Oscar et Lucinda, Peter Carey


Oscar et Lucinda – Résumé

Oscar Hopkins, orphelin de mère, a grandi auprès d’un père profondément croyant. Il est devenu un adolescent chétif, obsédé par des questions religieuses sur l’éternité, le salut, le péché, bouc-émissaire du village et souffrant d’une phobie dramatique de l’eau. Jusqu’au jour où il se persuade que Dieu l’invite à rejoindre une autre église que celle de son père.

Culpabilisant de sa propre trahison, Oscar est alors pris sous l’aile du couple Stratton, qui l’envoie faire des études de théologie à Oxford. C’est là que, sous l’influence de son camarade Wardley-Fish, Oscar découvre les courses de chevaux et les paris. Il se convainc que c’est Dieu qui lui a envoyé cette « solution » pour financer ses études…

Lucinda Leplastrier, elle, est vite devenue orpheline de ses deux parents et héritière d’une importante fortune qui la met profondément mal à l’aise. Elle décide de l’investir dans l’achat d’une manufacture de verre, conseillée par le Révérend Dennis Hasset… et de l’utiliser en jouant aux cartes (poker, etc) sans se soucier de ses gains et de ses pertes.

Lucinda et Oscar font connaissance sur un bateau qui fait route vers l’Australie. Le début d’une bien curieuse association entre deux parieurs prisonniers de leur vice, qui ont toutes les peines du monde à garder une réputation irréprochable.


Auteur.
Taille du livre646 pages.
Note – ★★★★★

Oscar et Lucinda, Peter Carey

Oscar et Lucinda – Critique

J’ai eu un véritable coup de cœur pour le film Oscar & Lucinda de Gillian Armstrong, j’ai donc décidé de lire le roman de Peter Carey qui l’a inspiré. Un roman couronné par le Booker Prize, prix littéraire le plus prestigieux d’Angleterre. Le plaisir a été le même… sur près de 650 pages !

La taille du roman permet à Peter Carey d’approfondir à merveille la psychologie de chacun des personnages. On constate que le jeu, les paris, sont pour les deux héros vécus comme une manière de se libérer d’un poids : Oscar, très pauvre, y voit une solution pour épargner à ses bienfaiteurs, les Stratton, le coût de ses études de théologie mais aussi une manière de servir Dieu, puisqu’il reverse tout l’argent dont il n’a pas besoin à l’Église ; Lucinda, elle, ne supporte pas l’idée d’avoir hérité d’une somme tombée du ciel, les paris témoignent de son désintérêt pour l’argent.

Leurs caractères sont bien différents : là où Oscar est un introverti pétri d’incertitudes, Lucinda ose tout avec une insolence qui frise l’incorrection. Néanmoins, ils partagent une même naïveté, une capacité presque enfantine à s’enthousiasmer.

Le roman se joue au 19ème siècle et l’on constate vite que c’est une société rongée par une hypocrisie latente, où la « réputation » est un critère d’inclusion ou d’exclusion sociale. Où la vérité importe souvent bien moins que les apparences (mon petit doigt me dit que c’est encore le cas aujourd’hui). Où les rumeurs ont cours. Où les femmes ont un rôle social bien défini dont elles ne sauraient sortir.

Je me suis reconnue en Lucinda, cette jeune femme pas matérialiste pour un sou, qui n’admet pas que les hommes et les femmes puissent avoir deux places si différentes dans la société, une femme qui entreprend, qui travaille dur, piétine les conventions tout en gardant un profond romantisme.

Et, comme Lucinda, j’ai aimé Oscar, cette étrange créature que l’on a envie de décrypter, de protéger, de sauver de ses propres démons tout en soupçonnant que c’est une cause perdue.

L’écriture de Peter Carey est dynamique, documentée, envoûtante, traversée par des milliers de questionnements et peuplée de personnages réalistes, aussi attachants par leurs failles que par leurs bons côtés.

Peter Carey a reçu le Booker Prize à deux reprises, ce dont très peu d’auteurs peuvent se targuer. Gage de qualité, je ne sais pas… mais cette découverte littéraire donne envie de parcourir le reste de sa bibliographie !


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