Le train des orphelins, Christina Baker Kline : voyage dans des vies ballottées


Le train des orphelins – Résumé

Molly, 17 ans, vit dans une famille d’accueil du Maine. Accusée de vol, elle a été condamnée à 50 heures de travaux d’intérêt général, faute de quoi elle sera envoyée dans un centre de détention pour mineurs.

La jeune orpheline accepte à contrecœur d’effectuer sa mission au domicile d’une vieille dame seule, Vivian, qui a besoin d’aide pour trier son grenier. Les vieilles malles bien remplies renferment le secret d’une vie ballottée de famille d’accueil en famille d’accueil.

L’histoire d’une petite Irlandaise parachutée dans l’immensité des États-Unis à bord d’un train d’orphelins qui l’entraîne vers des gens inconnus…


Auteur.
Taille du livre408 pages.
Note – ★★★★☆

Le train des orphelins, Christina Baker Kline

Le train des orphelins – Avis sur le livre

Le train des orphelins de Christina Baker Kline est un roman très émouvant qui s’inspire de faits réels assez méconnus dans l’histoire des Etats-Unis.

Dans les années 1920, des trains étaient affrétés pour emmener des orphelins par dizaines à travers le pays, s’arrêtant dans les gares le temps de rechercher des familles d’accueil désireuses d’adopter. Bien des gens se pressaient à ces rendez-vous : tous les milieux sociaux, tous les désirs s’y côtoyaient, depuis le désir d’enfant jusqu’à la quête d’une main d’oeuvre gratuite pour les champs ou la maison.

Le roman de Christina Baker Kline débute cependant à notre époque, en 2011, dans le Maine. Une jeune fille, Molly, orpheline de père et délaissée par sa mère, ressent de vives tensions au sein de sa famille d’accueil.

Malgré son intelligence, Molly tend à se rebeller et est accusée d’avoir commis un vol. Le juge lui a soumis un ultimatum : soit elle accepte de réaliser 50h de travaux d’intérêt général, soit elle est envoyée dans un centre de détention pour mineurs avec inscription du larcin au casier judiciaire, triste manière de débuter dans la vie avant même d’avoir atteint l’âge de la majorité.

Alors Molly prend sur elle et accepte la main tendue par son petit ami : aller aider une vieille dame, Vivian, à mettre en ordre son grenier envahi de souvenirs. C’est ainsi que l’on plonge peu à peu à notre tour dans l’histoire captivante et touchante de cette femme, qui a fait partie de l’un des « trains d’orphelins ».

Le train des orphelins, Christina Baker Kline

Elle avait 9 ans quand son quotidien s’est brutalement écroulé, ses parents disparaissant dans un incendie à New York, la laissant seule au monde. Vivian était arrivée d’Irlande peu avant, fuyant un pays en proie à de grandes difficultés économiques. Comme beaucoup d’Irlandais de l’époque, ses parents avaient cru en la promesse d’une terre accueillante et prospère.

Mais les États-Unis n’étaient guère hospitaliers envers toutes ces bouches à nourrir, la terre promise s’était vite révélée être terre de souffrance. La vie était dure, loin de leur culture et de leurs racines.

Alors Vivian s’est dit que ce train d’orphelins lui offrirait peut-être, après la mort de ses parents, la chance d’une vie meilleure… Mais les visages qui guettent l’arrivée des enfants dans les gares ne sont pas toujours bienveillants. Chaque personne rencontrée porte en elle un espoir mais aussi la crainte d’un nouvel abandon… ou pire.

Le train des orphelins, ce sont donc ces deux histoires qui se croisent, celle de Molly et celle de Vivian, deux femmes qui ont en commun la perte irréversible de leur socle familial. Deux femmes qui doivent apprendre à se construire autrement.

J’ai lu ce roman en revenant d’Irlande, un voyage au cours duquel j’ai découvert l’histoire tumultueuse du pays, frappé par une famine majeure qui a créé une « tradition d’émigration » poussant beaucoup d’Irlandais à partir vers l’Amérique ou l’Australie. Les familles étaient souvent déchirées, déracinées, les uns attendant les autres de l’autre côté de l’Atlantique…

La traversée coûtait cher, les conditions de vie à bord des bateaux étaient souvent déplorables et ceux qui survivaient devaient trouver leur place dans un autre pays qui ne les percevait pas toujours d’un bon œil. Le roman y fait écho avec un sentiment de grande justesse.

Il raconte des vies qui, comme toutes les vies, ne sont pas linéaires. Elles ont été marquées par des drames, des épreuves mais aussi de grands bonheurs et des rencontres qui ont forgé des personnalités marquantes. Alors, même si le fond de l’intrigue pourrait sembler triste, on en retire néanmoins un sentiment positif.

C’est un livre écrit dans un langage simple et qui manque peut-être un peu de profondeur parfois. Néanmoins, je ne suis pas de celles qui crachent sur les livres « faciles à lire » en leur reprochant un manque de qualité littéraire. Je pense au contraire qu’un roman comme Le train des orphelins offre une opportunité de faire connaître ce pan du passé américain sous un format plus accessible qu’un roman historique.


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