La Blanche – Résumé
Les histoires d’amour finissent mal en général.
L’héroïne en fait l’épreuve jusque dans la chair de sa chair et le clair souvenir d’un meurtre au mystérieux coupable…
Au-delà du suspense intense du récit, s’égrène la magie de l’enfance en une majestueuse villa blanche Art Déco, au coeur de Casablanca.
Différentes époques et espaces entre le Maroc et Paris s’emboîtent, accélérant le désir d’en savoir plus sur le destin de tous les protagonistes.
Auteur – Maï-Do Hamisultane.
Taille du livre – 131 pages.
Note – ★★★★★
La Blanche – Critique
Et puis, quelques années ont passé… Je ne suis pas médecin, j’ai un peu délaissé l’écriture de fiction. Mais devinez ? Maï-Do est interne en médecine et elle a publié son premier livre fin 2013. La vie réserve bien des surprises, non ? Depuis toutes ces années, je ne l’ai jamais revue mais j’ai lu son livre et ai découvert avec émotion la plume qui se cache derrière le souvenir de cette petite fille brune.
La Blanche est une confession tissée de drames, qui s’entrecroisent et s’entrechoquent. L’enfance de l’auteur a brutalement été vidée de son insouciance lorsque son grand-père a été assassiné en pleine nuit dans la maison familiale.
Le meurtre n’est pas seulement la disparition soudaine et violente d’un être cher. C’est aussi le règne de la peur qui s’installe lorsque tombe la nuit et que l’on sait les coupables en fuite. C’est la presse et l’opinion publique qui bruissent de chuchotements et de rumeurs. Ce sont ces non-dits et ces gens qui fuient comme si le malheur était contagieux. C’est l’enfance qui s’en va… et le retour en France.
Dans la métropole, la jeune femme se construit une « nouvelle vie », laissant derrière elle le drame comme un vestige du passé. Elle grandit, elle aime, elle tombe enceinte, il ne l’aime plus, l’a-t-il un jour aimée ? Ce nouveau drame et le déluge d’émotions terribles qu’il occasionne réveille en elle le souvenir du Maroc. Et elle repart à la rencontre de ce passé, avec le regard transformé de ceux qui ont vécu…
La Blanche est un livre magnifique. Petit et très court mais terriblement poignant. La narration n’est pas linéaire et à la manière d’une confession douloureuse, la vérité vient par fragments, par syncopes, entre horreur et souvenirs heureux, réalisations et regrets. L’histoire est terrible mais l’écriture lumineuse. Maï-Do Hamisultane nous raconte cette villa, Mira Ventos (« Face au vent ») avec ses fruits gorgés de soleil, sa fontaine en zellige au doux murmure, ses murs d’une blancheur éclatante. La mer, toujours, où l’on rêve et où l’on se noie, où les femmes s’égarent et se retrouvent. L’amour, familial ou passionnel, qui imprègne l’intrigue.
La plume est d’une franchise et d’une poésie qui touchent en plein cœur. Une très belle émotion littéraire dans ce tout petit livre !
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Merci pour cette critique touchante qui nous a donné envie de lire Maï-Do…
Elle a publié son deuxième roman en septembre dernier, « Santo Sospir ». Je ne l’ai pas encore lu mais les quelques extraits donnent envie de se plonger dedans.