The Constant Gardener, Fernando Meirelles : que cache l’assassinat de la femme d’un diplomate ?


The Constant Gardener - Résumé

Justin Quayle est un diplomate discret, qui consacre tout son temps libre au jardinage. Il a épousé Tessa (Rachel Weisz), une femme de caractère révoltée par l'inertie du monde politique. Le jour où Tessa est assassinée en Afrique, Quayle met de côté sa douleur. Il veut comprendre ce qui s'est passé et se jette à corps perdu dans son enquête.

Tessa lui cachait des choses. Il le savait, il le sentait. Il soupçonnait un adultère, il soupçonnait qu'elle avait mis le doigt sur de graves irrégularités dans la région kényane où ils se trouvaient. Des irrégularités impliquant l'industrie pharmaceutique.

Mais comment tout cela a-t-il pu aboutir à un assassinat ? Qui s'est senti menacé par les découvertes de la jeune femme ?


Réalisateur - Fernando Meirelles.
Durée du film - minutes.
Note - ★★★★☆

The Constant Gardener, Fernando Meirelles

The Constant Gardener - Critique

The Constant Gardener, adapté d'un roman de John Le Carré, se joue dans une sphère politico-humanitaire qui, à première vue, ne m'attirait pas. J'ai toujours peur que ces thématiques débouchent sur un film pesant et moralisateur. Oui mais voilà : je voulais poursuivre mon exploration de la filmographie de Ralph Fiennes (alors que reeeevoilà la sous-préfète !). J'ai fait confiance à l'acteur... et je n'ai pas regretté.

Les questions posées dans le film nous entraînent dans des péripéties sans temps mort. Parfois, on plonge dans le passé avec des épisodes de la vie de Tessa qui dévoilent peu à peu la portée du complot qu'elle a mis à jour. Parfois, on vit au présent l'enquête de Justin Quayle et sa quête effrénée de réponses sur la mort de sa femme. Le montage est de qualité si bien que ces "flashbacks" restent parfaitement compréhensibles.

Rachel Weisz se révèle pétillante et combattive dans le rôle d'une femme d'action et de conviction que j'ai trouvée très inspirante (elle a d'ailleurs remporté un Oscar pour sa prestation). Ralph Fiennes est dans le contrôle de soi, une retenue sous laquelle on sent poindre une émotivité immense. Le duo fonctionne très bien et à vrai dire, c'est cette relation amoureuse qui est au cœur de l'intrigue.

Ralph Fiennes et Rachel Weisz, The Constant Gardener

Le film nous montre des populations d'Afrique vivant dans un dénuement tel qu'elles sont à la merci des grands industriels et des gouvernements occidentaux. Mais il nous montre surtout comment, à travers ces ambitions malhonnêtes, deux êtres se perdent et se retrouvent, se méprennent et se comprennent. Le lieu, comme la dimension politique de l'histoire, m'ont finalement semblé n'être qu'une toile de fond à ce qui est, in fine, un film romantique. Cet aspect peut paraître décevant pour certains. J'ai trouvé pour ma part que le parti pris était bien assumé.

L'équipe du film a fondé lors du tournage une association caritative, The Constant Gardener Trust, afin de profiter de l'impact du film pour sensibiliser le public aux conditions de vie de la population kényane. Le Trust, parrainé par Ralph Fiennes, Rachel Weisz, Fernando Meirelles et John Le Carré, a distribué chaque année jusqu'à 130 000 euros pour améliorer les conditions de vie sur place : aménagements d'espaces de loisirs (terrain de foot, aires de jeux, etc), construction d'une extension pour une école primaire, d'un pont pour faciliter l'accès à un dispensaire, de citernes et de douches, etc. Le Trust avait initialement été fondé pour 5 ans mais a poursuivi ses activités au-delà.

Fernando Meirelles a dû se battre pour pouvoir tourner au Kenya car les investisseurs le poussaient à aller en Afrique du Sud, région bien plus favorisée et qui disposait déjà des infrastructures nécessaires à un tournage. Il a obtenu gain de cause et mis un point d'honneur à employer largement la population locale à tous les rôles possibles, depuis la figuration dans le film jusqu'à des missions de logistique autour du tournage. Et au-delà du film lui-même, je trouve que cet état d'esprit est appréciable.


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8 commentaires sur “The Constant Gardener, Fernando Meirelles : que cache l’assassinat de la femme d’un diplomate ?
  • jacques n

    film mêlant l’amour romantique et la description terrifiante des firmes pharmaceutiques, on pourrait reprocher trop de sequences rapides mais l’ethique est le but constant du réalisateur. Pourquoi le héros opte-t-il *commentaire édité pour éviter les spoilers*

    • Marlène

      Bonjour Jacques, je me suis permise d’éditer votre commentaire car il y a beaucoup de gens qui viennent lire le site sans avoir vu le film, par respect pour eux il est préférable de ne pas raconter la fin ;) En tout cas, la version de la fin du film que vous avez évoquée ne correspond pas à mon souvenir.

  • Madeinamandine

    J’avoue que je suis complètement passée à côté de ce film également… je ne l’ai jamais vu car le sujet me semblait lourdaud, alors que comme toi, j’aurais dû faire confiance à Ralph Fiennes que j’aime beaucoup ! à voir donc!

    • Allée des Curiosités

      Tu me diras ce que tu en as pensé !

  • Danielle

    C’est un de mes films préférés
    Je l’ai vu quatre fois
    J’ai été comme les autres réticente la première fois..
    En fait je l’avais regardé uniquement parce que çà se passait au Kenya (c’est un pays que j’aime)
    J’ai été par ce film, par le thème,les acteurs..

    • Allée des Curiosités

      C’est amusant de voir le nombre de gens qui n’étaient pas attirés par le film à la base et qui l’apprécient au final :)

  • Marie Kléber

    J’ai passionnément aimé ce film, mais si au départ j’étais plutôt secptique sur le thème évoqué.
    Les acteurs sont formidables et arrivent parfaitement à nous faire ressentir les tensions et émotions, tout au long du film.

    • Allée des Curiosités

      Ah, donc toi aussi tu avais des réticences sur le thème ! Au premier abord, c’est David contre Goliath, les géants de l’industrie pharmaceutique contre les « pauvres petits africains défavorisés »… et j’avais peur qu’on tombe soit dans le cliché, soit dans la politique, soit dans la leçon de morale. Bien sûr, il y a un parti pris moral (éthique vs. course au profit) mais je trouve que c’est suffisamment fin pour ne pas laisser un sentiment de malaise. Le côté émotionnel prend vraiment le dessus.



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