Les sentiers de la gloire, Stanley Kubrick


Les sentiers de la gloire – Résumé

En 1916, en France, la Première Guerre Mondiale fait rage mais le front ne progresse guère, chaque camp défendant solidement ses positions.

Le général de division Broulard incite alors le général de brigade Mireau à lancer une attaque sur une position allemande bien établie, la cote 110. L’attaque doit avoir lieu rapidement et les soldats n’ont pas le temps de s’y préparer, pas plus qu’ils ne disposent des ressources humaines et matérielles pour mener à bien une conquête si ambitieuse. Les pertes s’annoncent lourdes… mais la décision du général ne peut être contestée.

Les hommes du colonel Dax se lancent à l’assaut de la cote 110 mais doivent se replier sous le feu allemand. Ils sont alors accusés de lâcheté face à l’ennemi…


RéalisateurStanley Kubrick.
Durée du film minutes.
Note – ★★★★☆

Les sentiers de la gloire, Stanley Kubrick

Les sentiers de la gloire – Critique

Les sentiers de la gloire fait partie des classiques du cinéma et c’est un film qui remue profondément notre vision de l’autorité et de la justice

L’histoire est très simple : depuis deux ans déjà, en 1916, Français et Allemands se mènent une guerre impitoyable. Les soldats se font face dans les tranchées sans que rien ne semble évoluer.

C’est alors que le général Broulard (Adolphe Menjou) décide de tenter un coup de poker et incite fortement son subordonné, le général Mireau (George Macready), à lancer une attaque sur la cote 110. Cette position est fermement tenue par les Allemands et jugée quasiment imprenable.

Sur le papier, c’est davantage un coup de folie qu’un coup de poker. Les hommes sont en nombre insuffisant, ne pourront pas recevoir de renforts dans un délai raisonnable, sont trop exposés au feu de l’ennemi pour que l’opération soit un succès. Ça ne semble pas perturber Broulard qui est prêt à envoyer plus de 55% de l’effectif du régiment au casse-pipe si ça peut permettre de débloquer la situation.

Mireau souligne que c’est de la folie… mais, poussé peut-être par l’ambition de décrocher un grade supérieur (avancement que Broulard lui a fait miroiter), il accepte le challenge et charge le colonel Dax (Kirk Douglas) de mener l’attaque. Ce dernier est farouchement opposé au projet mais la hiérarchie de l’armée lui interdit de désobéir.

Le cœur du film est là : l’attaque débute et est un échec si cuisant que certains hommes refusent tout simplement d’aller au combat tandis que les autres se replient prestement sous les balles ennemies. Et soudain, on menace de les fusiller pour lâcheté

Il en résulte une salve de questions pour le spectateur : la désobéissance est-elle acceptable quand l’ordre paraît déraisonnable ? Le respect de la hiérarchie et de l’expérience doit-il primer sur un ressenti personnel ? Comment un « chef d’équipe » peut-il affirmer son autorité auprès de ses hommes quand il est lui-même en désaccord avec sa propre hiérarchie ? Peut-on juger le travail et l’attitude d’autrui quand on est soi-même très éloigné de la réalité du terrain ?

Ce sont, au fond, des questions de management et d’éthique qui pourraient être transposées dans n’importe quel contexte, passé ou présent.

Les sentiers de la gloire, Stanley Kubrick

Les sentiers de la gloire est un film court (à peine 1h30) et puissant, avec des plans qui révèlent les émotions et les larmes sur les visages, qui vous immergent dans l’atmosphère boueuse et la tension des tranchées.

Au début du film, on voit par exemple le général Mireau passer en revue ses hommes dans une tranchée tandis qu’éclatent au-dessus de sa tête les tirs ennemis. La caméra recule à mesure qu’il avance, nous donnant l’impression de découvrir avec lui l’environnement…

Cette sensation d’immersion dans un étroit couloir m’a rappelé un autre film de Kubrick, Shining, sorti en 1980… où l’on suit le petit Danny en train de faire du tricycle dans les couloirs de l’hôtel Overlook.

Les sons jouent aussi un rôle capital dans Les sentiers de la gloire. C’est le grondement des obus qui tombent au loin, le bruit des pas sur les graviers… et la jolie voix d’une petite allemande terrifiée (jouée par celle qui deviendra la femme de Stanley Kubrick) qui chante « Der treue Husar » pour les soldats dans un étrange moment d’apaisement au milieu d’une guerre qui ne connaît aucun repos.

Ce film a grandement contribué à hisser Stanley Kubrick au rang des cinéastes incontournables de notre temps, ne passez pas à côté si vous avez l’occasion de le voir !


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Les commentaires du blog sont actuellement fermés.


4 commentaires sur “Les sentiers de la gloire, Stanley Kubrick
  • Zak

    Salut juste une petite rectification à faire. C’est Mireau qui marche au début et pas le colonel Dax.

    • Marlène

      Merci pour la correction, je n’ai pas vu le film depuis un moment donc je te fais confiance ;)

  • Thierry

    Coucou. Article intéressant. J’ai vu ce film lorsque j’étais encore jeune. C’était un choix de mon père, mais je dois dire que c’est l’un des plus beaux que j’ai vu jusqu’ici. En tout cas, tu en fais un bel éloge !

    • Allée des Curiosités

      Merci ! C’est le genre de film qui fait réfléchir :)



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