La couleur pourpre – Résumé
Célie et Nettie ont grandi ensemble, deux sœurs Afro-Américaines au sud des Etats-Unis des années 30. Elles sont noires, et elles sont femmes… alors dans ce monde, elles n’ont pas leur voix au chapitre.
Quand Célie se voit marier de force à un homme violent qu’elle appelle « Monsieur », elle décide de coucher sur le papier ses pensées en écrivant « au bon Dieu »… sans savoir que de son côté, Nettie entame elle aussi une correspondance…
Auteur – Alice Walker.
Taille du livre – 368 pages.
Note – ★★★★☆
La couleur pourpre – Avis sur le livre
Si l’esclavage a été aboli dans le pays, la ségrégation raciale est toujours bien en place et le roman d’Alice Walker suit justement la vie de deux sœurs noires, Célie et Nettie. Elles ont grandi ensemble sous la coupe d’un père violent et incestueux… jusqu’au jour où Célie a été mariée de force.
« Les femmes, c’est comme les gosses », déclare le mari de Célie, qu’elle appelle Monsieur. « Faut leur montrer qui c’est qui commande. Et le mieux c’est encore de leur mettre une bonne trempe ».
Une violence conjugale que Célie ne questionne même pas, tant elle fait partie de son quotidien et de celui de nombreuses femmes comme elle à l’époque. Son mari résumera la situation en ces termes, d’une cruauté inouïe : « Regarde-toi donc. T’es noire, pauvre, moche, et en plus t’es une femme. T’es vraiment rien du tout ».
Mais Célie est quelqu’un, sous cette couche de détestation… Célie est encore capable d’être bienveillante et de ressentir… Et l’isolement lui pèse, alors elle décide de coucher sur le papier ses pensées, en écrivant « au cher bon Dieu ». Qui mieux que Lui pourrait tout entendre ?
A travers ces lettres, on découvre une femme peu érudite, qui écrit souvent les mots comme elle les entend et la langue comme elle la parle. « Il m’a mis une trempe à cause que je m’ai attifée comme une traînée », dit-elle. Elle parle de son quotidien, de sa sœur qui lui manque et dont elle est sans nouvelles, de son mari qui ne lui voue aucun respect et à qui elle ne voue aucun amour…
Et heureusement, dans la vie de Célie, apparaissent des femmes qui, sans le savoir, lui montrent la possibilité d’une liberté, d’un affranchissement des contraintes pour devenir sa propre personne.
Shug, l’insoumise, qui ose porter des pantalons, coucher avec qui elle veut, chanter dans des bars et commettre un certain nombre de ce que la société puritaine de l’époque appellerait des « sales cris lèges », pour reprendre une expression de Célie. Shug est une femme que Célie aime, plus qu’une amie, d’un amour admiratif et passionné. Il y a aussi Sofia, la belle-fille de Monsieur, au tempérament plein de fougue et à la langue bien pendue.
Mais celle à laquelle Célie pense, souvent, c’est sa sœur Nettie. Sans savoir que Nettie lui écrit depuis des années des lettres qui n’ont jamais atteint leur destinataire. Sans savoir que Nettie a choisi une autre voie, celle de devenir missionnaire en Afrique.
C’est un autre pan de l’histoire qui se dévoile à nous, bouleversant car il traduit la souffrance des peuples déracinés par la volonté d’industrialisation d’autres personnes… Des gens qui arrivent dans les villages, les détruisent ou les annexent, sans se soucier une seule seconde de ce qu’ils anéantissent et des traditions qu’ils mettent à mal.
On impose aux habitants de payer un loyer, de payer pour accéder à l’eau qu’ils ont pourtant toujours consommée, on les retranche dans des lieux qui ne répondent plus à leurs besoins fondamentaux et on les empêche d’agir en accord avec des croyances ancestrales qu’ils ont pourtant toujours respectées.
Si je vous dis que le roman La couleur pourpre d’Alice Walker débute par un viol, vous comprendrez aisément en quoi c’est une lecture qui peut être dérangeante. La suite révèle une palette d’émotions complexe et mémorable, qui fait de ce roman un livre qui marque.
Alice Walker (née en 1944) a été activiste dans le mouvement pour les droits civiques, un engagement motivé par sa rencontre avec Martin Luther King. C’est aussi une féministe ardente, à l’origine de la notion de « womanism », un terme qu’elle a forgé en mêlant les mots « féminisme » et « woman » (femme en anglais) et qu’elle a créé pour les femmes noires, afin de leur donner un « mot à elles ».
Ce roman ne représente qu’une partie de sa bibliographie, mais il est certain qu’il y occupe une place de choix !
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Ce livre a l’air bien
Il est vraiment très bien, avec un style bien à lui qui fait que l’on s’en rappelle bien après l’avoir lu !