Mouchette, Robert Bresson : la misère écrite en noir et blanc


Mouchette – Résumé

Mouchette, fille d’un ivrogne et d’une mère malade, doit assumer malgré son jeune âge la responsabilité du foyer, dans des conditions de vie plus que précaires.

Un soir, après l’école, elle se réfugie dans la forêt pour s’abriter d’un orage et est témoin d’une scène qu’elle n’aurait pas dû voir.

Le braconnier du village, Arsène, finit par la découvrir, trempée, sous un arbre, et propose de la ramener chez elle.


RéalisateurRobert Bresson.
Durée du film minutes.
Note – ★★★★☆

Mouchette, de Robert Bresson

Mouchette – Critique

Tiré d’un roman de Georges Bernanos, le film Mouchette dépeint une telle misère affective que l’on ne peut s’empêcher d’être sensible au destin de la héroïne. Mouchette vit une enfance dépourvue d’affection : son père, alcoolique, dépense le moindre sou gagné au bar et trempe dans des affaires louches ; elle joue les garde-malade auprès de sa mère alitée ; elle est la maman de substitution de son petit frère… Ses galoches sont abîmées, ses camarades de classe se moquent d’elle, elle est durement réprimandée par son professeur, on lui refuse tout plaisir et tout amusement.

Alors, à la sortie des classes, Mouchette s’accorde toujours une petite vengeance : cachée dans les hautes herbes qui bordent le chemin, elle lance de la boue sur les jeunes filles de sa classe, toutes obnubilées par les garçons et leurs mobylettes.

Un soir, Mouchette se laisse surprendre par un orage et trouve refuge sous un arbre dans les bois. Elle finit par s’endormir et lorsqu’elle se réveille, il fait nuit et elle est trempée jusqu’aux os. C’est là qu’elle surprend une conversation animée entre Arsène, le braconnier du village, et Mathieu, le garde-chasse.

Mouchette, de Robert Bresson

Mouchette est un film avec peu de mots… comme si les dialogues reflétaient le même dénuement que celui dans lequel vit l’adolescente. Mais avec peu de mots, tout est dit.

Le personnage de la jeune fille est dépeint avec une certaine distance émotionnelle. Son visage reflète peu ses émotions mais sa sensibilité s’exprime lorsque sur ses joues impassibles coulent soudain des torrents de larmes. Elle paraît seule, dans un monde où elle n’est ni aidée ni comprise et les rares moments de bonheur qu’il lui est donné de vivre lui sont vite volés. Elle paraît résignée, mais nous surprend parfois par une certaine rébellion : un juron adressé à son père, des galoches pleines de boue essuyées sciemment sur un tapis…

La photographie est brillante et nous plonge dans ce village d’un autre temps où la bienveillance cache parfois la bigoterie. La boue et la pluie sont omniprésentes, la nuit également, révélant toutes les sournoiseries. Un film à la fois tragique et touchant.


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