Le magasin jaune, Marc Trévidic : un magasin de jouets au cœur de l’Histoire


Le magasin jaune – Résumé

Paris, 1929. Valentine, 19 ans, fille de couturière, accepte d’épouser Gustave, dont le père est mort lors de la Grande Guerre… à une condition : qu’il achète un magasin de jouets situé rue Germain Pilon, dans le 18e arrondissement.

Ce magasin traîne une réputation compliquée : haï par les enfants, il a fait faillite et ses propriétaires se sont suicidés par pendaison dans l’arrière-boutique.

Pourtant, Gustave et Valentine vont lui donner une seconde vie. Repeint dans des couleurs lumineuses, il devient « le magasin jaune », au cœur de la vie du quartier mais aussi aspiré dans l’Histoire. La situation qui se tend avec l’Allemagne, la France qui entre en guerre et les hommes qui, un à un, sont appelés sur le front.

Le magasin jaune, lieu de rêves et d’insouciance, peut-il être un rempart contre ce qui gronde sur le pavé de Paris ?


Auteur.
Taille du livre288 pages.
Note – ★★★★☆

Le magasin jaune, Marc Trévidic

Le magasin jaune – Avis sur le livre

Le roman de Marc Trévidic est teinté de nostalgie : celle des magasins d’antan, seul endroit où l’on pouvait découvrir les nouveautés, où les enfants allaient s’émerveiller, le nez collé à la vitrine, face au dernier jouet à la mode…

On revit avec l’auteur ces époques où les jeux étaient simples et sains… mais où le monde possédait la même complexité qu’aujourd’hui : les familles aimantes y côtoient celles où l’éducation passe par les coups, il y a ceux qui obéissent et ceux qui se révoltent, ceux qui ont raison de suivre les règles et ceux qui devraient y obéir…

Le lieu créé par Marc Trévidic est un symbole de ce monde autant qu’il en est le rempart : au magasin jaune, aussi, on trouve des jouets brisés ou déformés, des jouets mal aimés dont personne n’a voulu ; sous sa couleur de soleil, on trouve des zones d’ombre… mais il est aussi le lieu où se cristallisent les plus beaux rêves d’enfants. Où l’on oublie, l’espace d’une visite, le Mal qui lorgne dehors.

Gustave, le nouveau propriétaire, est rongé par sa place au sein de sa famille : son père est tombé en héros lors de la Première Guerre Mondiale… et lui ? Que fait-il pour sa patrie ? En quoi se bat-il pour quelque chose de plus grand que lui, au péril de sa vie ?

L’idée de donner un sens à son existence le tourmente et parfois, il a le sentiment que tenir un magasin de jouets n’est pas suffisant pour se montrer digne de l’héritage paternel.

Sa femme Valentine et sa fille, surnommée « Quinze », lui apportent de l’amour mais peuvent-elles être un rempart contre ses propres inquiétudes intérieures ? Rien n’est moins sûr.

Le magasin jaune, Marc Trévidic

Quinze est une enfant, puis une jeune fille sensible. Elle possède une grande force intérieure mais aussi une acuité toute particulière au monde qui l’entoure : une capacité à sentir ce que l’on n’exprime pas, à entendre ce que l’on tait, elle a même parfois l’impression de recevoir des avertissements d’un autre monde.

Sa détermination m’a séduite. Malgré son jeune âge, elle possède déjà une conscience accrue des injustices et une volonté farouche de les combattre. On comprend à quel point, en tant que « fille des propriétaires du magasin de jouets », elle règne sur un monde qui possède une valeur suprême dans le regard des autres enfants.

On la suit dans son quartier, dans sa classe où le « p’tit Louis », dont le père est pétainiste, côtoie la petite juive Léa Bernstein et le beau Pierre. On la suit alors qu’autour d’elle, une guerre se prépare

Le magasin jaune de Marc Trévidic est une jolie histoire, qui a quelque chose de simple et touchant à la fois. La narration est parsemée de passages plus « poétiques » sur ce dont les jouets du magasin jaune sont témoins, comme ils étaient capables d’avoir leur propre ressenti sur les situations qu’ils traversent.

Si le roman se lit bien, il faut reconnaître qu’il n’a rien de « révolutionnaire » : la Shoah, traitée en toile de fond, ou les violences policières en temps de guerre, restent anecdotiques dans l’intrigue par rapport à ce magasin couleur mimosa qui occupe tout l’espace.

C’est bel et bien lui qui donne à ce roman une dimension très particulière, où l’on se sent bien le temps de quelques centaines de pages.


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2 commentaires sur “Le magasin jaune, Marc Trévidic : un magasin de jouets au cœur de l’Histoire
  • Wolkaiw

    Je ne connaissais pas du tout ce titre et j’avoue qu’il a de quoi intriguer, ne serait-ce que par la couleur du magasin…
    Je découvre ton blog et je dois te dire que je le trouve très joli :)

    • Marlène

      Hello, merci beaucoup et bienvenue ici !



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