Le train des enfants – Résumé
Naples, 1946. L’Italie sort tout juste de la Seconde Guerre Mondiale et le sud du pays est confronté à une misère noire.
Le Parti communiste et l’Union des femmes mettent sur pied des trains pour transporter plusieurs dizaines de milliers d’enfants dans le nord du pays, afin de les confier provisoirement à des familles d’accueil.
Parmi ces enfants, Amerigo Speranza s’apprête à laisser derrière lui sa mère Antonietta, sans vraiment savoir où les trains le conduiront. Car sur ces transports, on raconte toutes sortes de choses…
Auteur – Viola Ardone.
Taille du livre – 304 pages.
Note – ★★★★☆
Le train des enfants – Avis sur le roman de Viola Ardone
Le Parti communiste italien et l’Union des femmes italiennes (une association de femmes en partie issues de la Résistance, ayant par la suite de forts liens avec le Parti communiste et le Parti socialiste) décident de mettre en place une initiative pour aider les enfants pauvres. Le principe est simple : les transporter en train vers le nord de l’Italie et les faire héberger dans des familles d’accueil qui se chargeront de les nourrir, de les instruire et de les loger.
70000 enfants bénéficieront de ces « trains d’enfants »… et Viola Ardone a choisi de nous raconter l’histoire de ces gamins à travers celle d’une famille fictive formée par Antonietta, mère célibataire, et son jeune fils, Amerigo Speranza. Le père, lui, est parti « faire fortune en Amérique », dit-on. Est-ce vrai, est-ce faux, reviendra-t-il ? L’espoir existe, en tout cas. L’utopie d’un retour qui les ferait passer de la pauvreté à l’aisance, qui leur rendrait la vie plus douce.
Si Antonietta est pauvre, elle tient à rester digne, à ce que son fils ne chaparde pas. Elle aimerait qu’il aille à l’école mais l’école, Amerigo a essayé et n’a pas aimé. Elle a aussi tenté de le placer en apprentissage chez un savetier, le garçon ayant une passion dévorante pour les chaussures… mais la place était déjà prise par les propres fils du savetier.
Dans ce monde d’après-guerre où tout le monde souffre, difficile de trouver des solutions même avec toute la bonne volonté du monde. Alors, quand Antonietta apprend qu’un train des enfants va donner à des jeunes l’opportunité d’une vie meilleure, elle finit par inscrire son fils sur la liste des départs.
Ces trains sont une grande source de mystère et de fantasmes. Organise-t-on un enlèvement d’enfants à grande échelle ? Va-t-on les envoyer en Sibérie, leur couper les mains, les faire exploser ? Les rumeurs vont bon train et nul ne sait si l’on peut faire confiance à l’initiative, qui paraît improbable : après tout, pourquoi des familles accepteraient-elles de nourrir une bouche de plus alors que dans le sud, tout semble manquer ?
Les enfants, dans leur naïveté, songent surtout aux tables pleines de victuailles, à la perspective de vêtements chauds et de chaussures neuves. Amerigo, comme son ami de toujours Tommasino, se laisse facilement séduire par l’idée… sans réaliser ce qu’un tel voyage implique, émotionnellement : se retrouver déchiré entre une famille d’accueil qui promet la satisfaction des besoins élémentaires et une famille biologique qui représente ses racines.
Le train des enfants est un très beau roman sur les formes que prend l’amour filial. « Parfois, ceux qui te laissent partir t’aiment plus que ceux qui te retiennent », écrit l’auteur. Et derrière ces mots, c’est toute une réalité qui prend vie.
On plonge avec Amerigo dans les ruelles de Naples, leur atmosphère si unique, la culture italienne qui infuse chaque moment de vie. On s’immerge dans le quotidien d’un quartier, avec ses commérages, ses petites histoires, ses amitiés puissantes.
On plonge dans la vision du monde d’un enfant qui se heurte parfois à celle des adultes dans une autre forme de vérité. On comprend aussi que l’âge apporte un autre regard sur certains événements, une compréhension différente peut-être…
Viola Ardone a su capturer des personnages authentiques, justes tout en étant simples. En quelques traits, elle les dépeint tout en laissant place à notre imagination pour achever le portrait.
J’ai dévoré ce livre d’une traite !
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