Jean-François les Bas Bleus, Charles Nodier


Jean-François les Bas Bleus – Résumé

Le recueil de contes « Jean François les Bas Bleus » est tombé dans le domaine public.

Ces contes ne sont pas de petites histoires légères se terminant par « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Ce sont des récits parfois tristes, qui comportent une pointe de fantastique et des personnages au destin souvent peu ordinaire.


Auteur.
Taille du livre96 pages.
Note – ★★★☆☆

Charles Nodier

Charles Nodier : biographie en bref

Jusqu’au 18 janvier 2015, l’auteur Charles Nodier est à l’honneur d’une exposition temporaire au Musée de la Vie Romantique de la ville de Paris. Je n’avais encore jamais lu ses textes, j’ai donc décidé de réparer cette erreur et de vous présenter Charles Nodier par la même occasion !

Charles Nodier a vécu entre 1780 et 1844. Dès l’enfance, son père le confronte à des textes difficiles d’accès et il développe une passion pour la littérature qui ne le quittera plus. Il publie ses premiers textes à l’âge de 20 ans (des poèmes notamment), puis un premier roman deux ans plus tard, Stella ou les proscrits. En 1825, alors qu’il n’a jamais cessé d’écrire, il prend les rênes d’un salon littéraire prestigieux, le cénacle de l’Arsenal.

A l’époque, un « cénacle » avait pour but de réunir des artistes et écrivains autour d’un débat littéraire ou d’une lecture partagée. Le cénacle de l’Arsenal se réunissait chaque dimanche et il a vu passer des personnalités aussi mythiques que Victor Hugo, Balzac, Alexandre Dumas, Liszt, Nerval ou Vigny.

Nodier a énormément publié au cours de sa vie, de la poésie et bien d’autres styles de textes. Il a intégré l’Académie française en 1833 et repose à Paris, au Cimetière du Père Lachaise.

Jean-François Les Bas Bleus, Charles Nodier : ma chronique

Charles Nodier insiste sur son envie de raconter des histoires auxquelles il croit lui-même, car le manque d’honnêteté est selon lui le principal défaut de beaucoup d’auteurs :

« La première condition essentielle pour écrire une bonne histoire fantastique, ce serait d’y croire fermement, et personne ne croit à ce qu’il invente ».

Le premier conte, Jean-François Les Bas Bleus, nous raconte l’histoire d’un jeune homme très brillant sur le plan académique… mais devenu la risée des enfants de son village car il est incapable de s’exprimer clairement sur les sujets les plus élémentaires (la météo, etc). Il doit son surnom aux bas bleus qu’il porte en permanence mais le mot « bas-bleu » est aussi un terme péjoratif qui désigne les gens de lettres (lire l’histoire du bas-bleuisme ici). En réalité, l’apparente folie de Jean-François est née d’une bien triste histoire… et cache un très lourd secret : le jeune homme possède un don peu commun…

Ce conte est suivi de cinq autres récits :

  • Baptiste Montauban nous raconte l’histoire d’un jeune homme triste et silencieux qui vit avec sa mère dans une jolie maisonnette à l’orée d’un bois. Un voyageur de passage se fait conter son histoire par la mère et décide de prendre Baptiste avec lui pour l’aider à trouver son chemin dans le bois…
  • Paul ou la Ressemblance a pour héros un marquis en voyage avec son domestique, Paul : tous deux croisent soudain un vieillard qui semble afficher une peine immense et une curiosité extrême pour le jeune Paul…
  • Lidivine est l’histoire d’une vieille femme robuste qui travaille dans une prison. L’un des prisonniers finit par découvrir une troublante vérité à son sujet…
  • La Combe de l’Homme mort se déroule dans une région bien hostile en apparence, où l’on trouve refuge dans la demeure d’un forgeron. Un soir, alors que tout le monde est réuni autour du feu, deux voyageurs bien étranges font leur apparition…
  • Les Fiancés, enfin, raconte l’histoire de deux jeunes gens qui ont été promis l’un à l’autre par leurs parents.

J’ai dévoré ce petit recueil (moins de 100 pages) en peu de temps et certaines histoires m’ont captivée, comme La Combe de l’Homme mort. L’écriture de Charles Nodier est à la fois très claire et très équilibrée, avec un juste mélange de suspense, d’émotion, de psychologie et de rêve. Il affiche une grande sensibilité vis-à-vis de ceux que la société décrit comme des « simples d’esprit », comme s’il voulait montrer que derrière chaque fou se cache une histoire qui n’a rien d’insensé et qui rend soudain la folie compréhensible. On ressent de la compassion pour ses personnages.

En revanche, j’ai trouvé dommage que Charles Nodier « enrobe » tous ses contes d’une multitude d’explications et de justifications. Ses histoires seraient extraordinaires si l’on y plongeait entièrement, en oubliant le monde qui nous entoure. Or, à chaque fois, il se sent obligé de se justifier de ses choix, des thèmes abordés… et dans certains contes, ça prend le pas sur le récit lui-même, ce que j’ai trouvé dommage !


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