La métamorphose des cloportes, Alphonse Boudard


La métamorphose des cloportes – Résumé

Alphonse a joué de malchance, il s’est fait coincer par la police au beau milieu d’un cambriolage qui devait être le casse du siècle. Le pire, c’est que ses complices sont passés, eux, entre les mailles du filet.

5 ans de prison sans la moindre nouvelle, le moindre soutien, le moindre colis, ça aiguise vos rancoeurs… Alphonse sort de prison plein d’aigreur et avec, en prime, une bonne tuberculose.

Il décide alors de retrouver ses trois anciens complices pour régler ses comptes.

Mais que sont donc devenus Edmond Clancul, le rouquin surnommé Rouquemoute et Youpe-le-Fourgue, ses traîtres camarades d’autrefois ? Alphonse n’avait pas prévu qu’en cinq ans, les « cloportes » auraient eu le temps de changer…


Auteur.
Taille du livre234 pages.
Note – ★★★★☆

La métamorphose des cloportes, Alphonse Boudard

La métamorphose des cloportes – Critique

Le livre d’Alphonse Boudard est un exercice de style comme on en lit peu, une vraie plongée dans une langue française argotique, imagée et tellement séduisante ! L’histoire est largement autobiographique.

Boudard est né de père inconnu et d’une mère prostituée qui ne s’est pas occupée de lui. Il a d’abord grandi chez des agriculteurs avant que sa mère ne se décide à le reprendre quand il avait 7 ans. Pour de bon ? Pas du tout, elle l’a cette fois confié à sa grand-mère.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il s’engage dans la Résistance et, une fois le conflit terminé, commence à vivre de petits trafics et cambriolages qui lui valent les séjours en prison qui ont inspiré La métamorphose des cloportes.

Le résultat est un roman qui fera rougir les âmes sensibles : un parler franc, un héros qui n’a rien d’un ange mais que l’on se surprend à trouver attachant, une immersion dans ce monde parallèle où les gens bien pensants ne mettent pas les pieds. On s’emporte, nous aussi, contre les « lardus » (les flics) qui ne laissent pas les gangsters en paix même quand ils ont expié leurs fautes avec 5 ans de cabane. On plaint ce pauvre Alphonse et ses « éponges » (= poumons) abîmées.

On écarquille les yeux en découvrant ce que ce sacré Clancul est devenu. On peste contre le Rouquemoute qui, malgré sa chevelure flamboyante, s’est évaporé dans la nature. On lève les yeux au ciel devant les combines de Youpe, écouleur de marchandises officiel pour petits délinquants pressés…

A sa manière, Alphonse Boudard est poète, un poète des rues qui ne mâche pas ses mots mais un poète tout de même. On le suit dans sa traque à travers les bouges miteux où l’on débat des dernières « affaires » et où se décident les vengeances à venir. Il nous entraîne dans un milieu où les femmes finissent plus souvent sur le trottoir que dans un joli pavillon de banlieue. Et on écoute, on s’imprègne, on ne décolle plus jusqu’à la dernière page.


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