Le chemin parcouru : itinéraire d’un enfant soldat


Le chemin parcouru – Résumé

Sierra Leone, années 90. II s’appelle Ishmael Beah. Hier encore, c’était un enfant qui jouait à la guerre. Désormais, il la fait.

Un jour de 1993, sa vie bascule brusquement dans le chaos. Ishmael a douze ans lorsqu’il quitte son village pour participer dans la ville voisine à un spectacle de jeunes talents. Il ne reverra jamais ses parents.

Après des mois d’errance dans un pays ravagé par la guerre, Ishmael Beah tombe avec ses compagnons aux mains de l’armée. Faute de troupes, les deux camps – armée gouvernementale et groupes rebelles – enrôlent de force les enfants des villages capturés.

Drogué, privé de tout repère moral ou simplement humain dans un monde qui s’est effondré, Ishmael devient insensible, incapable de réfléchir, transformé en machine à tuer. A quinze ans, grâce à l’UNICEF, il est envoyé dans une mission humanitaire et, avec l’aide des médecins, il va apprendre à se pardonner et à se reconstruire.

Ce récit fascinant d’une traversée de l’enfer à l’aube de la vie est une leçon de courage et d’humanité, destinée à devenir un classique de la littérature de guerre.


Auteur.
Taille du livre268 pages.
Note – ★★★★☆

Le chemin parcouru, Ishmael Beah

Le chemin parcouru – Critique

Le livre d’Ishmael Beah est un témoignage poignant sur ce que peuvent traverser des adolescents en temps de guerre. Les témoignages comme celui-ci sont rares et offrent un regard sur ces conflits auquel nous ne sommes pas habitués.

Les guerres, nous en entendons souvent parler dans les médias… et souvent sous forme de chiffres. « 40 civils ont été tués lors d’une fusillade », annonce le présentateur du journal télévisé sur le même ton que « Demain se tiendra à Paris le salon de la charcuterie ». Pourtant, ce sont 40 vies humaines. 40 familles, 40 histoires, 40 bébés nés quelque part, qui ont vécu avant d’être tués dans le cadre d’un conflit qui, bien souvent, les dépasse.

L’histoire d’Ishmael nous rappelle cette réalité, à travers le regard d’un enfant qui a dû grandir trop vite. On ressent dans son parcours une énorme force mentale. Contraint de fuir son village attaqué par les rebelles, il a connu une longue errance pour fuir la guerre, avant qu’elle ne le rattrape et ne fasse de lui un enfant soldat. Mais cette errance est aussi un cheminement intérieur, entre des souffrances que l’on sent intolérables et une vraie force de caractère.

La confession est souvent brutale, les images violentes, la parole sans détours. Mais Ishmael Beah nous dévoile aussi un peu de tout ce qui l’a fait tenir. Ses souvenirs d’enfance, les contes traditionnels qui restituent l’âme de la Sierra Leone avant qu’elle ne soit mise à feu et à sang, les échappatoires qu’il a trouvées dans la drogue… et comment il a peu à peu appris à convertir ce traumatisme de la guerre en un témoignage qui soit utile à d’autres.

La seule chose que j’ai regrettée est qu’il n’y ait pas de préface expliquant un peu plus les circonstances du conflit. On trouve bien une chronologie à la fin, retraçant l’histoire de la Sierra Leone… mais le format « chronologie » est toujours un peu indigeste.

De ce livre, il faut retenir cette belle philosophie : « Lorsque j’étais tout petit, mon père me disait : ‘Tant que tu vis, tu peux espérer des jours meilleurs. S’il n’y a plus rien de bon en réserve dans le destin d’un homme, il meurt’. J’ai pensé à ces paroles en marchant et elles m’ont aidé à continuer, même si je ne savais pas où j’allais. Elles ont soutenu mon esprit et l’ont gardé en vie ».


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