La petite fille au manteau rouge, Roma Ligocka


La petite fille au manteau rouge – Résumé

Cracovie, 1993. Roma Ligocka, 55 ans, est invitée par le maire de la ville à la projection du film de Steven Spielberg, La Liste de Schindler. Subitement, en découvrant à l’écran les images d’une petite fille vêtue d’un manteau rouge, une foule de souvenirs resurgissent des tréfonds de sa mémoire.

En 1941, elle portait elle aussi un petit manteau rouge lorsqu’elle fut enfermée avec sa famille dans le ghetto. Elle a connu la faim, la peur, les privations. Elle a absorbé comme une éponge les inquiétudes de ceux qui l’entouraient, a été témoin avec son regard d’enfant des pires atrocités…

Et puis il y a l’après… Ce lendemain qu’elle s’est efforcée de construire, refoulant en partie cet héritage d’une jeunesse en miettes, sans cesse rattrapée par le sentiment de ne pas trouver sa place dans une Pologne encore prisonnière d’un complexe carcan politique.

Ce livre, écrit avec Iris von Finckenstein, est le récit de sa vie…


Auteur.
Taille du livre413 pages.
Note – ★★★☆☆

La Petite Fille au manteau rouge, Roma Ligocka

La petite fille au manteau rouge – Critique

J’ai découvert le livre de Roma Ligocka par le biais de La Liste de Schindler… car sans surprise, la promotion de son autobiographie a mis l’accent sur cette scène qui a marqué les esprits de tous ceux qui ont vu le film mythique de Steven Spielberg : cette petite fille au manteau rouge, seule note de couleur dans un univers en noir et blanc, passant cependant presque inaperçue dans un monde d’apocalypse.

Il se trouve qu’en 1941, Roma Ligocka – née Roma Liebling – possédait un joli manteau de laine rouge, héritage d’un début de vie plutôt heureux au sein d’une famille juive favorisée. Mais la petite fille qu’elle était alors n’a pas eu le temps de savourer l’aisance de sa famille car très vite, tous ont été enfermés dans le ghetto de Cracovie, soumis à l’oppression nazie.

« Ils vérifient les papiers, ils font leur choix. Indistinctement selon des critères qu’eux seuls connaissent. Parfois c’est le tour des femmes, parfois celui des hommes, des plus jeunes, des anciens. La peur nous paralyse, car n’importe quel geste, n’importe quel mot, peut être celui qu’il ne fallait pas dire ou accomplir. Tout est interdit, et pourtant nous ne savons jamais précisément si nous ne faisons pas quelque chose d’encore plus prohibé.

Nous ignorons de quelle direction va venir la balle. Nous tentons d’être semblables à la pierre, semblable aux murs, de ne pas être là. Et de ne jamais lâcher la main que nous serrons. Si on la lâche, elle aura peut-être disparu l’instant d’après. Les gens s’en vont et ne reviennent pas, voilà tout ».

Roma a alors connu les privations de la guerre, la peur des adultes autour d’elle ; elle a été témoin de la mort et de la maladie… jusqu’à ce jour de 1943 où sa mère parvient à l’exfiltrer du ghetto en lui teignant les cheveux en blond et en se procurant de faux papiers d’identification aryens où elle prend le nom de « Ligocka ». Toutes deux ont dû vivre en se cachant de refuge précaire en refuge précaire jusqu’à la fin de la guerre.

La petite fille au manteau rouge dans la Liste de Schindler

Le témoignage de Roma Ligocka est donc singulier dans le sens où il exprime la vision d’une petite fille, capable d’absorber le ressenti des gens autour d’elle sans avoir la maturité affective pour interpréter les situations de la même manière qu’un adulte. On mesure à la fois le caractère particulier de cette enfance et l’impact qu’elle aura plus tard sur Roma à l’âge adulte.

On s’attend à ce que la fin de la Seconde Guerre Mondiale coïncide avec une liberté retrouvée mais en réalité, on prend conscience en lisant La Petite Fille au Manteau Rouge que rien n’est simple.

Plusieurs décennies se sont écoulées depuis la fin de ces événements et il est facile de les percevoir comme une période de l’histoire ayant un début et une fin bien identifiés. Dans les faits, on réalise qu’après la guerre, la population juive s’est retrouvée dans une immense détresse, délaissée et pas forcément prise en charge par des institutions en miettes. On réalise que la Pologne n’a pas subitement été libérée mais qu’elle est restée pendant des années prisonnière de régimes où la privation de liberté était omniprésente.

À ce titre, c’est une autobiographie intéressante parce qu’elle couvre à la fois les événements survenus pendant la guerre et les conséquences de la guerre. La Petite Fille au Manteau Rouge a été traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, un nom qui est toujours garant pour moi d’une excellente qualité de traduction donc je profite de l’occasion pour tirer un coup de chapeau à ce métier de l’ombre !

Il n’en demeure pas moins que j’ai eu du mal à accrocher pleinement au récit car la vie de Roma Ligocka à l’adolescence puis à l’âge adulte ressemble à une fuite perpétuelle : des voyages, des hommes, de l’instabilité, se réfugier dans les médicaments pour oublier un traumatisme dont on est incapable de mesurer la pleine portée tant il est grand… C’est douloureux, un peu décousu aussi


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1 commentaire sur “La petite fille au manteau rouge, Roma Ligocka
  • Anne-Marie Mitterrand

    Je vais vite me procurer ce livre qui doit être passionnant. AMM



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