Memento – Résumé
Leonard Shelby n’a qu’un objectif : retrouver l’homme qui a violé et assassiné sa femme pour se venger.
Mais il souffre surtout d’une forme rare et incurable d’amnésie qui l’empêche de se souvenir du quart d’heure précédent.
Pour parvenir à ses fins, il doit réussir à distinguer le passé du présent.
Il met alors au point un système de fiches, de notes, de photos et de tatouages sur son corps pour ne plus « oublier »…
Réalisateur – Christopher Nolan.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★☆

Memento – Critique
Le spectateur est placé dans une position d’enquêteur : au fil du film, on vous dévoile différents éléments auxquels vous devez prêter attention pour tenter de démêler le vrai du faux et de donner un sens à l’histoire. La fin est ouverte à une multitude d’interprétations selon les détails que l’on a observés et c’est le genre de film qu’on aimera regarder entre amis pour comparer son point de vue sur l’histoire.
Memento est un film étonnant, construit sur un principe de chronologie inversée. En d’autres termes, on découvre la fin du film avant de remonter peu à peu vers le point de départ de l’histoire. Une construction qui pourrait sembler assez facile car on fait souvent bien plus confiance à la fin qu’au début. On attend de la fin des certitudes, des conclusions incontestables. Or, dans Memento, la moindre certitude que l’on acquiert est susceptible d’être remise en question par des éléments nouveaux et c’est un véritable exercice mental de démêler le vrai du faux.
La problématique semble pourtant simple : une terrible agression a été commise. Le mari de la victime, Leonard Shelby (Guy Pearce), est déterminé à se venger de l’agresseur qui a pris la fuite. Mais l’amnésie dont il est atteint depuis l’incident rend sa tâche extrêmement complexe. Comment mener à bien une enquête lorsque l’on oublie les gens qu’on croise, ce qu’ils nous disent, les pistes que l’on explore, les mensonges et les vérités que l’on apprend ? Leonard Shelby se tatoue sur le corps les indices qui guident sa progression et immortalise sur des polaroïds les visages dont il croise la route.
Mais ces pense-bêtes sont-ils fiables ? Qui est honnête avec lui et qui ne l’est pas ? Quelles sont les vraies motivations de Teddy (Joe Pantoliano), le flic qui lui vient en aide ? Que lui veut Natalie (Carrie-Anne Moss), la serveuse qui croise sa route et l’héberge temporairement ?

Le film, qui a été imaginé à partir d’une nouvelle de Jonathan Nolan – frère de Christopher Nolan, a révélé le réalisateur auprès du grand public. Le scénario est diaboliquement bien construit malgré sa complexité : l’histoire principale de Shelby est racontée à l’envers, en couleur ; ces épisodes sont entrecoupés de scènes « au présent », en noir & blanc où Shelby discute par téléphone avec un mystérieux interlocuteur, à qui il communique des éléments supplémentaires qui enrichissent la compréhension de l’histoire. Le montage est brillant (le monteur, Dody Dorn, a d’ailleurs été nominé aux Oscars pour son travail) et c’est vraiment ce qui porte le film à un niveau de génie peu commun.
La cinématographie, tout comme le casting, sont soignés sans pour autant m’avoir laissé un souvenir impérissable. Ce qui fait vraiment la force et la singularité du film, c’est l’originalité et la précision avec laquelle l’intrigue est peu à peu dévoilée. Un travail d’orfèvre, intellectuellement pointu et terriblement stimulant pour le spectateur… au point que certains jugeront sans doute le film comme un vrai casse-tête chinois.
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