Saga – Résumé
Quatre personnages au cœur de ce livre. Louis Stanick, qui jouit du privilège d’avoir quelques lignes à son nom dans le Larousse du Cinéma mais dont la filmographie n’évoque rien à personne. Mathilde Pellerin, la « grande prêtresse de l’amour », qui a écrit des succès à l’eau de rose sous différents noms de plume pendant des années avant de se voir lâchement délaissée par son éditeur/amant. Jérôme Durietz, auteur talentueux au bord de la ruine qui aurait pu connaître un destin doré si on ne lui avait pas volé l’un de ses scénarios pour en faire un blockbuster. Et Marco, 25 ans, des idéaux pleins la tête et une furieuse envie de devenir un vrai scénariste.
Pourquoi se retrouvent-ils tous dans le bureau crasseux d’une chaîne de télé ? « Parce que je suis ce qu’on appelle un has been », répond Louis. Les autres, aussi, ont leurs raisons. La chaîne leur demande d’écrire ensemble le scénario d’une série qui sera diffusée au beau milieu de la nuit. Autant dire une série que personne ne regardera. Pas de contraintes, si ce n’est qu’elle doit coûter le moins cher possible à produire.
Peu à peu, dans ce huis-clos créatif singulier, des liens se tissent, le secret de chaque scénariste se dévoile… et la Saga fait son chemin sur le petit écran…
Auteur – Tonino Benacquista.
Taille du livre – 439 pages.
Note – ★★★☆☆
Saga – Critique
Dans Saga de Tonino Benacquista, c’est la même aventure : les quatre scénaristes doivent déployer des trésors d’imagination pour donner vie à une série sans budget et sans autre enjeu que de remplir des quotas imposés. Un challenge peu motivant, qui va finalement prendre une ampleur totalement inattendue.
Le livre propose une plongée dans la vie de ces petites mains indispensables sans qui les séries télé ne verraient jamais le jour. On suit autant l’histoire de la Saga que celle de ses créateurs : leurs nuits d’écriture, l’angoisse de la page blanche, les pizzas dévorées entre deux scènes inventées sur un coin de table, la pression des contraintes financières imposées par la chaîne… Les scénaristes cachés dans leur petit bureau sont bien loin des paillettes et des projecteurs mais dans leur simplicité et leur façon de se contenter de petits bonheurs fugaces, ils sont attachants.
J’ai aimé le fait qu’une histoire apparemment sans queue ni tête finisse par avoir un sens profond. Que des personnages au premier abord sans éclat se révèlent riches et captivants. C’est là toute l’ambiguïté du livre : d’un côté, une légèreté de ton qui donne l’impression d’avoir affaire à un récit totalement décousu ; de l’autre, une réelle profondeur dans la manière d’aborder certains thèmes.
L’écriture est tantôt ironique et désabusée, tantôt teintée d’humour. Sans être mémorable, Saga de Tonino Benacquista est un livre divertissant que l’on peut lire d’une traite sans s’ennuyer. J’ai trouvé le tout dernier chapitre décevant mais je ne vous en dis pas plus !
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