Seul sur Mars, Ridley Scott : le défi fou de survivre à l’espace


Seul sur Mars – Résumé

En l’an 2035, la mission spatiale Ares 3 pilotée par Melissa Lewis se pose sur Mars pour un mois d’études et d’analyses sur la planète rouge. Mais au bout de quelques jours, une violente tempête met en péril leur sécurité.

Lewis décide d’un décollage d’urgence mais peu avant de se réfugier dans la navette, l’un des astronautes de la mission, Mark Watney, disparaît dans la tempête, la radio de sa combinaison spatiale se désactivant au passage. Ses coéquipiers doivent rapidement se résoudre à l’évidence : il est impossible que Mark ait survécu avec une combinaison endommagée.

Ares 3 décolle alors précipitamment de Mars… et quelques heures plus tard, Mark Watney reprend conscience sur le sol martien. Véritable miraculé, certes, mais un miraculé à des millions de kilomètres de tout secours possible, sans aucun moyen d’assurer sa subsistance ou de prévenir de sa survie…


RéalisateurRidley Scott.
Durée du film minutes.
Note – ★★★★☆

Seul sur Mars, Ridley Scott

Seul sur Mars – Critique

Le film Seul sur Mars de Ridley Scott est un petit bijou de réalisation qui, malgré un scénario sans profonde originalité, parvient à vous tenir en haleine pendant plus de 2h20… avec une juste dose d’humour et beaucoup d’intelligence !

L’intrigue elle-même est celle d’un bon film d’aventure : une catastrophe qui débouche sur un challenge impossible à relever pour le héros… Ici, Ridley Scott a fait fort en matière de challenge puisqu’il confronte un astronaute à la solitude immense et hostile de la planète Mars.

Mark Watney (Matt Damon) est astronaute, surentraîné, débordant d’intelligence et d’humour. Il a intégré une mission spatiale vers Mars, Ares 3, pilotée par Melissa Lewis (Jessica Chastain). Ares, Dieu grec de la guerre, un nom bien choisi car c’est un véritable combat que Mark Watney va devoir mener.

Mars connaît des variations climatiques hors normes, avec des températures oscillant entre -125°C et 23°C, des tempêtes et des tourbillons de poussière. Quelques jours seulement après l’arrivée de la mission Ares 3, un violent avis de tempête conduit Lewis à prendre une décision difficile : quitter Mars en urgence, en dépit des années de préparation qui ont été nécessaires pour effectuer ce voyage dans l’espace.

La vie d’un astronaute passe au-dessus de l’intérêt scientifique d’une mission. C’est la réflexion, assez naturelle, qu’adopte tout un chacun… mais l’équipage est loin de se douter que la question va se poser en termes plus dramatiques et plus pressants.

Lors de l’évacuation – périlleuse – alors que la tempête a déjà débuté, Mark Watney est heurté par un objet qui abîme sa combinaison et rompt tout contact avec ses coéquipiers. Déchirés entre la nécessité de sauver leur peau et le désir impérieux de retrouver coûte-que-coûte l’astronaute, les membres d’Ares 3 doivent rapidement se rendre à l’évidence : il est impossible que Mark survive avec une combinaison endommagée compte tenu du climat martien, a fortiori s’il a été grièvement blessé.

La mort dans l’âme, ils quittent donc la planète rouge. Quelques heures plus tard, le calme est revenu sur Mars, aussi majestueux que l’a été la tempête… et Mark ouvre les yeux, sur une planète où il est désormais seul, sans vaisseau, sans moyen de communication, avec pour seules ressources le matériel abandonné par les astronautes et un habitat équipé pour quelques semaines de vie sur place.

Vous vous en doutez : le film explore les stratagèmes mis en place par l’astronaute pour survivre seul sur Mars, en attendant d’hypothétiques secours…

Seul sur Mars, Ridley Scott - Matt Damon

J’ai souri, l’esprit un brin moqueur, quand j’ai découvert les premières images du film. L’équipage reçoit l’avis de tempête… et hop voilà la tempête, qui prend en deux secondes des proportions exceptionnelles. C’était peu crédible, un peu capillotracté… mais on pardonne bien vite cette accélération du récit en découvrant la suite.

Il y a d’abord l’ingéniosité de Mark Watney, tout à fait celle que l’on imagine venant du cerveau brillant d’un astronaute. J’ai pensé à Thomas Pesquet, qui respire cette même intelligence humaine et pratique… et Matt Damon m’a paru profondément crédible dans son rôle (indépendamment de toute considération astronomique quant au réalisme d’une telle survie sur Mars !).

Il y a son humour, sa décision de tenir un journal de bord filmé, une sorte de « vlog » comme on appellerait ça aujourd’hui. Plus qu’un simple prétexte cinématographique pour nous montrer son point de vue sur les événements, ce film devient pour le héros un point d’ancrage dans le réel.

On constate d’ailleurs qu’il met très vite en place des « rituels » qui, en plus d’assurer sa survie physique autant que faire se peut, lui permettent de garder un rythme de vie équilibré, des habitudes… Cette dimension mentale est finalement assez peu explorée dans le film car le parti pris n’a pas été d’isoler Mark Watney mais de lui permettre assez rapidement d’être en contact avec la NASA, ses talents, ses problématiques de relations publiques, ses défis techniques et humains…

Si Watney est seul sur Mars au sens physique du mot, il n’est pas isolé socialement, avec le risque plus grand de perdre la tête face à lui-même, ce qui aurait entraîné le scénario dans une autre direction. Ici, le challenge est plutôt de nature scientifique : Mars est loin, très loin de la Terre. Une mission spatiale exige des années de préparation et Mark Watney n’a que peu de vivres.

Il a l’idée ingénieuse de faire pousser des pommes de terre sur la planète rouge… et cette culture improbable devient une sorte de fil conducteur discret et symbolique qui redonne tout son sens à la célèbre formule « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ».

Les décors du film paraissent assez limités : Mars et les espaces restreints qui protègent Mark Watney de l’extérieur, ou encore les locaux de la NASA.

Cependant, ils sont d’abord extrêmement beaux : les lieux de tournage incluent notamment le désert du Wadi Rum en Jordanie qui offre une planète Mars époustouflante de splendeur… Ensuite, ils sont servis par une photographie qui fait la part belle à une lumière très chaude et très pure, là aussi de toute beauté, la « lumière du soir » à l’heure dorée qu’apprécient tant les photographes.

Le désert du Wadi Rum en Jordanie, lieu de tournage de Seul sur Mars

Si la bande-son dynamise le film, j’ai surtout noté une très belle utilisation du silence… ce qui n’est pas si fréquent dans les films ! Ici, il est employé fort à propos pour donner une portée dramatique soigneusement travaillée à certaines séquences.

Bien sûr, je pourrais reprocher au film certains enchaînements évidents, certains rebondissements un peu trop tirés par les cheveux pour être honnêtes… mais ils s’effacent devant une intrigue que j’ai trouvée bien équilibrée entre humour et profondeur émotionnelle, tension et progression avec, à la clé, un film où l’on ne voit pas les minutes défiler !


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