent, tous plus maladroits, conventionnels et dégoulinants de bons sentiments les uns que les autres. Et puis arrive Driss, qui espère juste faire signer un papier pour continuer à toucher les Assedic… Contre toute attente, c’est lui que Philippe choisit d’embaucher.
Ces premières scènes, malgré leur dimension comique, m’ont tout de suite interpellée. Le handicap physique est encore aujourd’hui bien trop souvent assimilé au handicap mental, lui-même trop souvent associé à une infantilisation de la personne. Avant d’être un adulte ordinaire, avec ses opinions, ses goûts, ses désirs, la personne est perçue comme « diminuée ». Elle suscite la pitié, on veut lui venir en aide, on pense savoir, mieux qu’elle, ce qui est bon pour elle, on pense pouvoir la protéger. Il suffit de lire les blogs tenus par des personnes en fauteuil, qui racontent leurs péripéties avec les aides à domicile et la difficulté à trouver quelqu’un qui respecte leurs choix de vie, pour en prendre pleinement conscience.
Driss, lui, se moque de tout ça. Il blague avec Philippe comme il le ferait avec n’importe qui et cette approche se révèle très rafraîchissante. Non seulement on rit de bon cœur mais on réfléchit aussi aux leçons que l’on peut tirer d’une telle histoire, bien plus volontiers que si le film était pesant et plein de pitié. L’intrigue elle-même est très simple et son efficacité repose à la fois sur le jeu très naturel du tandem Omar Sy/François Cluzet et sur une photographie de toute beauté, avec des plans pleins de pudeur et d’émotion.
Bien sûr, on peut faire des reproches à ce film : les clichés « riche Blanc qui écoute de la musique classique vs. pauvre Noir qui profite des Assedic et écoute Kool & The Gang », le choix de montrer un tétraplégique suffisamment fortuné pour se payer un jet privé quand il a besoin de prendre l’air. Mais Intouchables n’a pas la prétention d’incarner « le handicap ». C’est un parcours de vie parmi des milliers d’autres, tiré de l’histoire vraie de Philippe Pozzo Di Borgo.
A aucun moment on ne nous fait la promesse que cette intrigue est représentative de la situation des tétras en France et heureusement, parce qu’elle ne l’est pas. De même, à aucun moment le film ne cherche à être réaliste, à nous montrer la face plus sombre du handicap (la perte d’intimité parfois humiliante et la dépendance à quelqu’un pour les gestes les plus élémentaires du quotidien, etc). Alors j’estime qu’on ne doit pas, malgré son succès, l’élever à ce rang de « documentaire sur le handicap ». Ce n’est pas un documentaire et, à ce titre, il n’a pas à être jugé comme tel.
L’histoire touche à une multitude de thèmes sensibles : le handicap bien sûr mais aussi les inégalités sociales, l’immigration, le milieu de l’art (et la surenchère parfois injustifiée qu’il suscite selon certains) et même l’homosexualité. Inévitablement, avec de tels sujets, la vision proposée suscitera la révolte des uns, l’approbation des autres. Pour ma part, j’ai fait le choix de ne pas replacer cette histoire dans le cadre plus vaste de « la société », dont elle n’est pas représentative, mais de la juger en tant que telle, avec l’amitié qu’elle dégage et les sourires qu’elle provoque…
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« Pas de bras, pas de chocolat »!
Comme j’ai ADORÉ ce film!!!
C’est typiquement le feel-good film qu’on a envie de voir pour être plein d’énergie positive et d’amour pour l’humanité ;)