The Hours - Résumé
En 1925, Virginia Woolf publie le roman "Mrs Dalloway". Il raconte une journée de la vie de Clarissa, une femme mariée qui se prépare à organiser une grande réception dans sa propriété anglaise. Femme en apparence mondaine, elle reçoit dans la matinée la visite impromptue de son amour de jeunesse, qu'elle a délaissé au profit d'un homme plus respectable. Ce n'est que le début d'un voyage dans les souvenirs de Clarissa Dolloway, qui explore tour à tour la question de la maladie mentale, de l'homosexualité ou encore du féminisme.
S'inspirant de cette histoire, le film de Stephen Daldry nous raconte l'histoire de Virginia Woolf elle-même (Nicole Kidman), installée avec son mari Leonard (Stephen Dillane) dans un petit village où elle tente de regagner sa santé mentale après deux tentatives de suicide. Virginia est en train d'écrire "Mrs Dalloway".
Un roman qui trouvera une résonance très particulière dans la vie de deux autres femmes : Laura Brown (Julianne Moore), en 1951 ; femme mariée, elle veut préparer au mieux l'anniversaire de son mari qui doit être célébré le soir même ; Clarissa Vaughan (Meryl Streep), en 2001, une éditrice qui prépare une énorme soirée en l'honneur de l'un de ses amis, un écrivain atteint du SIDA (Ed Harris).
Parcours croisés qui se rejoignent à travers ce roman...
Réalisateur - Stephen Daldry.
Durée du film - minutes.
Note - ★★★☆☆
The Hours - Critique
On se laisse ensuite entraîner dans une intrigue qui lie trois époques d'une manière très ingénieuse :
- Virginia Woolf, dans les années 20, est en proie à un profond mal-être tandis qu'elle doit décider du sort de son héroïne, Clarissa Dolloway ;
- Laura Brown, dans les années 50, lit ce même roman et éprouve une étrange familiarité avec son personnage principal. Elle est mariée, enceinte jusqu'au cou de son deuxième enfant et se sent malheureuse au point d'envisager le suicide.
- Clarissa Vaughan, dans les années 2000, est éditrice (comme l'était le mari de Virginia Woolf) et prend soin d'une manière presque maternelle de son vieil ami Richard qui se meurt du SIDA (tout comme Leonard Woolf prenait soin de sa femme à la santé mentale fragile). Bien que lesbienne, elle s'interroge sur ses éventuels sentiments à son égard. Elle mène une vie mondaine qui ressemble fort à celle de Clarissa Dalloway elle-même.
Le trio Julianne Moore, Nicole Kidman et Meryl Streep fonctionne très bien et l'on peut noter un casting soigné pour les rôles secondaires (Claire Danes joue par exemple la fille de Clarissa Vaughan, Miranda Richardson incarne la sœur de Virginia). Nicole Kidman se révèle particulièrement brillante : elle parvient à monter les ravages de la maladie mentale qui affecte Virginia Woolf tout en conservant une présence et un immense charisme qui subjuguent le spectateur.
C'est un film où il est question de choix, des choix que l'on fait sans cesse et qui se révèlent parfois déterminants. Choisir de vivre ou de mourir, choisir une vie rangée ou donner libre cours à des passions parfois interdites, se complaire dans la mondanité ou s'y réfugier pour échapper à de lourds soucis...
C'est aussi un film qui explore le mal-être sous différentes facettes : se sentir responsable d'une personne en fin de vie ou fragile psychologiquement, être cette personne instable ou mourante, éprouver une attirance pour une femme en étant mariée à un homme... Les trois femmes sont, chacune à leur manière, prisonnières d'une situation : Virginia est coincée dans la campagne anglaise et brûle de retourner à Londres, Clarissa se sent en devoir de donner une réception parfaite tout en sachant que son ami se meurt, Laura ne sait plus où elle en est dans sa vie de femme mariée.
The Hours est un film riche sur le plan émotionnel. Tiré d'un roman de Michael Cunningham ("Les Heures"), il m'a cependant laissé une étrange impression de "vide". Malgré l'interprétation talentueuse de chacune des actrices, j'ai trouvé que le scénario manquait de rythme. On alterne entre séquences dérangeantes (comme lorsque Laura confie son fils Richie, malgré des hurlements à vous fendre le cœur, à la voisine) et scènes insignifiantes.
On ne comprend que très tardivement dans le film quel est le lien entre Clarissa et les autres personnages et ce mystère si tardif finit par agacer. Au départ, le fait que l'on nous cache cette information intrigue, on échafaude toutes sortes de théories... et au fil du temps, on fait le deuil de nos questionnements au point que lorsque l'on nous révèle enfin qui elle est, on ne se soucie plus de l'information.
La dépression côtoie la maladie mentale et la maladie tout court, formant un tableau pas franchement joyeux... et rien dans le film ne lève cette impression de lourdeur et de pesanteur qui vous écrase d'un bout à l'autre de l'histoire. Etonnamment, le film me laisse la même sensation de malaise que The Reader, signé Stephen Daldry également, dont je vous avais parlé sur le blog.
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Et Stephen Dillane joue le rôle de Leonard, le mari de Virginia Woolf ;) Je me rappelle une scène sur un quai de gare avec lui. Et c’est à peu près tout, j’ai vu ce film il y a bien longtemps …
(Petite remarque pour petite faute : dans la partie critique, ligne 2, « toute habillée », il y a un petit E en trop.)
Merci c’est corrigé ! Effectivement il a un rôle « discret » dans le film mais on le voit vraiment peu.