Le Journal de ma disparition – Résumé
Malin n’était qu’une adolescente lorsqu’elle a découvert dans la forêt de sa ville natale, Ormberg, le squelette d’une petite fille. L’affaire n’a jamais été élucidée : ni l’identité de l’enfant, ni celle de son meurtrier n’ont été découvertes.
Huit ans plus tard, la police décide rouvrir l’enquête et Malin, qui a intégré la profession, est conviée à y apporter son concours. Mais rapidement, deux des enquêteurs disparaissent dans la nature…
Auteur – Camilla Grebe.
Taille du livre – 432 pages.
Note – ★★★★☆
Le Journal de ma disparition – Avis sur le livre
L’histoire se déroule au cœur de la Suède, loin des grandes villes, dans un lieu fictif baptisé Ormberg. Une ville bordée de forêts, qui s’est peu à peu vidée de ses habitants.
« Mon père raconte que jadis, ce n’était pas le boulot qui manquait à Ormberg : dans l’agriculture, à l’usine, chez Brogen ou au Roi du Tricot. A présent, à l’exception des paysans, tout le monde est au chômage. Les industries ont été délocalisées en Chine, et la grande bâtisse de brique aux allures de château qui abritait naguère le Roi du Tricot s’est transformée en centre pour demandeurs d’asile ».
C’est dans ce cadre morne, où tout le monde se connaît et où la vie d’Ormberg n’est rythmée que par les ragots que les uns colportent sur les autres, qu’une adolescente, Malin, fait une découverte qui secoue durement les habitants : le squelette d’une petite fille, dissimulé sous un monticule de pierres dans la forêt.
Huit ans plus tard, sans savoir elle-même à quel point cette découverte traumatisante a joué un rôle dans son choix de carrière, Malin est devenue policière. En tant qu’enfant du pays, elle est conviée à rejoindre l’équipe qui va rouvrir l’enquête. Un nouveau directeur a été nommé au sein de la police nationale et il a insisté sur la nécessité de travailler sur toutes les affaires classées sans suite ayant impliqué des violences mortelles.
La petite fille d’Ormberg en fait partie. Le meurtrier n’a jamais été retrouvé et, plus surprenant encore, l’identité de l’enfant n’a jamais été déterminée. Comment une petite fille aurait-elle pu disparaître sans que ses parents ne signalent son absence ? Sans que personne ne s’inquiète ?
Beaucoup d’habitants ont émis l’hypothèse que le meurtrier était sûrement l’un des réfugiés du centre d’accueil. Dans une ville où l’on se méfie des étrangers, la présence des demandeurs d’asile alimente toutes sortes de préjugés. D’ailleurs, Stefan Olsson, qui possède une maison non loin de là, a toujours mis en garde ses enfants, Jake et Melinda, afin qu’ils n’aillent pas traîner dans ce coin.
Jake, à vrai dire, a bien d’autres préoccupations que les demandeurs d’asile. Il fait l’objet de nombreuses railleries de la part de ses camarades qui le jugent efféminé et différent. Et sans que nul ne le sache, dans le secret de sa maison, Jake profite souvent de l’absence de sa sœur et de son père pour revêtir des vêtements féminins ayant appartenu à sa mère.
Il ressent en le faisant un mélange de bonheur et de culpabilité : il se sent bien quand il est vêtu « en femme »… mais a le sentiment d’être « détraqué », anormal. Parfois, il ose s’aventurer hors de la maison, terrifié à l’idée qu’on le croise et qu’on le reconnaisse ainsi travesti. Le plaisir d’apparaître comme une femme est plus grand.
Jusqu’à cette soirée où, alors qu’il porte une robe à paillettes de sa mère, il croise la route d’une femme affolée et désorientée, pieds nus par un froid glacial. Il l’aide à rejoindre la route, où elle est prise en charge par une automobiliste, Jake restant en retrait par crainte de se montrer dans son accoutrement féminin. Lorsque la voiture repart, le garçon constate que la femme a laissé tomber un petit carnet de notes.
Rapidement, on apprend que cette femme n’est autre que Hanne, l’une des policières de l’enquête. Elle a disparu brutalement avec son compagnon et collègue Peter.
Nous voici donc face à deux histoires qui s’entrecroisent : Jake, d’un côté, en possession de ce carnet qui recèle de précieuses informations sur l’enquête mais incapable d’en parler à la police par peur de devoir révéler ce travestissement qui est son plus grand secret ; Malin, de l’autre, qui essaie de comprendre comment deux enquêteurs ont pu se volatiliser dans la nature, et ce qui se passe vraiment à Ormberg.
D’un chapitre à l’autre, Malin et Jake nous plongent dans une enquête dont chacun pourrait être le suspect idéal. L’histoire elle-même n’est pas profondément originale : on retrouve une ville isolée, l’épais manteau neigeux qui couvre la Suède en hiver, des bois, un sentiment quelque peu « étouffant » de lieu où chacun s’épie…
Cependant, Camilla Grebe sait nous transporter de détail en détail vers la résolution des énigmes… sans trop en dire mais avec suffisamment d’informations pour que l’on forme ses propres soupçons. Un livre parfait pour se détendre !
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