La dernière leçon, Noëlle Châtelet


La dernière leçon – Résumé

Une vieille dame a décidé de se donner la mort. Pas parce qu’elle doit faire face à d’insoutenables souffrances. Pas parce qu’elle est déprimée. Mais simplement parce qu’à 92 ans, elle veut fixer elle-même la date de son départ.

Elle tient à décider de ce moment où elle s’estimera trop fatiguée, trop usée par le temps pour trouver encore du plaisir à vivre. Cette date, elle l’aura choisie elle-même. Assez tôt pour être encore en mesure d’accomplir ce geste presque libérateur. Assez tôt pour ne pas avoir le temps de regretter sa décision. Mais assez tard pour préparer ses proches à l’adieu et mettre ses affaires en ordre.

Il reste trois mois. Trois mois avant la date fatidique. Le temps, pour sa fille, d’effectuer le plus douloureux des apprentissages : dire adieu à la femme qui l’a mise au monde…


Auteur.
Taille du livre180 pages.
Note – ★★★★☆

La dernière leçon, Noëlle Châtelet

La dernière leçon – Critique

Le livre de Noëlle Châtelet est à la fois terriblement personnel et terriblement universel. Universel, car chacun de nous a une mère : on peut la connaître ou pas, entretenir avec elle des liens plus ou moins fusionnels ou conflictuels. Mais elle fait intrinsèquement partie de notre histoire et l’idée de sa disparition résonnera en chacun de nous. Personnel, car l’histoire (vraie) racontée par Noëlle Châtelet dans La dernière leçon est infiniment intime et difficile à juger.

Le geste de sa mère est-il d’un égoïsme sans nom ? Préparer son propre suicide, avec méthode et organisation, en parler à ses enfants sans tabou comme s’il s’agissait de l’un des événements les plus naturels au monde. Est-ce lâche ou est-ce au contraire légitime ? Sa mère a élevé ses enfants, leur a apporté bonheur et soutien à chaque étape importante de leur vie. A l’âge où ils sont autonomes et épanouis, regagne-t-elle sa totale indépendance au point de choisir la mort si telle est son envie ?

Elle ne veut pas être un poids pour eux, atteindre ce stade de la vieillesse où la dépendance s’installe… et en même temps, le poids qu’elle leur inflige n’est-il pas plus grand encore ? Comment faire la part des choses entre le poids que l’on porte et celui que l’on fait porter aux autres ?

Noëlle Châtelet ne prétend pas avoir la réponse à ces questions. Bien sûr, au fil des semaines qui précèdent le geste de sa mère, elle s’interroge, remonte le fil de ses souvenirs, passe de la colère au désespoir, de la résignation à l’angoisse. Elle nous guide, aussi, avec pudeur et sensibilité, sur les pas de cette femme que nous ne connaissons pas, au crépuscule de sa vie.

Quel que soit le regard que l’on porte sur le suicide lui-même, la plume est sensible et touchante. J’ai trouvé le geste insensé, aussi courageux qu’il est atroce. Mais je n’ai pas cherché à lui donner un sens car je crois qu’il en a surtout un pour celui qui l’accomplit. J’ignorais, en lisant, qu’il s’agissait d’une histoire vraie. Cette vieille dame était Mireille Jospin, mère de l’homme politique Lionel Jospin : sage-femme de profession, elle militait beaucoup pour le droit à mourir dans la dignité. Le livre de sa fille Noëlle pose justement en toile de fond la question de la définition même de la dignité.

Bref, c’est un livre émouvant qui fait beaucoup réfléchir, à lire si la charge émotionnelle de ce type de sujet ne vous rebute pas. Un film, réalisé par Pascale Pouzadoux et inspiré de cette histoire, est sorti en France le 4 novembre 2015.


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