Papadopoulos & Sons – Résumé
Harry Papadopoulos (Stephen Dillane) est l’un des entrepreneurs les plus brillants de sa génération. Sa société, Papadopoulos & Sons, ne cesse de se développer et Harry mène une existence privilégiée dans une superbe villa qu’il partage avec sa gouvernante, Mme P (Selina Cadell), et ses trois enfants : Théo (Thomas Underhill), petit surdoué passionné par la Bourse ; Katie (Georgia Groome), la fashion victim un brin snob et moqueuse ; et James (Frank Dillane), l’aîné, passionné par la botanique et handicapé par un bégaiement envahissant.
Harry Papadopoulos a emprunté une somme d’argent faramineuse pour étendre son entreprise. Mais lorsque l’économie s’effondre, il perd tout. Veuf, sans personne vers qui se tourner, à la merci d’un banquier peu scrupuleux (Ed Stoppard), il n’a d’autre choix que de renouer avec son frère Spiros (George Corraface), un homme extraverti et décomplexé avec qui il s’était fâché il y a de nombreuses années.
Harry et ses enfants se retrouvent là où tout a commencé, dans un restaurant de fish & chips délabré où ils vont non seulement devoir se remettre à flot financièrement mais aussi faire face au passé et retrouver leurs racines grecques longtemps délaissées.
Réalisateur – Marcus Markou.
Durée du film – minutes.
Note – ★★★☆☆
Papadopoulos & Sons – Critique
Le duo formé à l’écran par Stephen Dillane et George Corraface se révèle très savoureux : l’un incarne le gentleman anglais, élégant et pince-sans-rire, qui ne quitte jamais son costume et son savoir-vivre ; l’autre est l’essence même du sans-gêne, d’un naturel déconcertant, dégageant ce je-ne-sais-quoi amical et attachant. Deux frères que tout semble opposer et que le destin va réunir.
Harry Papadopoulos, qui s’est jeté à corps perdu dans le travail comme une fuite en avant, n’était pas préparé à l’échec. Sa faillite le prive non seulement de cette activité professionnelle qui représente toute sa vie mais l’éloigne aussi du confort matériel de sa villa de luxe, au profit d’un vieux restaurant où poussière et promiscuité sont les maîtres mots. Cette descente aux enfers, dont le caractère dramatique est tempéré par la jovialité et les plaisanteries de « l’Oncle Spiros », touche chacun de nous car on sent, instinctivement, qu’une telle chute peut arriver à n’importe qui.
Les personnages ont tous cette capacité à susciter la sympathie même s’ils ont des profils hors norme : Katie, gosse de riche déboussolée quand on la dépouille de ses possessions matérielles, garde un certain sens de l’humour et ne manque pas de romantisme ; Théo, qui suit les cours de la Bourse comme d’autres regarderaient les dessins animés, conserve une fragilité enfantine ; on compatit au sort de James, bègue et solitaire, sur qui pèsent tant d’attentes professionnelles alors qu’il aspire à d’autres ambitions.
Spiros cache lui aussi une vraie profondeur derrière ses plaisanteries continuelles et sous ses airs froids et durs, Harry Papadopoulos est un père inquiet pour ses enfants plus que pour lui-même. Ce vrai travail sur les personnages explique sans doute que le film ait tant plu au public malgré un scénario qui reste somme toute très prévisible.
Le film n’est pas dénué de faiblesses dans la réalisation. Je pense notamment à la rénovation du restaurant : une partie de cette « renaissance » est montrée via un plan absolument superbe tourné en Steady Cam… mais la magie retombe avec une autre séquence où l’on nous montre des photos montées comme un diaporama PowerPoint.
De même, une scène se déroule dans un hôpital : les équipements médicaux ne semblent pas cohérents avec la pathologie du malade et l’atmosphère générale de la séquence sonne faux. D’autres plans auraient à mon sens mérité d’être écourtés (une scène de danse grecque) afin de conserver un rythme efficace.
Malgré ces critiques, le film de Marcus Markou reste un premier long-métrage plaisant à regarder en famille et qui ne manque pas de répliques pleines d’humour. « L’an dernier, à cette date, j’étais à Malibu », soupire par exemple Katie. « Je peux t’y emmener ce soir ! » s’exclame son nouveau petit ami plein de bonnes intentions. « Imbécile, ce n’est pas un club, c’est en Amérique ! » Le choc des milieux et des cultures offre bien des occasions de rire !
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