Rien ne t’efface – Résumé
Dans Rien ne t’efface, Maddi Libéri, médecin, vit avec son fils de 10 ans à Saint-Jean-de-Luz. Une existence épanouie où chaque matin, Maddi et Esteban vont contempler la mer et nager si la météo le permet. Où l’enfant va acheter seul le pain avant de rejoindre sa mère à la maison.
Premières bribes d’autonomie pour Esteban… jusqu’à ce jour où il ne rentre pas. Pire, Maddi apprend qu’il n’est jamais allé à la boulangerie. A-t-il été enlevé ? A-t-il désobéi pour retourner nager en dépit de ses consignes, alors que la mer était dangereuse ce jour-là ? Maddi va devoir supporter de vivre avec la disparition inexpliquée de son enfant.
10 ans plus tard, alors qu’elle vient se recueillir sur la plage où le drame de sa vie est survenu, son regard croise celui d’un petit garçon d’environ 10 ans. Il ressemble comme deux gouttes d’eau à Esteban et porte le même maillot de bain. Comment Esteban pourrait-il avoir un jumeau ? Qui est cet enfant ? Sidérée par la ressemblance, Maddi ne peut s’empêcher de chercher à se rapprocher du jeune garçon…
Auteur – Michel Bussi.
Taille du livre – 456 pages.
Note – ★★★☆☆
Avis sur le roman de Michel Bussi
Rien ne t’efface possède tous les ingrédients d’une bonne histoire à suspense : une disparition inexpliquée qui ouvre le roman, puis un fait qui interpelle et pousse à se torturer les méninges. 10 ans se sont écoulés depuis que Maddi a perdu Esteban, son fils de 10 ans, sur une plage… Il aurait eu 20 ans et pourtant, quand elle croise le sosie parfait de son fils sur la même plage, il s’agit d’un petit garçon d’une dizaine d’années.
En toute logique, en adoptant une approche rationnelle, ce jeune garçon, Tom Fontaine, ne peut pas être Esteban. Pourtant, la ressemblance est si troublante que Maddi se surprend à chercher une explication. Est-ce une forme de réincarnation ? L’âme d’Esteban aurait-elle trouvé un chemin vers cet enfant ? L’admettre, cependant, serait admettre qu’Esteban est bel et bien mort.
Le roman devient alors une quête : qui est cet enfant ? D’où vient cette ressemblance troublante ? Qu’est-il arrivé à Esteban ?
Maddi, comme beaucoup de parents endeuillés, est en proie à une terrible culpabilité qui la ronge au quotidien…
« Pourquoi ai-je été aussi pressée de rentrer, ce matin-là ? Sans baignade, nous avions tout le temps. Pourquoi me suis-je contentée d’épousseter quelques grains de sable sur son épaule, de faire glisser mon regard jusqu’en haut de son maillot, de contrôler par réflexe l’évolution de l’angiome sur son aine, avant de le laisser ? Pourquoi ne me suis-je pas retournée ? Pourquoi n’ai-je pas vérifié qu’il ramassait sa serviette ? Qu’il enfilait son sweat ? Qu’il prenait la direction de la boulangerie par la rue de la Corderie ?
Parce qu’on invente les rituels pour cela ? Pour se rassurer ? Pour tout contrôler ? Pour se persuader qu’aucun accident ne peut arriver ? Parce qu’on se croit en sécurité en empruntant toujours le même trajet ? On ne fait que baisser la garde, en réalité ».
Maddi parvient à mettre à jour l’identité de l’enfant et son lieu de résidence, dans un hameau proche de Murol, dans le Puy-de-Dôme. Libre et sans attache, elle décide d’y reprendre le cabinet médical afin d’être au plus proche de Tom Fontaine.
Mais dans un village, tout nouvel arrivant est épié et scruté. Tout comportement sortant de l’ordinaire peut vite être découvert. D’autant que Maddi se heurte vite à une réalité : Amandine, la mère de Tom, qui l’élève seule, est plutôt hostile à la médecine traditionnelle et très réticente à laisser son fils entre les mains d’une généraliste inconnue.
Qui pourra aider Maddi à en savoir plus ? Peut-elle compter sur Nectaire Paturin, secrétaire de mairie placide, collectionneur de timbres appliqué ? Sur Savine Laroche, assistante sociale, qui connaît chaque famille en difficulté sur le bout des doigts ? Sur Aster, la sœur de Nectaire, à qui tout le monde prête quelques dons de « sorcellerie » car elle tend à avoir une explication pour ces phénomènes que la raison d’explique pas ?
Assez rapidement, l’unique policier municipal, Martin Sainfoin, est retrouvé mort, une mort pas si naturelle qu’il y paraît au premier abord. Il avait justement donné rendez-vous à Nectaire pour lui révéler sa découverte au sujet d’Amandine et de Tom Fontaine.
Michel Bussi nous guide dans cette étrange histoire. Le décor ne manque pas de charme : on ressent l’authenticité des gens, la beauté simple de ces espaces en pleine nature, la franchise des rapports humains. Il y a quelques rebondissements parfaitement inattendus, comme on peut s’y attendre dans un polar.
Pendant une bonne partie du livre, on se demande si Michel Bussi va décliner jusqu’au bout cette hypothèse spirituelle de la réincarnation, qui se heurte quelque peu aux croyances traditionnelles que l’on nourrit en Occident… ou s’il va sortir de son chapeau une explication beaucoup plus terre-à-terre.
J’ai eu le sentiment qu’il avait opté pour une troisième voie. Une explication qui se veut rationnelle sur le papier, mais qui ne serait pas très crédible « dans la vraie vie ». Il y aurait alors trop d’incohérences, trop de personnes impliquées, trop de grains de sable qui auraient pu enrayer le mécanisme (ce qui, ma foi, quand on parle d’un gamin qui a disparu sur une plage, n’est pas étonnant !).
C’est ce qui fait que je garde un avis mitigé sur ce roman : on passe un bon moment de détente si on « ne cherche pas trop loin », si on ne questionne pas trop les choix de l’auteur.
Les commentaires du blog sont actuellement fermés.