La solitude des nombres – Résumé
1984, 1991, 1998, 2007.
Autant d’années qui séparent la vie de Mattia et d’Alice.
Deux enfances difficiles, bouleversées par un terrible événement qui marquera à jamais leur existence.
Entre leurs amis, leur famille et leur travail, Mattia et Alice sont malgré eux rattrapés par leur passé.
La conscience d’être différents des autres ne fait qu’augmenter les barrières qui les séparent du monde, les menant à un isolement inévitable, mais conscient.
Réalisateur – Saverio Costanzo.
Durée du film – minutes.
Note – ★★☆☆☆

La solitude des nombres premiers – Critique
Dans le bon sens, c’est l’histoire de deux enfants dont la prime jeunesse n’est pas marquée par l’insouciance : Mattia, dont la sœur jumelle est handicapée mentale, sans cesse chargé par ses parents de veiller sur elle, une responsabilité bien lourde pour ses frêles épaules de petit garçon ; Alice, dont la mère est neurasthénique et dont le père, très strict, l’oblige à pratiquer le ski de manière intensive. Deux enfances qui volent un jour en éclats suite à un drame. Alice et Mattia ne se connaissaient pas mais, à l’adolescence, ils se retrouvent dans un même collège. On suit leur parcours jusqu’à l’âge adulte.
C’est l’histoire de deux êtres brisés qui se comprennent mieux que personne mais n’arrivent jamais totalement à se rejoindre. Un thème riche et complexe, où l’on mesure le poids des histoires familiales et du regard des autres. Le réalisateur ayant choisi ici de faire exploser la dimension chronologique, il en ressort un ressenti un peu brouillon. Même si, in fine, on comprend que tout est lié et que les tragédies de l’enfance affectent profondément la personne que l’on devient à l’âge adulte.
Peu de dialogues, beaucoup de matière visuelle, avec des scènes dont la violence frappe (scarification, trahisons, harcèlement scolaire, anorexie), un rythme saccadé, des moments très forts visuellement et émotionnellement (Mattia sous une pluie battante)… Pourtant, je n’ai pas été séduite par ce film, qui m’a trop souvent donné l’impression d’effleurer les personnages sans vraiment chercher à les comprendre.
La solitude des nombres premiers reste un véritable exercice de style, que certains rattachent au giallo (un genre de film italien à suspense qui mêle des scènes sanglantes à une utilisation très stylisée de la caméra, le tout accompagné d’une musique qui surprend et interroge). Ici, la partition musicale est effectivement assez étonnante, avec des montées en puissance comme dans un film d’horreur à l’approche d’un événement atroce et des passages où prédominent des voix aiguës, décalées par rapport au sujet si grave du film.
Mais au-delà de cette approche visuelle intéressante, j’ai trouvé que les personnages manquaient de corps.
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