Mystic River – Résumé
Trois enfants d’un quartier modeste ont pris l’habitude de se retrouver pour jouer ensemble dans la rue. Jimmy (Sean Penn), Dave (Tim Robbins) et Sean (Kevin Bacon) profitent de leur insouciance jusqu’au jour où, pris en flagrant délit alors qu’ils gravent leurs prénoms dans du ciment frais, leur vie bascule.
On les retrouve des années plus tard, à l’âge adulte. Ils se sont mariés, ont connu des échecs personnels, ont eu des enfants, se saluent encore poliment quand ils se croisent mais n’ont plus les liens qu’ils avaient durant leur jeunesse. Le traumatisme qu’ils ont vécu semble avoir creusé un fossé définitif entre eux.
Jusqu’au moment où la fille aînée de Jimmy, Katie (Emmy Rossum), est assassinée. Dave est suspecté. Et Sean, devenu policier, lutte pour résoudre l’enquête avant que Jimmy ne décide de faire justice lui-même.
Réalisateur – Clint Eastwood.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★★☆
Mystic River – Critique
Il y a ce mélange de curiosité, de comparaison secrète (a-t-il mieux réussi que moi ?), de souvenirs partagés. Mais qu’en est-il lorsque l’on s’est perdus de vue suite à un drame ?
On ne présente plus Clint Eastwood et sa très longue carrière ponctuée de nombreux films à succès. Dans ce parcours, Mystic River ne déçoit pas. L’intrigue de départ reste assez classique : un événement qui sépare les héros, un autre qui les rassemble… et le poids du passé qui s’infiltre dans les rapports humains pour le meilleur et pour le pire.
Assez vite, le spectateur est mis dans la confidence : on apprend que Dave est un suspect de premier plan dans le meurtre de Katie. Pourtant, en public, il exprime comme les autres toute l’horreur et la tristesse que lui inspire la mort de la jeune femme. Sean, quant à lui, se retrouve à enquêter sur le dossier, une mission qui le confronte à une délicate équation psychologique entre un père endeuillé qu’il a bien connu… et un suspect qu’il peine à imaginer comme un monstre.
C’est cet équilibre mental parfaitement maîtrisé qui transforme Mystic River d’un film banal en excellent exercice cinématographique : l’interprétation est forte et l’épaisseur psychique des personnages appréciable. Les gros durs ont ce petit quelque chose de touchant, ce sont des écorchés vifs dont le destin nous saisit et nous captive. Les décors restent simples et le scénario aurait vite pu tomber dans la banalité. Pourtant, on est comme happés par l’écrasante vérité des émotions, la sincérité de chacun, la juste dose de suspense.
Clint Eastwood filme sans artifice et il se dégage de Mystic River une impression de profonde sincérité. Les personnages livrent leurs fêlures, la caméra montre ce qui doit être montré tout en laissant suffisamment d’ouverture pour que chacun donne un sens aux scènes qu’il voit… comme cela ne manquerait pas d’arriver « dans la vraie vie ». On ne peut que saluer la justesse du travail sur les lumières, entre l’enfance brillante et claire et le destin qui, comme la météo, s’assombrit. La franchise avec laquelle la caméra regarde les personnages en face.
2h20 sans décrocher, 2h20 d’une réflexion superbe sur le destin, l’impact des traumatismes traversés et le sens de la justice. Film à ne pas manquer !
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