Les enfants du silence - Résumé
James Leeds (William Hurt) est un professeur d'élocution aux méthodes aussi révolutionnaires qu'efficaces : il apprend à de jeunes sourds et malentendants à parler et obtient des résultats spectaculaires qui lui valent de décrocher sans peine une place dans un nouvel établissement.
Il fait la connaissance de Sarah Norman (Marlee Matlin), femme de ménage dans l'école et sourde de naissance, qui n'a jamais voulu apprendre à parler.
James aimerait comprendre la cause de ce blocage mais elle n'est pas si évidente... et son attirance croissante pour Sarah ne l'aide pas à garder les idées claires...
Réalisateur - Randa Haines.
Durée du film - minutes.
Note - ★★☆☆☆

Les enfants du silence - Critique
La majeure partie de l'histoire se joue dans un établissement où de jeunes sourds et malentendants apprennent, entre autres, à lire sur les lèvres et à s'exprimer à l'oral afin de mieux s'intégrer dans la société par la suite.
James Leeds y est embauché comme professeur et il est de ces professeurs qu'on a tous aimés dans notre scolarité : humain, il n'hésite pas à faire preuve de franchise et d'humour avec ses élèves.
Il se laisse volontiers tomber de sa chaise pour attirer leur attention, il apprend à crier "Sale con !" à un élève furieux d'une décision d'arbitrage lors d'un cours de sport, il fait le poirier dans sa classe, apprend à ses élèves à ressentir les vibrations de la musique... et bien sûr, tous l'adorent !
Mais une jeune femme au caractère bien trempé ne semble pas se laisser apprivoiser si facilement : elle s'appelle Sarah, elle fait le ménage et très vite, James s'étonne qu'elle occupe ce poste alors qu'elle semble très intelligente. Oui, le film date des années 80... et on assimilait encore le métier à l'intelligence (une petite voix dans l'oreillette me signale que certains raisonnent encore comme ça).
James tombe amoureux mais quelque part, son instinct de professeur nourrit aussi le désir de faire parler Sarah, qui refuse obstinément de communiquer autrement qu'avec le langage des signes.
L'interprétation de Marlee Matlin est brillante dans le rôle de cette jeune femme isolée et blessée. Certains moments sont très forts, comme lorsqu'elle essaie de mimer de tout son corps la manière dont elle perçoit le bruit des vagues. Il y a dans Les Enfants du silence une confrontation intéressante entre le monde des sourds et celui des entendants, à travers leurs perceptions respectives.
Dans son ensemble, le film a vieilli : coupes de cheveux, style général, tout rappelle les années 80. Mais ce qui m'a dérangée est plutôt l'attitude du professeur. Il affiche un profond narcissisme qui fait surface à chaque instant. "Ton boulot, on s'en contrefout, j'ai le mien" déclare-t-il avec virulence à Sarah. Parlant d'une femme influente, il commente : "Elle est fantastique, et après ? Elle a tout, l'instruction, un métier formidable mais il y a une chose qu'elle n'a pas : moi".
Au-delà de ses paroles égocentriques, James montre aussi une forme d'irrespect pour les décisions de Sarah. On a l'impression en permanence qu'il est prêt à tout pour la forcer à parler, en jouant le psy et l'amant à la fois mais sans aucune considération pour ce qu'elle désire et éprouve. Lorsque Sarah se confie un peu sur des événements liés à son blocage avec le langage, il s'emporte et hurle "Je m'en fous, je m'en balance".
Bref, James est un personnage qui m'a paru désagréable et dominant à l'excès tout au long du film. On ne peut aider quelqu'un, à mes yeux, que lorsque la personne est prête à être aidée et consciente d'avoir un problème. Mais Sarah a-t-elle un problème ? Et veut-elle réellement parler ? Rien n'est moins sûr...
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