S’adapter, Clara Dupont-Monod : face à la naissance d’un enfant différent


S’adapter – Résumé

Avec ses longs cils ourlés de noir, ses poignets fins et sa peau douce, l’enfant pourrait ressembler à mille enfants. Mais il est né aveugle, ne marchera jamais, ne parlera jamais et ne grandira pas. On annonce à ses parents qu’il vivra trois ans, tout au plus.

C’est l’histoire d’une vie de famille qui vole en éclats, secouée autant que réorganisée par la présence de cet être qui, bien que silencieux, occupe vite une place colossale dans la vie de l’aîné et de la cadette, comme auprès de ses parents.


Auteur.
Taille du livre168 pages.
Note – ★★★★☆

S'adapter, Clara Dupont-Monod

S’adapter, l’histoire d’une famille face à la naissance d’un enfant différent

Clara Dupont-Monod raconte ici une épreuve, de celles qui déconstruisent et construisent à la fois. La naissance d’un enfant différent. « Handicapé », diront les médecins.

« L’enfant » de ce récit est presque mort avant d’avoir vécu, car on a posé sur lui un diagnostic qui a la même sonorité qu’une épée de Damoclès : il ne connaîtra que quelques années d’existence… et pendant ce temps, il ne verra pas, ne comprendra pas le monde qui l’entoure. Il ne fera jamais ses premiers pas, n’ira jamais à l’école, ne mangera jamais seul, ne jouera pas.

« Sa peau était si fine qu’elle réagissait au frottement d’un tissu, à une eau calcaire, un rayon de soleil, un savon trop abrasif. Il lui fallait du doux, du tiède, du mou, des choses de nouveau-né ou de vieillard. Or, l’enfant n’était ni l’un ni l’autre. C’était un être à mi-chemin, une erreur, coincée quelque part entre la naissance et le grand âge. Une présence encombrante, sans parole ni geste ni regard. Donc sans défense ».

Il est « inerte », constatent vite les parents sans oser se l’avouer. Mais pour un être inerte, qu’il vient soudain secouer la cellule familiale !

Le roman s’articule en trois parties, chacune racontant la réaction d’un membre de la fratrie : l’aîné, d’abord, qui vient se couler dans un rôle de chef de famille, dont la raison de vivre est de protéger l’enfant ; la cadette, qui préférerait fermer les yeux sur le perturbateur qui a brisé le bel équilibre familial et perturbé sa propre relation avec son grand frère ; et puis le dernier, celui qui vient après mais en portant le poids d’un vécu qui, par la force des choses, devient le sien.

A travers leurs ressentis, on découvre aussi celui des parents, d’abord abattus puis faisant preuve d’un amour farouche pour leur enfant, qui les pousse à lui offrir le meilleur durant sa courte vie ; celui de l’entourage, des amis de l’école à qui on ne sait pas forcément quoi dire. On se plonge dans cette vie au cœur d’un village de montagne, où la nature apaise parfois certaines tensions.

Chacun doit trouver sa place et l’on comprend au fil du roman que cet exercice abîme aussi les êtres et les relations. Chacun fait face à sa manière, par le dévouement, l’ignorance ou une présence silencieuse et discrète… mais l’on prend conscience, aussi, que chacun fait surtout « comme il peut », avec ce qu’il est, sa personnalité, ses craintes, son histoire, ses émotions.

C’est un roman très réaliste, auquel toute personne touchée par le handicap d’un proche trouvera des accents profondément sincères. « S’adapter » dépeint avec sensibilité et finesse le quotidien, dans ses moments de grâce et ses moments d’une violence psychologique inouïe. Une lecture difficile, mais dont la justesse justifie amplement d’y consacrer du temps !


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