Le Rêve de Mansour, Emmanuel David : passé algérien, désir d’ailleurs


Le Rêve de Mansour – Résumé

Mansour avait 6 ans quand il est arrivé en France à bord du « Ville d’Oran », sa famille fuyant la guerre d’Algérie et ses exactions. Il a connu la vie dans les baraquements sinistres d’un camp destiné à ces réfugiés dont l’Algérie ne voulait plus et que la France ne voulait pas plus.

Là-bas, dans son pays natal, Mansour a été témoin d’un drame, qu’il a toujours tu, mais qui revient le hanter durant les longues heures qu’il passe derrière la caisse de sa petite épicerie. Le temps a filé, ses enfants sont grands, sa femme malade… et Mansour, dans son commerce, rêve parfois à d’autres lendemains.


Auteur.
Taille du livre75 pages.
Note – ★★★★☆

Le Rêve de Mansour, Emmanuel David

Le Rêve de Mansour – Avis sur le livre

Mansour prend vie sous la plume d’Emmanuel David, nous touche par sa simplicité, son authenticité, sa vérité… et 75 pages plus tard, on le laisse repartir en ayant le sentiment d’avoir fait une belle rencontre.

Mansour est né en Algérie. Quelque part, au-delà de la Méditerranée, dans un autre monde, d’autres couleurs, une autre histoire… C’était la guerre, il a été témoin d’un drame qui lui a gravé en mémoire des images aussi violentes qu’indélébiles. Puis ce fut le départ, l’adieu à l’Algérie, une forme de fuite inéluctable face au quotidien devenu insoutenable.

« Il s’est retourné, Mansour, et à travers la vitre arrière maculée, il a aperçu la maison alors, une dernière fois, dans l’aveuglement d’une lumière irréelle, les volets repeints par son père et sur le fil, le linge que sa mère n’avait pas eu le temps de décrocher, avec les maillots de son père qui s’agitaient mollement, comme des drapeaux en berne.

La voiture a croisé des ouvriers agricoles qui remontaient avec leurs sulfateuses, et les ouvriers parlaient fort en faisant des gestes. Les maillots sont devenus minuscules dans la vitre arrière. Puis il est venu, le virage de la maison René, et c’était fini, bien fini ».

C’est la traversée de la Méditerranée à bord du « Ville d’Oran », l’arrivée en France dans le sinistre camp de transit de Rivesaltes… Une nouvelle vie, loin d’un pays qui ne veut plus d’eux, dans un pays qui ne veut pas d’eux non plus.

Le Rêve de Mansour, Emmanuel David : passé algérien, désir d'ailleurs

Des années plus tard, Mansour est épicier, sa vie rythmé par le « Drilling-Ding-Drilling » de sa caisse-enregistreuse, par les clients occasionnels et les habitués, par les échanges avec Madame Adamowicz, immigrée polonaise qui n’a pas sa langue dans sa poche, Youssouf le cordonnier sénégalais et Tonio, abîmé par la vie…

Mansour a vécu, il a trouvé une femme, a eu avec elle deux enfants, un garçon et une fille… mais durant les longues heures qu’il passe derrière la caisse, il ne peut s’empêcher de rêver d’ailleurs.

L’écriture d’Emmanuel David dans Le Rêve de Mansour est poétique et juste. Elle nous révèle le monde à travers le regard d’un homme simple, qui ne s’embarrasse pas de grandes élucubrations philosophiques et qui, pourtant, touche du doigt avec justesse l’essence de la vie : son imperfection, l’idée que l’on fait toujours « de son mieux » ou « comme on peut » avec les cartes qui nous sont distribuées… et surtout, que ça n’empêche pas d’imaginer d’autres lendemains.

Mansour ne vous abreuve pas de réflexions politiques, ne déborde pas de colère envers une vie qui l’a un peu cabossé… et c’est peut-être ce qui fait que l’on s’attache à lui. Un petit livre à découvrir sans attendre !


Cet article est susceptible de contenir des liens affiliés : si vous réalisez un achat sur Amazon via mon site, je serai amenée à toucher une petite commission. Cela ne modifie en rien le prix que vous payez et me permet de tirer un avantage des contenus que je propose ici gratuitement.

Les commentaires du blog sont actuellement fermés.


4 commentaires sur “Le Rêve de Mansour, Emmanuel David : passé algérien, désir d’ailleurs
  • Claire

    Oui Marlene, je partage tout-à -fait votre avis, une écriture juste et simple qui va droit au coeur et nous y laisse une marque durable

    • Marlène

      Je trouve que ça redonne un peu d’humanité, aussi, à cette génération qui a souvent souffert du racisme.

  • Marie-Laure

    Voici un avis très juste.
    Et je confirme, je suis attachée à Mansour.
    A lire absolument.

    • Marlène

      Merci Marie-Laure d’avoir partagé votre avis !



Si vous aimez les articles du site, n'hésitez pas à faire vos achats sur Amazon.fr via ce lien ; il me permettra de toucher une commission grâce au programme Partenaires Amazon EU.