Marâtre – Résumé
Mathilde a 32 ans et un caractère de chat de gouttière. Elle vient de rencontrer Eugène, 45 ans, divorcé et père de Vincent et Chloé, deux ados bien décidés à faire comprendre à la jeune femme qu’elle n’a pas sa place parmi eux.
Il faut dire qu’ils ont dégommé plus d’une marâtre depuis que leurs parents se sont séparés.
Cette fois-ci ils ont fort à faire : s’ils sont coriaces, Mathilde, elle, est tenace.
Avec Vincent et Chloé, elle connaîtra les claquements de portes, la jalousie, la rivalité, l’ambivalence des sentiments, la paix armée, les petites victoires remportées à l’arraché…
Auteur – Caroline de Bodinat.
Taille du livre – 216 pages.
Note – ★★☆☆☆

Marâtre – Critique
Caroline de Bodinat nous raconte l’histoire de Mathilde, une jeune femme qui n’a aucune envie de sacrifier sa liberté pour une relation stable et des enfants. L’horloge biologique, elle s’en moque. La fidélité l’ennuie. Alors elle multiplie les aventures, séductrice dans l’âme et croqueuse d’hommes invétérée. Rien ne la dérange, pas même l’idée d’avoir couché avec son patron (marié, évidemment) dont elle moque les slips lie-de-vin achetés par l’épouse légitime.
Oui mais un jour, Mathilde rencontre un homme auquel elle s’attache un peu plus que les autres. Eugène a 45 ans, deux ados dont il a la garde les week-ends. Comme beaucoup de papas divorcés, il n’a pas envie de « faire la police » les rares jours où il voit ses enfants. Alors il les gâte (trop), répond à leurs moindres désirs, ne les voit pas grandir… au plus grand désespoir de Mathilde. Ballottée entre l’envie de se faire accepter et celle de mettre une bonne paire de claques aux petits insolents, elle s’engage dans une relation qui promet d’être une vraie montagne russe.
Je l’avoue, cette héroïne m’a profondément agacée. Pas par son côté frivole et libéré car chacun fait ce qui lui plaît. Certaines filles s’épanouissent dans une relation stable et fidèle, d’autres apprécient de changer régulièrement de partenaire… et ça peut évoluer selon les âges de la vie. En revanche, et j’assume mon côté vieux jeu, ce côté « maîtresse pét***e » m’a dérangée.
Mathilde couche avec des hommes mariés comme s’il s’agissait d’un simple désir de conquête égoïste, ne se souciant pas du couple qu’elle peut briser, se moquant de la femme cocufiée (celle qui achète avec amour les slips lie-de-vin). Au bureau, elle semble passer plus de temps à draguer tout ce qui bouge et gérer ses histoires de cœur qu’à travailler. Mais elle arrive malgré tout à se payer un appartement à 1375€ de loyer mensuel.
Elle semble mépriser copieusement tout ce qui ne correspond pas à SON mode de vie : Brigitte qui « habite un trois-pièces avec son chat à Bois-Colombes » et plus généralement, tous ceux qui n’habitent pas Paris intra-muros (« je me demandais comment on pouvait vivre, aimer, être heureux à Vaucresson »), la vie de famille, Disneyland… Je l’ai trouvée insupportable d’égoïsme et de condescendance.
Le livre tient ses promesses niveau vacheries, les ados restent des ados et comme souvent dans les divorces, la belle-mère sert de tampon entre un père laxiste et une mère intraitable. Le regard que porte Caroline de Bodinat sur la difficulté à créer une famille recomposée équilibrée est plutôt juste, vif et piquant. Mais j’ai trouvé ses personnages trop caricaturaux pour me convaincre (je n’ai pas mentionné le meilleur ami de Mathilde, gay évidemment sinon il serait passé dans son lit !). L’esprit est très « chick-lit », sur le ton des confessions entre copines quand les hommes ne sont pas là. Je n’ai pas accroché.
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