Le marchand de sable, Lars Kepler – Faites de (beaux)… terribles rêves !


Le marchand de sable – Résumé

Mikael Kohler-Frost, fils d’un écrivain célèbre, n’était qu’un enfant lorsqu’il s’est volatilisé avec sa sœur, Felicia. Malgré toutes les recherches entreprises, la police a été incapable de retrouver les corps ou même de donner une explication à cette disparition.

Mais soudain, 13 ans plus tard, par une glaciale nuit d’hiver à Stockholm, Mikael Kohler-Frost réapparaît, en piteux état mais vivant.

Il tient des propos décousus au sujet d’un marchand de sable qui l’aurait enlevé et retenu prisonnier avec sa soeur dans une capsule…

Pour la police et pour l’inspecteur Joona Linna, commence alors un terrible compte à rebours pour tenter de sauver Felicia qui se trouve encore entre les griffes de son ravisseur.


Auteur.
Taille du livre384 pages.
Note – ★★★☆☆

Le marchand de sable, Lars Kepler

Le marchand de sable – Critique

Imaginez un criminel insaisissable, qui enlève des gens sans qu’il soit possible de déterminer une victime type ou un mode opératoire. Il s’en prend à des femmes et à des hommes, à des adultes et à des enfants, faisant fi de leur milieu social et de leur situation personnelle.

Imaginez un homme capable des pires atrocités – maintenir une femme en vie dans un cercueil pendant deux ans par exemple – et doué d’un talent infiniment malsain pour la manipulation.

Vous avez là les ingrédients du roman Le marchand de sable de Lars Kepler, un couple d’auteurs suédois.

Jurek Walter, le criminel dont il est question, a été attrapé par l’inspecteur Joona Linna (personnage récurrent des romans de Lars Kepler) et enfermé dans une unité psychiatrique sous haute sécurité. Le personnel n’a pas le droit de communiquer avec lui tant il peut se révéler dangereux dans ses propos. Alors forcément, lorsque l’une de ses victimes refait surface subitement, la police réalise qu’il y a une chance de retrouver l’autre disparue, Felicia.

Ce roman avait toutes les cartes en main pour me convaincre, à commencer par la place importante qu’occupe la psychologie dans l’histoire. On n’a pas à faire à un assassin qui prend du plaisir à tuer mais plutôt à une personne qui inflige des tortures mentales à ses victimes, tortures aussi longues qu’insupportables… tout en laissant leurs proches dans un état d’incompréhension totale.

C’est le cas de Reidar Frost, le père des deux disparus Mickael et Felicia. Il a dû faire face à l’absence de ses enfants sans même savoir ce qui leur était arrivé. La police a prétendu qu’ils s’étaient probablement noyés mais l’eau n’a jamais rejeté aucun corps. Ils ont peut-être été tués mais encore une fois, rien ne permet de l’affirmer. Le fait que Mickael réapparaisse au bout de 13 ans ne fait qu’ajouter à la confusion : que s’est-il passé et pourquoi le garçon est-il libéré maintenant ?

Si l’intrigue ne manque pas d’intérêt, j’ai eu beaucoup de mal à me plonger dans le livre dont le début m’a paru très décousu : personnages, époques, tout m’a semblé flou jusqu’à ce que le tableau se mette peu à peu en place… ce qui a pris du temps !

Par ailleurs, j’ai trouvé certains éléments de l’intrigue peu crédibles, en particulier le portrait qui est fait de Jurek Walter, le kidnappeur. On nous le présente comme un grand manipulateur mental dont une simple parole suffit parfois à pousser les gens au suicide. Il énonce ses prédictions comme un oracle…

Jurek Walter se tourna vers Joona. Son visage était sillonné de fines rides et ses yeux clairs vinrent croiser les siens.
— Bientôt les deux fils de Samuel Mendel vont disparaître, dit Jurek d’une voix mesurée. Et Rebecka, la femme de Samuel, va disparaître. Mais… Non, écoutez-moi, Joona Linna. La police va enquêter et quand elle abandonnera, Samuel va poursuivre les recherches, mais il finira par comprendre qu’il ne reverra jamais sa famille et il se donnera la mort.

Je crois tout à fait qu’il existe des gens capables de susciter ce grand sentiment de malaise lorsqu’on se trouve face à eux, je me souviens par exemple avoir lu ce type de commentaire dans le livre de Stéphane Bourgoin évoquant sa rencontre avec certains tueurs en série. Cependant, de là à pousser une personne au suicide par une simple parole sans aucun historique préalable, j’ai du mal à trouver ça crédible.

Il n’en demeure pas moins qu’une fois happés par le rythme de l’histoire, on se laisse emporter jusqu’à la dernière page sans lâcher le livre. Les deux auteurs ont un talent certain pour le cliffhanger, qui laisse le lecteur suspendu dans une attente insupportable de la suite !

— On ne devient pas tueur en série pour rien.
— Tu sais ce qui s’est passé ? demande Joona.
— Oui.
Nikita Karpin regarde par la fenêtre et passe sa langue sur ses lèvres. La lumière d’hiver oblique entre par les vitres en verre soufflé.

A ce stade, on veut évidemment connaître l’histoire… mais le chapitre suivant enchaîne sur une autre scène, un autre décor, et c’est l’esprit plein d’une tension intense que l’on attend la révélation (qui finit par arriver, je vous rassure) !

Lars Kepler a publié d’autres romans mettant en scène Joona Linna, j’ai donc bien l’intention de les découvrir par la suite !


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2 commentaires sur “Le marchand de sable, Lars Kepler – Faites de (beaux)… terribles rêves !
  • Chlo Plume

    Un roman psychologique réellement bon … Ça donne envie !

    • Allée des Curiosités

      Il y a beaucoup de bonnes intrigues dans les polars suédois, c’est intéressant à explorer !



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